La stratégie mondiale de RSE de Pernod-Ricard dévoilée à Cognac

23 mai 2019

Des engagements forts, quantifiables et mesurables d’ici 2030

 

            Le groupe Pernod Ricard s’est fixé des objectifs ambitieux en matière de développement durable et de responsabilité sociétale qui ont été formalisés dans le cadre du nouveau plan RSE 2030, Transform And Accelerate. Alexandre Ricard et tous les décideurs du groupe et des différentes filiales avaient choisi les infrastructures de la maison Martell pour lancer ce projet ambitieux. Le jeune P.-D.G. a qualifié la nouvelle stratégie RSE d’événement majeur pour l’avenir des activités du groupe et de la société dans les décennies à venir : « Respecter l’environnement et les enjeux sociétaux, c’est un engagement de responsabilité collective et individuelle incontournable pour le futur de nos enfants et des générations à venir. Cette culture existe depuis longtemps au sein du groupe mais nous sommes convaincus qu’il faut dès maintenant passer à la vitesse supérieure. Le moment est venu de transformer les réflexions en actes concrets ».

Le choix de la distillerie de Gallienne de la maison Martell pour lancer le plan RSE 2 030 n’était pas le fruit du hasard. Ce lieu incarne une symbolique très forte en matière d’histoire et de prospective RSE : l’histoire de l’entreprise Martell enracinée depuis 300 ans dans le terroir de la région de Cognac est associée à celle de la marque au Martinet, un produit de luxe rayonnant dans le monde entier. Un tel challenge partant du cep de vigne à la dégustation finale de Cognac à Pékin, New-York, Londres, Moscou,.. est noble, lourd de responsabilités, porteur d’avenir et puissant sur le plan des stratégies RSE à développer.

 

Le plan RSE 2030 dévoilé au cœur de l’alchimie de Martell       

 

Le 3 avril dernier, la distillerie a été transformée en plateau d’information pour une émission unique « Good Times from a Good Place » retransmise dans le monde entier. La nouvelle stratégie RSE 2 030 Transfrorm And Accelerate du groupe Pernod Ricard y a été dévoilée. Pendant plus de deux heures, Alexandre Ricard, Vanessa Wright la directrice RSE, des cadres dirigeants et des acteurs du groupe et des filiales ont témoigné de leurs investissements dans la démarche et des objectifs qu’ils se sont fixés. Indéniablement, l’alchimie du lieu et l’importance des communications ont contribué donné à cet événement une dimension qualitative et prospective forte».

 

Une sensibilisation du groupe initié dès la fin des années 60

 

            Le groupe Pernod Ricard est sensible aux enjeux environnementaux depuis très longtemps et a même été une précurseur de la protection des Océans. Paul Ricard, le fondateur de l’entreprise a financé à la fin des années soixante l’implantation d’un institut Océanographique destiné à lutter contre les conséquences des pollutions industrielles. L’opération de mécénat mise en place avec discrétion au départ a permis de développer des recherches, d’apporter de nouvelles connaissances et de nourrir les réflexions pour protéger la mer Méditerranée et les autres océans. Le bien-fondé de cette initiative a été salué et perdure aujourd’hui avec des ambitions toujours aussi fortes. L’institut Océanographique Paul Ricard est devenu « un fringant quinquagénaire dont la destinée est présidée par Patricia Ricard.

 

Une attente des clients  déjà clairement exprimée

 

             Au fil des décennies, le groupe Pernod Ricard a déjà engagé des réflexions sur les traitements des déchets, les consommations d’eaux, l’utilisation de consommables biodégradables et certaines problématiques de production des univers viticoles et des grandes cultures. Ces initiatives ont débouché sur des résultats qui ont été les «ferments » de la nouvelle démarche RSE. Depuis 5 à 10 ans, les thématiques de responsabilités sociétales et de respect de l’environnement sont devenues des attentes des clients et des consommateurs de nombreux produits. V Wright considère que ces nouvelles attentes doivent faire partie des approches de production et commercialisation du portefeuille de marques de Pernod Ricard : « Aujourd’hui, les clients attendent de nos marques qu’elles soient responsables et respectueuses de l’environnement. Intégrer totalement ces valeurs dans nos métier et dans toute l’activité du groupe représente un challenge prioritaire pour l’avenir ».

