Le syndicat tire Un bilan plutôt positif des vendanges

30 novembre 2009

Au cours de la récolte 2009, l’affectation aux « autres débouchés », essentiellement en moût de vinification, aura porté sur environ 6 000 ha. Pour une première affectation digne de ce nom, le Syndicat général des vignerons y voit un résultat plutôt positif, même s’il regrette que les conditions matérielles de cette affectation n’aient pas permis de bonifier le rendement Cognac.

Le 23 octobre dernier, Christophe Forget, président du SGV Cognac, s’est livré à un point post-vendanges. Il a souligné le rôle « éducatif » des vendanges 2009, qui ont permis aux viticulteurs de gérer les volumes à travers l’affectation, ce qu’ils n’avaient pas pu faire lors des précédentes vendanges, marquées par de faibles récoltes. Le décalage dans le temps de l’affectation – repoussée du 1er juillet à la date de Déclaration de récolte pour cause de retard ministériel d’homologation du cahier des charges – a sans doute évité une affectation massive au Cognac. Confrontés à une récolte plus abondante que prévue, au moins les viticulteurs se sont-ils posés la question de la gestion de leurs excédents et le recours aux autres débouchés pour éviter de jeter du vin. Cette année a aussi permis de prendre conscience d’une chose : malgré un gros effort de communication sur l’affectation, toutes les zones d’ombre ne sont pas encore levées, loin s’en faut. Durant les vendanges, le bureau du SGV a été débordé d’appels, au sujet d’une crainte récurrente des viticulteurs : que l’affectation aux autres débouchés empêche le retour au Cognac « Non, non et non a démenti Ch. Forget. « Les idées reçues ont la vie dure ». « Ce n’est pas parce que le viticulteur affecte une année aux autres débouchés qu’il ne pourra pas revenir au Cognac l’année suivante. »

intention d’achat

Si beaucoup de maisons de négoce ont communiqué leurs intentions d’achat avant récolte, pour que les viticulteurs puissent se déterminer à temps, le président du syndicat a regretté que toutes ne se soient pas pliées à l’exercice ou seulement de façon partielle. Il a également déploré que la fixation du rendement Cognac n’ait pas pu profiter du système d’affectation. « Normalement, il est prévu que le rendement Cognac soit fixé en deux temps : avant le 15 juin, l’interprofession détermine un rendement plancher et plus tard, fin juillet, après dépouillement des déclarations préalables d’affectation, le rendement peut être revu à la hausse. Cette année, était prévu 0,11 hl AP/ha de plus par tranche de 1 000 ha au-dessus des 4 000 ha. Ainsi, sur la base d’une estimation de 6 000 ha consacrés aux autres débouchés, le rendement Cognac aurait pu s’élever à 8,30-8,34 au lieu des 8,12. Seulement, ce système n’a pas pu fonctionner, dans la mesure où les résultats officiels de l’affectation ne seront connus qu’après dépouillement des déclarations de récolte, c’est-à-dire après le 25 novembre. Ainsi, en septembre, l’interprofession a validé le rendement provisoire de 8,12 comme rendement définitif.

gestion de la production viticole

Le 26 octobre dernier, s’est réuni à la Maison des Viticulteurs un groupe de travail restreint consacré à la gestion de la production viticole, avec comme thèmes associés le rendement et la réserve climatique. Les membres du SGV qui y participaient ont noté avec satisfaction que leurs collègues du SVBC ne remettaient pas en cause l’affectation. Un point positif. Par contre, il est clair que les deux syndicats ne partagent pas la même approche (voir article pages 7-8-9). Le SGV, pour sa part, reste fermement attaché au système d’affectation. Il pense qu’il faut « laisser vivre le système. » « Nous ne sommes pas dans la recherche de solutions qui ne profiteraient qu’à une seule partie de la viticulture. Notre vision est plus globale. Nous défendons toute la viticulture, sur l’ensemble des deux départements. Sans doute est-ce la résultante de notre histoire. » Quelque part le « tout Cognac » semble au syndicat un « miroir aux alouettes. ». « Et ceux qui en ont le projet, dit-il, butent toujours sur les moyens juridiques pour adapter le vignoble aux besoins du Cognac. »

Concernant le niveau de rendement 2010, le SGV a pris note de l’ultimatum lancé par le SVBC. Cependant, il ne s’avoue pas outre mesure impressionné par ce que d’aucuns, au SGV, qualifient de « chantage ». « La règle de calcul du rendement a tout même été fixée par l’interprofession. Par ailleurs, nous ne sommes pas les seuls à décider du volume de production. En cas de blocage à l’ADG, in fine, il reviendrait à l’INAO et au ministère de trancher. » « Ce ne serait pas la première fois que nous serions confrontés à une situation de blocage » relativisent des membres du syndicat. Ceci dit, chacun sait combien une situation de conflit peut être néfaste. Personne ne souhaite « la pagaille dans la région. »

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