Groupe Unicoop – H.Mounier

18 février 2015

Président de la coopérative d’approvisionnement Unicoop mais aussi des entités de commercialisation H. Mounier et Hardy,
Dominique Callandre chapeaute à la fois les aspects production et marchés. Une polyvalence dans laquelle il se retrouve. Il est à la tête du groupe coopératif depuis 2010.

 

 

p14.jpgComment définiriez-vous votre fonction ?

Elle est double. Je dois acheter la production de mes adhérents et essayer de la vendre. C’est un challenge passionnant, qui réclame beaucoup d’énergie, beaucoup de temps mais qui procure aussi énormément de satisfactions. De prime abord, j’ai essayé de fidéliser nos adhérents, en prenant plusieurs initiatives : proposer des contrats de 3 ans et 5 ans mais aussi augmenter les prix d’achat, de façon à ne pas être trop éloigné des prix grandes maisons. Parallèlement à ça, il a fallu développer nos sociétés commerciales. Elles sont au nombre de deux : H. Mounier et Hardy, ainsi qu’un château dans le Bordelais, Lamothe Bergeron, un cru bourgeois de 65 ha situé à Cussac-Fort-Médoc, sur les bords de la Gironde. En cours de rénovation, le château va être voué à l’œnotourisme. Lors du prochain Vinexpo, en juin prochain, je pense que nous pourrons y accueillir nos clients.

L’exportation est importante pour votre société ?

A l’évidence elle l’est, comme pour toute entreprise de Cognac. Sur le continent américain, notre filiale Hardy USA vend bien sûr le Cognac Hardy mais aussi des Rhums, cocktails, produits bio. A terme, nous avons le projet d’implanter sur ce marché le Cognac Prince Hubert de Polignac ainsi que la marque Mounier. La structure Hardy USA compte dix salariés. En Asie, notre filiale de Hong-Kong emploie 4 collaborateurs. Elle ne vend pour l’instant que le Cognac Prince Hubert de Polignac mais nous cherchons d’autres distributeurs, avec l’intention d’étendre la gamme. L’idée est aussi d’y lancer la commercialisation du Pineau. Le produit correspond au goût asiatique et Unicoop a toute légitimité pour attaquer ce marché. Avec 8 à 9 000 hl vol. de Pineau élaborés tous les ans, nous faisons partie des plus gros faiseurs. Historiquement, la société s’est toujours beaucoup impliquée dans le Pineau. Ainsi, tenons-nous absolument à mettre ce produit en valeur. A son égard, nous nourrissons beaucoup d’ambition. Personnellement, je crois profondément à ce débouché. Les opérateurs ne doivent surtout pas baisser la garde en termes de production.

La filière Pineau a souvent buté sur des problèmes de prix à la bouteille.

Justement, en Chine, nous avons l’intention de positionner le prix du Pineau à un niveau élevé.

Globalement, comment évoluent vos ventes ?

Seules les ventes en Asie ont baissé. Aux Etats-Unis, avec le Cognac Hardy, les ventes ont progressé, ainsi qu’en France. Au Canada et en Belgique, elles sont restées stables. Nous aimerions nous développer en Russie ainsi qu’en Angleterre où des niches existent pour des marques comme les nôtres. D’ailleurs, nous avons embauché un commercial sur ce pays. H. Mounier a toute sa place sur les marchés du Cognac. Avec Prince Hubert de Polignac, Hardy, nous possédons de belles marques. Il s’agit d’un capital précieux pour se déployer sur les marchés porteurs, aux rangs desquels je citerai les Etats-Unis bien sûr, la Chine mais aussi la Russie et pourquoi pas demain l’Inde, qui compte une population aussi nombreuse que la Chine. Sans vouloir paraître exagérément optimiste, je vois un développement important de la société dans les prochaines années. En tout cas, nous allons tout faire pour saisir les opportunités qui se présentent, notamment avec le Cognac Hardy, qui représente notre Cognac premium.

Comment se passe l’approvisionnement ?

Notre potentiel d’adhérents a été préservé et a même progressé. En particulier, de jeunes viticulteurs nous ont rejoints en si-
gnant des contrats à 5 ans. Une performance dans un contexte pas facile, marqué par la concurrence des grandes maisons. Cela laisse bien augurer de l’avenir.

Vous avez recruté un nouveau président du directoire,
Jean-Marc Girardeau.

Jean-Marc connaît bien la région. Il y travaille depuis toujours. Je pense qu’il s’agit de la bonne personne pour développer nos marques et les mettre en valeur. Il est épaulé par Alain Croteau qui, en tant que secrétaire général d’Unicoop et de H. Mounier, a en charge tout le back-office de l’entreprise. Alain est rentré dans la société en février 2014 mais il connaît les dossiers comme s’il avait 20 ans de carrière derrière lui. Je citerai aussi un autre pilier de la société, Philippe Prével, directeur de la société Hardy. Avec ces hommes de valeurs et d’autres, l’entreprise est sur de bons rails.

Apparemment, vous musclez votre service commercial avec la création de nouveaux postes.

Nous essayons de créer autour de Jean-Marc Girardeau une véritable équipe commerciale, constituée de jeunes cadres. Objectif ! Structurer au mieux notre activité pour nous déployer sur les marchés. Nous avons la chance de pouvoir compter sur un outil de production performant, piloté par Mickaël Bouilly, notre maître de chai, qui maîtrise parfaitement son métier. Nous possédons un très beau chai de coupe et des stocks importants qui appartiennent à la coopérative. Aujourd’hui, notre endettement est à zéro. Je souhaitais arriver à ce résultat pendant mon mandat de président. Même si ce fut un peu compliqué, nous avons réussi à acquitter tous les arriérés. Aujourd’hui, je le répète, l’endettement d’Unicoop est nul. Ce n’est pas si fréquent pour une entreprise. Ainsi, quand je quitterai cette société, je laisserai à mon successeur une situation saine. Je pense que c’est important pour un groupe comme le nôtre.

Vous présidez H. Mounier depuis 2010. Quel bilan tirez-vous de ces années ?

Si je préside H. Mounier depuis 5 ans, j’adhère à Unicoop depuis 1981 et en suis administrateur depuis 1996. J’aime cette entreprise. Je suis passionné par la mission qu ‘ont bien voulu me confier mes collègues viticulteurs. C’est par la transmission de certaines valeurs, elles-mêmes reçues en héritage, que vous avez l’impression d’être utile.

 

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