           

Des objectifs précis, quantifiables et mesurables

 

            Les enjeux formulés dans le projet RSE 2 030 ont débouché sur des engagements précis du groupe dans quatre domaines d’action qui couvrent l’ensemble des activités, la préservations des terroirs, la valorisation de l’humain, la production circulaire et la convivialité responsable. Au-delà les prises de paroles, des décisions fortes ont été prises pour produire, distribuer et vendre les produits autrement dans la décennie à venir. A Ricard, V Wright et tous les intervenants du groupe ont présenté des objectifs précis quantifiables et mesurables qui sont désormais intégrés dans les chartes de production et les méthodes de travail. Penser, produire, distribuer et vendre en ayant la pleine conscience des enjeux RSE devient un cap pour l’entreprise et pour les hommes qui la font vivre.

 

Les hommes sont les acteurs et les ambassadeurs de toute la stratégie 

 

La réussite du nouveau challenge RSE induit un cycle de développement nouveau dont la réussite repose l’adhésion et l’implication des hommes. Le management de l’entreprise va désormais se construire autour et en intégrant cette problématique. A Ricard a expliqué cet aspect des choses avec à la fois simplicité et force : « On doit aller plus loin à tous les niveaux, le respect de l’environnement, la consommation d’eau, la production et la gestion des déchets, la consommation responsable …. . Il faut acquérir les bons réflexes RSE au sein de nos entreprises pour tous ce que l’on fait. C’est une réflexion globale dont l’humain doit devenir l’acteur et le créateur. L’enjeu primordial est de laisser à nos enfants une belle terre et surtout une terre vivante. Les 19 000 collaborateurs du groupe sont les vrais ambassadeurs du projet RSE, et aussi des créateurs de convivialité. Ils ont la belle responsabilité de construire un monde meilleur pour nos enfants ».

 

 

            Les grands engagements du Plan RSE 2 030 de Pernod Ricard :

 

– 1 :  La préservation des terroirs produisant les céréales , la canne à sucre, les raisins , …. :

Chaque produit Pernod Ricard tire sa spécificité de la terre où il a été cultivé.

Ce, premier engagement se donne l’ ambition de préserver la biodiversité de ses terroirs tout en répondant aux défis du changement climatique. La  « qualité environnementale » des matières premières utilisées  aujourd’hui et dans les générations à venir est une préoccupation essentielle :

                – Des objectifs en matière deBiodiversité – d’ici 2030, 100% des entités du Groupe mèneront un projet stratégique autour de la biodiversité.

               – Des engagements en matière d’Agriculture raisonnée – d’ici 2025,         des projets pilotes d’agriculture raisonnée seront mis place au sein de 8 de ses régions viticoles (Argentine, Californie, Cognac, Champagne, Espagne, Australie, Nouvelle-Zélande et Chine). Leur fondement repose sur des solutions inspirées de la nature avec pour objectifs : l’amélioration de la qualité des sols, la gestion équilibrée des ressources en eau et la préservation des écosystèmes. Puis d’ici 2030des partenariats avec plus de 5 000 agriculteurs seront mis en place pour partager les connaissances acquises .

 

2 La Valorisation de  l’humain, le fondement de la réussite de stratégie RSE :

 

Les valeurs de convivialité, de partage et de bienveillance et de respect de tous  déjà très présente au sein du groupe vont être amplifiées en renforçant la diversité et l’égalité au sein de ses collaborateurs.

 – L’Egalité et la formation des collaborateurs – D’ici 2022, l’ensemble du Groupe assurera l’égalité des salaires, et  le top management sera paritaire en termes de genres. De plus, 100 % des employés recevront, au moins tous les trois ans, une formation pour acquérir de nouvelles compétences et mieux anticiper l’avenir.

