GDON du Libournais : Le choix de la technicité

6 avril 2011

Mettre en œuvre une démarche de lutte globale contre la flavescence dorée intégrant une volonté de raisonner la couverture insecticide intéresse tous les vignerons, mais une telle démarche est-elle réaliste ? L’initiative des professionnels de la région de Saint-Emilion, confrontés depuis 2006 à plusieurs foyers de FD, tend à le prouver. Ils ont choisi d’investir durablement dans une démarche de lutte plus raisonnée en créant une structure technique, le GDON du Libournais, en utilisant de nouvelles méthodes de travail. La démarche de lutte a été construite en tenant compte des niveaux du contexte spécifique autour de foyers et des risques de propagation de la maladie. Après quatre années de recul, les résultats sont convaincants puisque les foyers historiques de FD ont été maîtrisés tout en limitant de façon forte les applications d’insecticides (- 70 % de couverture insecticide).

 

 

piege_cicadelle.jpgLa démarche de lutte contre la flavescence dorée du GDON du Libournais est une initiative riche d’enseignements car elle est l’aboutissement de la forte volonté d’un groupe de professionnels de s’appuyer sur une cellule de compétence globale. Au cours de l’été 2006, la découverte d’un foyer de FD à Lussac-Saint-Emilion et ensuite à Montagne a suscité un véritable émoi dans la région viticole du Libournais où des propriétés de renommée mondiale côtoient des domaines modestes. Une poignée de vignerons du Saint-Emilionnais a décidé de convaincre leurs collègues d’envisager de combattre cette maladie en y mettant des moyens conséquents, sinon le mal allait s’enraciner durablement. M. Thomas Thiou, du château La Couronne à Montagne, a été un des instigateurs de cette campagne de sensibilisation auprès d’une majorité de vignerons qui ne percevaient pas au départ réellement l’ampleur du danger. Comme leurs parcelles n’étaient apparemment pas touchées, ce danger ne les concernait pas. Maarten Van Helden avait également travaillé dans le Libournais dans le cadre de ses recherches sur la maîtrise des ravageurs et des cicadelles de la FD. Le fruit de son travail l’avait amené à penser que l’on pouvait imaginer une gestion des approches de lutte contre cette maladie un peu différente. Plusieurs rencontres au départ informelles entre le petit groupe de vignerons motivés, l’équipe de M. Van Helden et les responsables de la DRAAF Aquitaine ont permis d’imaginer la mise en place d’une stratégie de lutte globale innovante.

Lutter durablement contre la FD en s’appuyant sur une équipe investie à plein-temps

verpy.jpgDurant l’hiver 2006, les discussions ont débouché sur une initiative concrète du directeur de la DRAAF Aquitaine, Hervé Simon, qui a proposé aux vignerons de créer un GDON pour maîtriser les foyers en intégrant la volonté de raisonner l’application de la couverture insecticide dans un projet de lutte globale. Les vignerons leaders ont déployé beaucoup d’énergie pour convaincre l’ensemble de leurs collègues à l’intérieur du PLO (13 500 ha de vignes) d’investir durablement dans ce projet. L’idée séduisait mais dès que l’on abordait le sujet du coût de l’opération, cela devenait beaucoup plus problématique. Même dans une aire viticole où la valorisation des vins peut être qualifiée globalement de bonne, le volet économique soulevait de véritables inquiétudes. Elles pouvaient être en partie justifiées car la création d’un GDON spécifique à la lutte contre la FD reposait avant tout sur le recrutement d’une petite équipe de personnes compétentes pendant quelques années. En effet, les statuts des GDON qui avaient jusque-là été créés pour organiser la lutte contre des organismes nuisibles comme les ragondins, les chenilles processionnaires du pin, autorisaient l’utilisation de telles structures pour construire une stratégie de lutte innovante contre la FD. Qu’allait apporter de plus cette nouvelle structure par rapport aux entreprises et aux structures de conseils (distributeurs, consultants, ADAR…) déjà présentes sur le terrain ? La réponse des professionnels les plus motivés était sans équivoque : « Créer une structure spécifique permettant d’avoir une équipe de deux à trois personnes investies à plein-temps dans la lutte contre la FD représentait une opportunité unique de se doter de moyens conséquents pour pouvoir éradiquer ce mal terrible en conciliant au mieux l’efficacité de la lutte et une maîtrise des intrants. Par ailleurs, un GDON est aussi le seul organisme à posséder l’autorisation de contrôle et de surveillance sur les maladies de quarantaine (la FD en est une) auprès de tous les exploitants d’une zone agricole. Ce choix de mobiliser des compétences à plein-temps sur un dossier sensible traduit aussi la volonté de défendre l’image environnementale de l’ensemble des appellations et des vins du Libournais. »

