La recherche de plus de nature : Une voie d’avenir pour les consommateurs et les viticulteurs

26 mai 2016

Le vignoble Charentais est naturellement sensible à uncomplexe parasitaire large qui est en mesure de fragiliser la productivité des vignes. La climatologie de type océaniquefavorise le développement de différentes maladieset insectes, et l’évolution du climat observée depuis 15 ans ne semble pas faire baisser les risques parasitaires. La gestion pérenne des propriétés viticoles et de la filière deproduction Cognac ne peuvent pas faire abstraction de cecontexte naturel.La protection du vignoble doit donc être abordée avec deplus en plus de professionnalisme. Les débats actuelssur l’utilisation des pesticides au sein de la société civiletraduisent une évolution fondamentale du comportementdes consommateurs. De nouvelles attentes de qualité desproduits agricoles, des fruits, des légumes, des vins, duCognac… se formalisent. Le retour « à plus de naturel »devient d’actualité. En dehors de certains aspects polémiques,cette demande paraît fondée et, contrairement àcertaines idées reçues, une majorité d’agriculteurs et deviticulteurs la partage.Les propriétés viticoles vivent et cultivent la nature auquotidien en faisant preuve de rationalité comme tous lesacteurs économiques. Les choix des méthodes culturalesmises en oeuvre sont toujours le fruit d’une réflexion largeincluant des enjeux majeurs : protéger, pérenniser et valoriserle capital végétal qui représente le fondement dumétier.Actuellement, faire abstraction des réalités économiquesconduit à fragiliser l’outil de production et, à l’inverse, devenirun super-gestionnaire déconnecté de la « nature »conduit au même résultat. Les viticulteurs essaient « deconjuguer » au quotidien les enjeux économiques et la longévitéde leur capital nature. Dans ces conditions, traiterjuste et le moins possible représente une démarche cohérentepour préserver et valoriser le potentiel de production.C’est un challenge auquel les viticulteurs se sont attelésdepuis longtemps, et ces efforts ont débouché sur des résultatsqui n’ont sûrement pas été assez diffusés auprès dugrand public.Indéniablement, les intrants phytosanitaires sont utilisésavec beaucoup plus de sagesse et de sérieux qu’il y a quinzeans. Néanmoins, il faut aussi tenir un discours lucide sur cesujet. Des années comme 2009, 2011, toutes les conditionssont réunies pour peu traiter, mais à l’inverse, quand le climatdevient capricieux comme lors des millésimes 2008,2013 ou de 2014, il n’y pas de place pour la prise de risque.Le débat actuel sur les pesticides est pris très au sérieuxpar de nombreux viticulteurs qui considèrent effectivementque traiter moins serait une bonne chose. Cela génère depuisdix ans des débats riches qui sont en train de débouchersur le développement de recherches fondamentalesessentielles. S’entourer de plus de moyens pour observeret anticiper la lutte, utiliser des pulvérisateurs plus écologiques,tester plus largement de nouvelles molécules plus naturelles font l’objet de développements importants.Déjà certains résultats sont là, les pulvérisateurs confinés,l’utilisation de drones et de capteurs pour repérer lesmaladies…La voie la plus porteuse d’espoir est la création des cépagesdu futur naturellement résistants aux maladies. Les étudesen cours pour sélectionner par des croisements naturelsdes variétés qualitatives qui nécessiteront la mise en oeuvrede seulement deux à quatre traitements par an n’est pasune utopie.C’est vraiment une voie d’avenir pour la filière viticole. Iln’y a donc que la nature qui soit en mesure de valoriser la nature. Tous ces efforts ne déboucheront dans 10 à 15 ansque si la profession investit durablement dans des compétences.C’est véritablement la seule réponse pérenne aux préoccupations actuelles des consommateurs et desviticulteurs.

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