– Le Partage des connaissances et l’apprentissage : – D’ici 2030, le Groupe formera 10 000 barmen se ront formés d’ici 2030 pour les aider à accueillir les consommateurs de manière plus responsable et durable avec une approche « zéro » déchet et sans plastique.

 

3 La production  circulaire :

 

Les ressources mises  à  disposition par la nature ne sont pas inépuisables mais elles sont encore trop souvent sur-exploitées.

La limitation de la production de déchets à chacune des étapes du cycle de vie de des produits et des expériences autour des marques sera dans le court terme une préoccupation majeure. Les méthodes de conception, de production et de distribution seront repensées pour économiser et  préserver les ressources naturelles.

 

– Des initiatives fortes pour les emballages et les déchets – d’ici 2025, tous les articles promotionnels en plastique à usage unique seront interdits. 100 % des emballages seront recyclables, compostables, réutilisables ou en matière organique. Ensuite, d’ici à 2030,  5 nouveaux projets d’économie circulaire seront mis en place  pour accroitre les taux de recyclage dans les 10 marchés les plus importants (et ayant les taux de recyclage les plus faibles).

 

– La recherche d’équilibre de la consommation d’eau et en matière d’empreinte carbone

 – Un plan hydrographique sera établi d’ici 2030 pour équilibrer la consommation en eau dans les bassins identifiés à haut risque (comme l’Inde et l’Australie), en réinjectant 100% des consommations sur ces sites. Au niveau des émissions de carbone, des efforts importants sont engagés pour réduire leur intensité de 50% d’ici 2030.

 

Développer les démarches de consommation  responsable :

 

Le vin et les spiritueux rassemblent les gens dans la mesure ou leur consommation est maîtrisée. Des initiatives fortes pour lutter contre les consommations inappropriées d’alcool seront  engagées en collaborant avec l’ensemble des parties prenantes pour faire évoluer durablement les comportements.

 

Lutter contre La consommation inappropriée d’alcool – d’ici 2030, chacune des filiales de Pernod Ricard dans le monde devra mettre en place au moins un programme majeur de mesures concrètes de lutte contre la consommation excessive d’alcool ( avec des critères d’évaluation).

 

 Une extension du programme «Responsible Party” – d’ici 2030,  le programme “Responsible Party” de consommation responsable sera étendu à l’échelle mondiale pour sensibiliser au moins 1 million de jeunes adultes. Créé, il y a 10 ans, en partenariat avec le réseau étudiant Erasmus, cette initiative a déjà touché près de 400 000 étudiants en Europe

 

Des initiatives d’agriculture durable déjà mises en pratiques

 

            L’ensemble des produits commercialisés par le groupe Pernod Ricard sont élaborés à partir de productions agricoles, les céréales, la canne à sucre et la vigne dont l’approvisionnement représente des surfaces importantes dans divers pays monde. Les différentes marques et leurs filiales ont déjà engagé avec leurs fournisseurs des réflexions et des stratégies de travail sur la mise en œuvre de pratiques d’agriculture durables. Jean-François Roucou, le directeur de la performance durable s’est appuyé sur ce constat lors de sa présentation des aspects concernant le respect de la biodiversité et des terroirs : « Il ne faut pas penser que l’on part de 0 en matière de respect de la biodiversité et des terroirs. Au sein de nos filiales un gros travail dans ces domaines a été déjà accompli. Le groupe exploite directement plus de 5 000 ha dans le monde, des céréales, des vignes,… qui sont en quelque sorte des fermes pilotes. Une diversité de pratiques de production durables et novatrices y sont expérimentées. Certaines méthodes culturales durables sont déjà pratiquées depuis quelques années et des résultats probants en matière de réduction d’utilisation des pesticides ont été obtenus. La biodiversité repose sur le respect des écosystèmes aériens et de ceux du sol. Ce sont pour nous des sujets de préoccupation majeurs ».