2007, une année test par la méthode des cercles de lutte

Durant l’hiver 2006, les nombreuses discussions sur le sujet FD au sein des syndicats viticoles des appellations du Libournais ont été animées et les réticences vis-à-vis d’une structure technique supplémentaire étaient nombreuses. Au final, le GDON a été créé au début de l’année 2007 sur l’ensemble du PLO de cette zone (soit l’équivalent de 13 500 ha) incluant les AOC Saint-Emilion, Pomerol, Lalande-de-Pomerol et des communes limitrophes situées dans les Côtes de Castillon, les Côtes de Franc et en AOC Bordeaux. Le GDON du Libournais s’est doté d’un conseil d’administration qui est géré par les syndicats viticoles des différentes appellations citées précédemment. Le bureau, constitué de 4 viticulteurs (président Jean-Pierre Dubreuil, de Lussac, vice-président Philippe Bardet, de Vignonet, trésorier Bernard Lacroix, des Artigues-de-Lussac et André Chatenoux, représentant des viticulteurs bio), a la charge d’assurer le fonctionnement de la structure. La mission n’était au départ pas simple car le financement s’est avéré difficile à construire. Combien allait coûter l’opération ? Impossible de répondre à cette opération car les moyens nécessaires à sa mise en œuvre étaient difficiles à évaluer précisément. Les syndicats viticoles ont joué le jeu en décidant de faire une avance de financement. Des demandes de soutiens financiers auprès de diverses instances, le Conseil général de Gironde, la région Aquitaine, MSA, Viniflhor et le CIVB (un gros financeur au départ), ont été lancées et obtenues. La « machine » a été lancée rapidement et la décision de recruter un animateur a été prise au début de l’année 2007. Il fallait aller vite et se doter de moyens humains pour être opérationnel dès l’éclosion des premiers bourgeons. Antoine Verpy, un jeune ingénieur de l’ENITA de Bordeaux, a été recruté pour construire le protocole de lutte globale en travaillant avec M. Van Helden, enseignant chercheur à l’ENITA de Bordeaux. Cette collaboration a débouché sur la mise en place d’une méthode de lutte fondée sur le principe des cercles de risques qui a été créé par M. Van Helden.

Tenir compte des effets de propagation de la maladie

L’idée de départ était de construire un protocole de lutte globale tenant compte du gradient de risque autour des foyers et à l’intérieur du PLO. A Verpy est partie du principe qu’il fallait proposer un système qui tiennent compte des réalités de la situation dans les parcelles : « Dans le territoire de 13 500 ha concerné par la FD, il ne nous paraissait pas réaliste d’aborder la lutte de la même façon au cœur des foyers et 20 kilomètres plus loin à la limite du PLO. Les prospections importantes réalisées à l’automne 2006 avaient permis d’identifier deux foyers autour desquels on a décidé de mettre en place une stratégie de lutte proportionnelle au niveau de risque. On a constitué des cercles de risque autour de chaque foyer sans forcément s’appuyer sur les limites géographiques des communes. La stratégie de travail d’implantation des cercles de risque tient compte des moyens de propagations de la maladie qui sont incarnés par les vols de cicadelles. Les travaux de recherches de M. Van Helden ont montré que l’insecte faisait preuve de peu de mobilité chaque année. Par contre, les effets du vent et les interventions humaines dans les vignes sont des facteurs qui amplifient la propagation. L’établissement d’une cartographie de la présence des larves et des cicadelles adultes pendant toute la saison doit être en mesure de beaucoup mieux cerner les effets de propagation. L’idée paraissait en théorie séduisante mais il fallait maintenant la mettre en pratique à l’échelle d’un territoire de 13 500 ha, ce qui n’a pas été rien. En plus, les degrés d’atteintes bien différents de chaque foyer permettent d’adapter la méthode des cercles de risque à la gravité de chaque situation. C’était un vrai challenge qui a pu aboutir grâce au soutien inconditionnel des responsables du GDON. »

