Vigneron à Tavel, dans le Gard, Christian Paly a été nommé président du Comité national des vins et eaux-de-vie d’appellation par arrêté du 9 février 2012 paru le 21 février. Il succède à Yves Bénard, issu du négoce champenois. Son mandat court sur cinq ans. De 2002 à 2007, Christian Paly fut à la tête de la CNAOC. Vigneron coopérateur, il préside la cave coopérative de Tavel ainsi qu’Inter Rhône, l’interprofession des Côtes-du-Rhône.
Le même arrêté a nommé les membres du Comité national vins et eaux-de-vie AOC. On y retrouve trois Charentais : Jean-Bernard de Larquier (viticulteur, président du CRINAO – voir plus loin), Vincent Géré (maison Rémy Martin) et Florent Morillon (maison Hennessy) représentants du négoce. Ils remplacent Philippe Boujut (qui s’est retiré),
Jean-Pierre Lacarrière, Yann Fillioux ainsi que Christian Baudry, qui siégeait au Comité national en tant que personnalité qualifiée. La région viticole des Charentes conserve ses trois places mais perd le siège de personnalité qualifiée, très disputée entre les régions. Dans la précédente mandature, J.-P. Lacarrière siégeait à la commission permanente du Comité national ainsi qu’au conseil permanent de l’INAO (là où se retrouvent tous les signes de qualité). Il était par ailleurs président de la commission eaux-de-vie et spiritueux. Sous la nouvelle mandature, J.-B. de Larquier est membre de la commission permanente du Comité national vins et eaux-de-vie. Les trois représentants charentais siègent à la commission eaux-de-vie de l’INAO, qui est passée sous présidence de l’Armagnac. Florent Morillon siège à la commission nationale « Protection internationale » et Jean-Bernard de Larquier à celle de « Protection des terroirs ».
Jacques Gravegeal, président du Comité national des IGP vins et cidres depuis 2010, est reconduit dans ses fonctions. Depuis 1987, J. Gravegeal préside aux destinées des vins de Pays d’OC, vins de pays reconnus IGP (Indications géographique de provenance) le 1er août 2009. A ce titre, ils se retrouvent sous la bannière de l’INAO.
Jean-Bernard de Larquier est nommé président du CRINAO (Comité régional vins, eaux-de-vie et autres boissons alcoolisées pour la région Cognac). A la tête du CRINAO, Jean-Bernard de Larquier remplace Philippe Boujut, qui ne sollicitait pas un nouveau mandat. Par arrêté du 8 février 2012, furent également désignés les 20 membres professionnels du CRINAO pour la région Cognac, à parité viticulture/négoce.
Représentants professionnels du secteur de la production : François Bodin, Patrick Brisset, Xavier Desouche, Nadine Dhiersat, Christophe Forget, Sylvain Guillet, Raphaël Martinaud, Jean-Berrnard de Larquier, Olivier Louvet, Stéphane Roy.
Représentants professionnels du secteur du négoce : Vincent Géré, Jean-Marc Girardeau, Christian Guérin,
Pierre-Hubert Lassalle, Jean-Marc Morel, Florent Morillon, Patrice Pinet, Patrick Raguenaud, Jérôme Royer, Jacques Tournat. D’une mandature à l’autre, les équilibres sont préservés : majorité des postes au Cognac, une représentation Pineau et une représentation bouilleurs de profession.
Avec la Champagne de Reims, le CRINAO de la région de Cognac partage l’originalité d’une parité viticulture/négoce. Ce sont les deux seuls CRINAO organisés de telle manière en France. Ailleurs, la viticulture est toujours majoritaire.
Le rôle du CRINAO
il donne un avis et étudie les projets localement, pour éclaircir les décisions du Comité national. Ainsi n’est-il pas nécessaire de nommer à chaque fois une commission d’enquête. Dans les régions de vins marquées par une organisation pyramidale des appellations, le CRINAO a un rôle de « mise en cohérence locale et régionale ». A Cognac, ses fonctions sont plus modestes. Il travaille sur des projets d’expérimentation. Lors des épisodes de grêle, il s’est préoccupé du dispositif de transfert de vendanges fraîches avec les administrations locales. Car, en plus des représentants professionnels, siègent au CRINAO six membres issus de l’Administration, avec droit de vote. Ce « mélange des genres » favorise un dialogue « précis et technique ». Le CRINAO donne son avis sur les rendements proposés par les ODG. De vraies discussions peuvent s’engager, surtout sur le Pineau (demandes de précisions…). « Ce n’est pas une simple chambre d’enregistrement. » Le CRINAO a pour fonction de « tenir un cap sur le long terme ». En juin 2010, il a lancé la discussion sur la libéralisation des droits de plantation. Il avait sollicité un spécialiste INAO de la délimitation (procédure de délimitation simplifiée). Le CRINAO permet également à l’administration locale de se tenir informée des projets en cours. « C’est une façon de relocaliser les dossiers, vis-à-vis d’une filière qui a l’habitude de travailler en direct avec les ministères parisiens. » Le CRINAO se réunit, en général, deux fois par an, en mai-juin et fin août-début septembre.