 

Restaurer les écosystèmes avec le  concept de l’agriculture régénératrice 

 

            Des moyens importants sont déjà mobilisés et vont être déployés dans les années à venir pour réfléchir à de nouveaux moyens pour construire des itinéraires de production de céréales et de raisins de plus en plus éco-responsables. L’agriculture et la viticulture durable deviennent des préoccupations incontournables vis à vis des gens qui travaillent dans ces milieux et aussi pour les consommateurs. Les initiatives fortes en cours et à venir concernent la protection de la vie des sols, le respect des équilibres de la chaîne alimentaire des insectes, la réintroduction de certains prédateurs bénéfiques, les moyens favorisant la stimulation des défenses naturelles des plantes, la sélection des variétés et résistantes à certains parasites majeurs ……..  . J-F Roucou considère que le challenge est de se réapproprier les fondamentaux de la nature pour construire des modèles de production durable : « Le développement de principes inspirés de la nature doit devenir l’axe central de toutes les nouvelles réflexions de production en agriculture et en viticulture. Réponde à des enjeux de préservation de la productivité, de pression de parasitisme, en n’utilisant que des moyens chimiques n’est plus la réponse unique adaptée aux enjeux du futur. S’en passer totalement dans des cultures comme la vigne est aujourd’hui impossible avec les moyens actuels. Par contre, mobiliser des compétences pour imaginer les modèles de production de demain utilisant les potentialités de la nature représente une voie d’avenir.  Nous pensons qu’il faut développer un concept d’une agriculture régénératrice permettant à la nature de retrouver ses équilibres d’origine. La restauration des écosystèmes est  au coeur de cette démarche».

 

Connaître et s’appuyer sur le capital de la « nature»

 

            Le concept d’une agriculture régénératrice ouvre des perspectives qui se différencient de celles de l’agriculture et de la viticulture biologique. C’est une voie de réflexion novatrice qu’il faut désormais cosntruire. Le challenge n’est pas de subir la nature mais d’essayer de mieux la connaître, de mieux la respecter et de s’appuyer sur ses potentialités pour concilier les enjeux de productivité des diverses filières. La maison Martell est déjà engagée dans les réflexions de viticulture durable dans le cadre du projet collectif qui est conduit dans l’ensemble de la région par le BNIC. Le programme de sélection de cépages résistants au mildiou et à l’oïdium initié par la maison Martell ( en partenarait avec le conservatoire du Vignoble Charentais) et  celui développé par la BNIC représentent des alternatives sérieuses pour réduire fortement l’utilisation des intrants phytosanitaire d’ici une à deux décennies. Ce sont des concepts d’agriculture régénératrice. D’autres projets en cours et à venir sur les Domaines Jean Martell permettent de tester de nouvelles pratiques en phases à la fois avec les enjeux de viticulture durable et des niveaux de productivités élevés. La perspective de limiter l’utilisation des herbicides est déjà passé du stade de la théorie à la pratique. L’entretien du cavaillon connaît une profonde évolution et l’utilisation des herbicides devient progressivement un recours ponctuel  pas forcément sytématique.

 

           

A lire aussi

Campagne PAC 2024 : Tout ce qu’il faut savoir 

Campagne PAC 2024 : Tout ce qu’il faut savoir 

Depuis le 1er avril et jusqu’au 15 mai 2024, les télédéclarations de demande d’aides au titre de la campagne 2024 sont ouvertes.Voici tout ce qu’il faut savoir pour préparer au mieux sa déclaration.

La Chine et le cognac : un amour inséparable

La Chine et le cognac : un amour inséparable

Avec plus de 30 millions de bouteilles officiellement expédiées en Chine en 2022, la Chine est le deuxième plus important marché du Cognac. De Guangzhou à Changchun, ce précieux breuvage ambré fait fureur. Plutôt que se focaliser sur les tensions actuelles, Le Paysan...

error: Ce contenu est protégé