le label des « passeurs d’histoire » : Cognac, ville d’Art et d’Histoire

8 janvier 2013

En janvier 2012, Cognac a reçu le label « Ville d’art et d’histoire ». Objet du label : mettre en valeur le patrimoine et sensibiliser le public à ce patrimoine. Vincent Bretagnolle, recruté par la Ville au poste d’animateur de l’architecture et du patrimoine, explique pourquoi cette reconnaissance n’est pas une fin en soi mais un début. « Tout commence ».

En 2012, le réseau « Ville et pays d’art et d’histoire » compte un peu plus de 160 villes en France. Dans la région, Saintes fut l’une des premières à candidater et à obtenir l’agrément.

Créé en 1985, le label est décerné par le ministère de la Culture. Il reconnaît les richesses historiques, architecturales d’une ville ou d’un pays mais, plus encore, sa capacité à les mettre en valeur et à les transmettre.

D’où la réflexion du jeune animateur, Vincent Bretagnolle : « Avec l’obtention du label, tout commence. » Un esprit un peu différent des macarons « Plus beaux villages de France » ou « Cités de caractères » qui, eux, récompensent un état de fait.

Constitution du dossier

Pour Cognac, c’est en novembre 2010 que les choses sérieuses ont débuté, quand la Ville a recruté un chargé de mission chargé de monter le dossier. En l’occurrence, il s’agissait de V. Bretagnolle. Originaire de Brive-la-Gaillarde, en Corrèze, ce jeune diplômé d’histoire, titulaire d’un master de valorisation et de médiation du patrimoine, avait déjà travaillé dans une ville d’art et d’histoire, en tant qu’assistant de l’animateur en place. Il connaissait donc la problématique. La constitution du dossier a réclamé une bonne année, faite de recherches historiques, de rencontres avec les historiens locaux, les enseignants, les architectes, les urbanistes, les acteurs du tourisme… bref, toute personne concernée de près ou de loin par les aspects patrimoniaux. En sortit une somme de 200 pages, recensant toutes les composantes de la ville, sociologique, démographique, historique…

Le filtre du ministère de la Culture

Le dossier, présenté rue de Valois en novembre 2011, subi un premier filtre, celui des techniciens du ministère de la Culture. En général, les dossiers retoqués le sont à cette étape. Et certaines villes – que l’on ne nommera pas – frappent à la porte depuis une dizaine d’années. Cognac eut la chance de voir son dossier retenu. Ne restait plus aux élus, Michel Gourinchas en tête (le maire de Cognac), de soutenir leur « grand oral » devant le conseil. En janvier 2012, la Ville obtenait son label. Dans la foulée, un poste d’animateur était créé puisque – c’est une obligation – chaque ville d’art et d’histoire se doit d’avoir un médiateur professionnel, agréé par le ministère de la Culture. Vincent Bretagnolle a candidaté et passé avec succès le concours. Sa prise de fonction est intervenue en juin dernier.

Offres d’animations

Le programme d’animation a démarré modestement en août, surtout à l’attention du jeune public. Vient de sortir il y a peu le programme automne-hiver 2012-2013 (d’octobre à mars). Y figurent à peu près 25 offres d’animations, très diverses. L’éventail de choix va de l’atelier pédagogique pour les jeunes à des visites instantanées de 30 mn pour découvrir un quartier, un lieu, un monument ; des visites surprises d’une heure sont également prévues. Nom de code de la proposition : « Rendez-vous en terre cognaçaise inconnue ». Seul le lieu de R-V est fixé. Au programme également des rencontres d’artisans d’art locaux, des randonnées urbaines, à pied ou par mini-bus… Le tout est repris sur le site internet de la ville de Cognac (www.ville-cognac.fr – onglet cognac, ville d’art et d’histoire. Visite).

Le public visé en priorité est moins le touriste « pur et dur » que les habitants du cru, à travers un projet de réappropriation du cadre de vie. Ceci dit, la dimension touristique n’est pas absente car « on ne parle bien que de ce que l’on connaît ». Plus les Cognaçais connaîtront leur ville, plus ils la « vendront ».

Identité de la ville

Dans le cadre du label, la découverte de la ville ne se limite pas aux éléments purement historiques du type « visite au château ». La dimension contemporaine est bien présente comme tout ce qui constitue l’identité de la ville. A ce titre, l’activité du Cognac est plutôt envisagée à partir du patrimoine immatériel des savoir-faire de la verrerie, de la tonnellerie, du packaging ou à travers les traces urbanistiques laissées par les chais, les hôtels particuliers du 19e siècle. Entre les différents acteurs du patrimoine – musées, office du tourisme, espace découverte en Pays du Cognac, communauté de communes – le pays d’art et d’histoire joue la complémentarité. « A la limite, peu importe qui porte l’offre. L’important est que celle-ci soit la plus dense possible. »

 

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