Libéralisation des droits de plantation : « toute solution qui permette de mieux s’adapter »

22 juillet 2010

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Au nom de la famille du négoce, dont il est le président au BNIC, Yann Fillioux dit ne pas nourrir de position idéologique à l’égard de la libéralisation des droits de plantation. Par contre, il pense que l’option mérite d’être étudiée, pour la souplesse et la compétitivité qu’elle pourrait procurer. « Pour l’avenir du Cognac, il n’est pas raisonnable de jeter tous les ans un quart de la production. »

 

Yann Fillioux – « Nous ne disons pas qu’il faut ou qu’il ne faut pas libérer les droits de plantation. Nous disons simplement que la situation actuelle ne nous paraît pas la bonne, dans la mesure où, aujourd’hui, un viticulteur ne peut pas adapter son vignoble à ses débouchés. Conséquence : la compétitivité du Cognac en souffre. Ce n’est pas préparer le futur du Cognac sur une base saine que de jeter un quart à un tiers de son potentiel de production tous les ans. En moyenne, sur dix ans, le vignoble a produit 11,80 hl vol./ha. Or, avec un rendement Cognac de 8,12 hl AP/ha l’an passé, nous en avons détruit 25 %. Est-ce compatible avec un climat de concurrence exacerbée, où le Cognac est déjà le spiritueux le plus cher au monde ? Nous ne le pensons pas. C’est ainsi que toute solution qui permettrait au viticulteur d’acquérir plus de souplesse dans la gestion de ses surfaces nous semble méritée, au moins, d’être étudiée. Bien sûr, il n’appartient pas au négoce de trouver des solutions. C’est à la viticulture, si elle le souhaite, d’envisager la meilleure voie pour adapter son vignoble : quota d’exploitation… Il y a peut-être des moments où il conviendrait d’anticiper d’un ou deux ans des arrachages et d’autres périodes où il faudrait renouveler un peu plus vite le vignoble. Bien sûr, toutes ces décisions ne s’imposent pas. Elles sont nécessairement d’ordre individuel, en fonction des débouchés de chacun. Peut-être certaines situations justifieraient de surfaces un peu plus élevées, d’autres un peu plus faibles. La seule chose que nous disons, c’est que si la libéralisation des droits de plantation pouvait offrir une possibilité d’adaptation…

La perte de valeur patrimoniale est souvent avancée comme argument contre la libéralisation des droits de plantation. Mais n’est-ce pas aussi une destruction de valeur que de jeter le quart d’une récolte produite à grands frais ? »

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