Huit hélicoptères sur le vignoble de Montlouis

29 juin 2017

La mutualisation de l’utilisation de vols d’hélicoptères est-elle une idée farfelue quand les vignobles sont très morcelés ? L’initiative des vignerons de MontLouis sur Loire tant à prouver que c’est aun contraire une démarche réaliste. Cette année, la mise en place d’une organisation bien structurée a été une opération pilote qui a donné des résultats très encourageants sur 240 ha.

Les vignerons de l’AOC Montlouis sur Loire (450 ha) sont confrontés depuis 6 ans à de fréquentes de gelées de printemps. Après le gel historique de 2016 qui a détruit 70 % de la récolte, les responsables du syndicat ont engagé une réflexion pour mettre en place des dispositifs de lutte. Le brassage par des tours à vent ou des hélicoptères leur a semblé être les moyens techniques de protection les plus efficaces mais aussi assez difficiles à mettre en place compte tenu du parcellaire très morcelé et du coût d’utilisation des hélicoptères. Le dossier en était resté là quand au mois de janvier dernier, un contact avec la société Héliberté qui dispose d’infrastructures à côté de Montlouis sur Loire a permis de relancer une étude.

 

Un coût accessible si une organisation structurée est mise en place

 

      Le dialogue entre les responsables du syndicat et ceux de la société d’hélicoptère a débouché sur la réalisation d’une étude technico-économique approfondie. Il est ressorti de ce travail que le coût du brassage d’air avec des hélicoptères pouvait devenir accessible si une démarche était construite de façon collective dans un territoire défini et avec une organisation bien structurée. Les responsables du syndicat n’ont pas eu beaucoup de mal à convaincre les vignerons qui ont adhéré à ce projet de protection contre le gel. Huit zones sensibles ont été identifiées avec une surface moyenne de 25 à 30 ha par îlot qui représentaeau total 240 ha. La société Héliberté s’est de son côté engagée à déployer pendant toute la période de gel (tout le mois d’avril) 8 hélicoptères (à turbine) et leurs pilotes qui avaient les capacités et les agréments pour les vols de nuit.

 

Un dialogue permanent entre les vignerons au sol et les pilotes

 

       Des plans de vols précis ont été établis dans chaque zone et une organisation a été mise en place au sol pour optimiser les conditions d’utilisation des hélicoptères et l’efficacité des brassages d’air. Des réseaux de thermomètres installés dans les parcelles permettaient aux vignerons, de déclencher l’alerte gel avec anticipation, de suivre l’évolution des températures au sol pendant toute la durée des vols et surtout de communiquer en temps réels avec les pilotes pour concentrer les passages dans les zones les plus froides. Chaque nuit, le rôle des vignerons au sol est indispensable pour suivre l’évolution des températures durant les heures de risques accrus. Cela permet d’accentuer la fréquence des vols sur les zones les plus affectées par la baisse des températures. Les responsables du syndicat et de la société Héliberté avaient également demandé aux autorités, la possibilité d’effectuer des vols de nuit pour commencer le brassage d’air bien avant le lever du jour. Les îlots étaient implantés dans un territoire contigu mais qui ne se touchaient jamais pour des raisons de sécurité.

 

Des dégâts très limités malgré des températures de – 3 °à – 4 °C

 

      Lors du printemps 2017, l’alerte gel a été déclenchée 6 matinées durant le mois d’avril. Les responsables du syndicat considèrent que les brassages d’air avec les hélicoptères ont été très efficaces jusqu’à des températures – 2, – 3 °C mais en dessous – 4 °C, les dégâts ont été plus importants. Au niveau de l’ensemble des 240 ha protégés dans les huit zones survolées, les dégâts de gel ont été dans l’ensemble très limités de l’ordre de 20 % maximum des surfaces alors qu’ailleurs ; ils dépassent 50 à 60 %. Laurent Betton le responsable de la Sct Héliberté qui a organisé le plan de protection sur le vignoble de Montlouis est convaincu que la réussite du brassage d’air avec des hélicoptères est liée à une organisation de moyens aux sols très structurée. Le Syndicat des vignerons de l’AOC Montlouis a facturé le coût de la prestation pour 6 matinées de gel a été facturé 570 €/ ha. C’est au final un niveau de charge assez comparable aux autres moyens de lutte.

     

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