400 pièges à cicadelle pour 13 500 ha de PLO

Au cours du cycle végétatif 2007, une stratégie de lutte différenciée a été mise en place dans les deux zones infestées. Au niveau du foyer le plus important, la réalisation des trois traitements insecticides systématiques a été rendue obligatoire dans un rayon de 0 à 500 m autour du foyer. A l’intérieur de ce premier périmètre, un contrôle des larves et des adultes a été mis en place en installant des pièges tous les 5 hectares. Un deuxième cercle de risque a été implanté (sur un rayon de 500 m à 2 km) avec la réalisation du premier traitement insecticide obligatoire et ensuite un raisonnement de la 2e et 3e applications si le piégeage de cicadelle le justifie (avec un piège pour 20 ha). Un troisième cercle de risque (de 2 à 4 km de rayon) vient encore protéger les deux zones précédentes dans lequel le premier traitement reste incontournable alors que les deux autres seront déclenchés en fonction des niveaux de piégeages (un piège pour 40 ha). Le seuil de nuisibilité pour déclencher le traitement insecticide a été fixé à une présence de quatre adultes durant une semaine. Au niveau des prospections de symptômes, le SRAL les avait imposées sur l’ensemble des 13 500 ha avec bien sûr des passages resserrés (tous les deux rangs) dans les cercles de risque. La philosophie de l’approche de lutte est de densifier les prospections, les contrôles de vols de cicadelles et la couverture insecticide au fur et à mesure que l’on se rapproche du cœur du foyer. Les piégeages ont été mis en place à une échelle très importante, 160 pièges dans les cercles des deux foyers et 150 dans le reste du PLO. Au cours de la saison, deux personnes ont été mobilisées pour surveiller les 400 pièges et pour transmettre l’information aux vignerons. Tous les pièges ont été relevés une fois par semaine entre la mi-juin et la mi-août. Une cartographie des vols d’adultes est effectuée tous les ans, ce qui permet de visualiser plus facilement les risques de propagation de la maladie. Au niveau des foyers, des contrôles larvaires ont été aussi mis en place pour optimiser les périodes de traitements. Les techniciens ont aussi eu la charge de s’assurer de la bonne application des traitements insecticides (surtout de cerner les gens les plus réticents à réaliser les traitements). Un système d’information précis s’appuyant sur le cadastre viticole a été développé pour faire parvenir aux 1 300 exploitations des messages individualisés à la parcelle dans les différents cercles de risque. A l’automne 2007, la réalisation des prospections n’a pas été confiée aux vignerons, pour éviter les problèmes humains au moment de la découverte des symptômes. Un prestataire de services spécialisé dans les travaux viticoles, la société Banton Lauret, de Vignonet, a réalisé les prospections à la fin août en mobilisant 5 équipes de 10 personnes aguerries à la reconnaissance des symptômes. Les prospections ont été réalisées 1 rang sur 2 dans les cercles de lutte et tous les 4 rangs ailleurs.

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– 70 % de couverture insecticide pour un coût/ha de 26 € ht

Les réduction de traitements insecticides :

2007 : 64 % de rédcution
2008 : 72 % de réduction
2009 : 82 % de réduction
2010 : 79.5 % de réduction

Le bilan de cette première année de lutte s’est révélé très encourageant car l’intensité du foyer principal avait nettement régressé. L’autre foyer qui se limitait à quelques souches semblait en voie de rémission. Par contre, deux nouveaux foyers de quelques ceps isolés furent découverts à Néac et à Saint-Hypolite. Cela a permis de confirmer l’intérêt de la technique des cercles de lutte autour des foyers. Les résultats des contrôles larvaires et des piégeages d’adultes ont permis de raisonner efficacement la couverture insecticide. Les deuxième et troisième traitements insecticides au sein des cercles de lutte 2 et 3 n’ont pas été faits compte tenu de l’absence de capture. La stratégie de lutte insecticide raisonnée a permis de réduire sur le PLO de 64 % l’utilisation d’insecticides par rapport à la lutte systématique. A l’issue de la campagne, le bilan financier de l’action FD du GDON du Libournais s’est élevé à un coût réel de 26 € ht/ha dont 20 € ht ont été facturés aux vignerons après le versement des aides des différents partenaires. Les charges liées aux prospections ont été les plus lourdes, mais l’évaluation du temps passé pour réaliser ce travail était très difficile. Antoine Verpy ne cache pas que 2007 a été une année capitale pour l’avenir du GDON : « Mettre en place sur le terrain une démarche de lutte globale imaginée par un groupe d’ingénieurs pionniers a été un vrai challenge. On ne savait pas du tout où l’on allait sur les plans techniques et financiers. L’idée des cercles de risque devait être confrontée aux réalités du terrain. Il fallait la tester en tenant compte du degré de gravité de chaque foyer. La FD n’est pas une maladie simple à gérer car chaque foyer est un cas particulier qui nécessite une stratégie de lutte adaptée. Le nombre de souches extériorisant des symptômes, leur localisation, l’antériorité présumée des dégâts… sont des éléments très importants à prendre en compte. On a dû tout construire et l’approche des cercles de risque doit être modulée selon la gravité de chaque foyer. Il a fallu valider le protocole de travail annuel et une fois cette étape passée, les résultats encourageants que nous avions obtenus nous ont aidés à convaincre les professionnels de pérenniser l’action dans le temps. Si on arrêtait, la maladie allait recoloniser les parcelles et donc poursuivre le travail était essentiel. Quant au coût réel de 26 € HT/ha, il a été jugé à la fois trop élevé par certains vignerons et très acceptable par d’autres. Les principaux postes de charges sont liés au temps passé pour faire les observations de larves, suivre les vols de cicadelles, organiser la collecte et la diffusion de l’information à l’échelle parcellaire et le travail de prospection. Une défaillance du système à l’un de ces niveaux et c’est toute la stratégie qui est remise en cause. Actuellement, nous sommes deux ingénieurs à parcourir le vignoble de long en large à partir de début mai. Cela génère bien sûr des charges et des économies importantes en matière de couverture insecticide. Les débats compliqués sur le volet économique de la première année ont débouché sur une volonté d’inscrire l’action FD du GDON dans la durée. »

