L’entretien des sols est redevenu un sujet de préoccupation en raison de la convergence de divers éléments, un coût du désherbage chimique plus élevés, un choix d’herbicides plus restreint, un contexte réglementaire et sociétal incitant à limiter l’utilisation des intrants phytosanitaires, de la montée en puissance des contraintes environnementales, et de l’arrivée d’une nouvelle génération d’équipements d’entretien mécanique du cavaillon . Ce constat a été à l’origine de l’organisation de la première Rencontre Viticole de Cognac qui se déroulera le 21 mai prochain (à partir de 14 heures) au Domaine de Gallienne à Javrezac. La manifestation ( gratuite ) sera l’occasion de faire le point sur l’évolution des pratiques de désherbage chimique, la gestion de l’enherbement des interlignes et le retour du travail mécanique au niveau du cavaillon. L’après-midi commencera par des communications en salle d’intervenants proposant au public des pistes de réflexions sur tous ces sujets. M. Lionel Dumas Lattaque, conseiller viticole à la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime, présentera une analyse détaillée des pratiques d’entretien des sols dans la région délimitée. La gestion de l’enherbement des interlignes est aussi devenu un sujet de préoccupation avec la succession d’étés secs. Vincent Dumot, de la Station Viticole du BNIC, consacrera son intervention à cette thématique en s’appuyant sur des résultats d’essais régionaux. L’utilisation des herbicides est aussi devenu un sujet sensible à la fois sur le plan réglementaire et technique, et Cécile Bernard et Grégory Martonnaud, les deux conseillers viticoles de la Chambre d’agriculture de la Charente, traiteront de ces sujets. Le travail mécanique de l’interceps des rangs, qui connaît depuis dix ans une profonde évolution à la fois au niveau des équipements utilisés et de l’approche agronomique de culture, fera l’objet d’une communication importante. Christophe Gaviglio, l’ingénieur de l’IFV Sud-Ouest spécialiste national de cette thématique, fera une intervention sur la mise en œuvre du travail mécanique dans les vignes larges en s’appuyant sur des travaux menés dans le vignoble de l’Armagnac.
La deuxième partie de l’après-midi de réflexion sera consacrée à la présentation d’un test de reprise des sols après 15 ans de désherbage chimique sous le rang avec divers équipements de travail mécanique interceps. L’essai a été mis en place sur le vignoble de Gallienne par Matthieu Sabouret, conseiller en machinisme de la Chambre d’agriculture de la Charente et Grégory Martonnaud, technicien viticole à la Chambre d’agriculture de la Charente. L’idée de départ était en quelque sorte de se placer dans les conditions de la pratique pour construire une expérimentation visant à évaluer l’efficacité technique et les coûts de divers itinéraires de reprise mécanique des sols. Le test a eu lieu le 5 mai dernier en présence de plusieurs constructeurs, les sociétés Arriza, Avif 33, Boisselet, Boisumault, Clemens et Egretier. Différents types d’équipements, des lames, des décavaillonneurs, des outils rotatifs et des tondeuses ont été testés sur le même site et un jury de quatre personnes, constitué de techniciens et de viticulteurs, a réalisé des observations sur la qualité immédiate du travail, la mesure de la vitesse d’avancement, l’état de dégradation du couvert végétal, la profondeur de travail, le taux de blessures au niveau des ceps, la qualité de l’effacement au niveau des souches, le degré d’ameublissement du sol… . Les observations de qualité de destruction de la flore et de repousse de l’herbe se poursuivront au cours du cycle végétatif (au bout de 30 et 60 jours) et cela débouchera sur un compte rendu d’essai complet en fin de saison. Lors de la journée du 21 mai, le public pourra aussi voir fonctionner l’ensemble des équipements ayant participé à l’essai sur le vignoble de Gallienne. Le programme ci-joint permettra d’avoir accès à toutes les informations concernant cette manifestation.