Un message technique de prévention de risque sur tout le complexe parasitaire depuis 2009

En 2008, plusieurs communes situées en limite du PLO (sur les secteurs des Côtes de Castillon, des Côtes de Franc et de la zone Bordeaux) ont choisi volontairement de sortir du GDON car le coût de l’opération leur paraissait trop élevé. Le périmètre de lutte obligatoire a été ramené à 12 200 ha. Suite à la demande du conseil d’administration du GDON, A. Verpy a proposé à l’ensemble des vignerons d’utiliser les pièges jaunes de la FD pour réaliser un suivi des vols de vers de la grappe. Une initiative locale d’un petit BSV s’est donc mise en place. A l’automne 2008, les prospections ciblées dans les cercles de lutte avaient révélé une quasi-disparition des foyers de 2006 et malheureusement l’apparition de nouveaux foyers. La maladie n’était donc pas éradiquée et l’idée de revenir à des prospections plus généralisées à l’ensemble du PLO s’est imposée. Au cours du cycle végétatif 2009, un suivi de l’évolution de plusieurs maladies (le mildiou, l’oïdium et le botrytis) a été mis en place en s’appuyant sur l’observation d’un réseau de 11 témoins non traités équipés de stations météo. Cela a débouché sur des messages techniques de plus en plus complets incluant les informations FD, vers de la grappe et un diagnostic de risque sur les trois maladies citées précédemment. A l’automne 2009, un nouveau foyer plus conséquent (20 ceps touchés) a été découvert en limite du PLO.

Les foyers de petite et moyenne intensité maîtrisés mais la validation sur une situation grave est en cours

piege_relevs.jpgA l’issue de la saison 2010, le BSV local du GDON du Libournais a donné toute satisfaction et A. Verpy tire un premier bilan encourageant de la lutte contre la FD : « Après quatre années de lutte, les foyers historiques de FD ont été maîtrisés et la méthode des cercles de risque donne satisfaction dans des situations de faible à moyenne gravité. Les économies de couverture insecticide réalisées sont conséquentes (- 70 % en moyenne) et n’ont pas mis en péril la stratégie globale de lutte contre la maladie. Actuellement, la découverte d’un foyer beaucoup plus touché représente un challenge pour la méthode des cercles de lutte. Pourra-t-on l’assainir et combien de temps cela va demander ? Après une année de lutte, il est trop tôt pour répondre à ces deux interrogations mais on s’est donné les moyens d’y arriver en adaptant le protocole à la gravité de la situation. »

Le volet économique reste toujours un sujet sensible même si les services apportés par le GDON s’étendent maintenant à un complexe parasitaire large. L’équipe du GDON du Libournais est constituée de deux ingénieurs permanents et de trois techniciens saisonniers travaillant sur le vignoble de mars à septembre. Cela débouche sur la communication aux vignerons et aux distributeurs d’une information de biovigilance globale sur l’ensemble du complexe parasitaire dont le coût moyen facturé depuis trois ans se situe entre 20 et 22 € ht/ha. Une telle somme correspond à peine au coût d’un traitement insecticide pour lutter contre la cicadelle de la FD. C’est sans aucun doute un investissement judicieux qui permet de construire une démarche de technicité locale dans la durée. C’est une initiative de viticulture durable pilote qui commence à faire des adeptes. D’autres GDON sont en cours de création dans le Bordelais.

Bibliographie et contact :
GDON du Libournais : Antoine Verpy, animateur.
Conseil des vins de Saint-Emilion : 14, rue Guabet, BP 15, 33330 Saint-Emilion. Mail :
gdoncfd@yahoo.fr

 

 

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