Action « coup de pub »

17 novembre 2009

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La Confédération nationale des vins de liqueurs d’AOC, Pineau des Charentes en tête, inaugure une nouvelle forme de protestation : la contestation publicitaire, pour faire bouger élus et hauts fonctionnaires sur le dossier de la fiscalité. « Quand tous les moyens classiques s’avèrent inopérants, il faut bien tenter autre chose » signale Christian Baudry, président de la CNVDLAOC. Mardi 17 novembre, le syndicat s’est offert une demi-page de publicité dans plusieurs titres de la presse nationale (Le Monde, Le Figaro, les Echos) et régionale (Sud-Ouest, Charente-Libre, La Dépêche du Midi). Objectif : s’insurger contre la discrimination fiscale  subit par les vins de liqueur à AOC. Aujourd’hui, les droits de consommation de ces produits d’appellation s’avèrent 63 fois supérieures à ceux  de leurs principaux concurrents, les Martini, Cinzano, Suze et autres vins aromatisés, élaborés de façon industrielle (1). Un problème qui risque de devenir explosif avec l’indexation de la fiscalité des alcools sur l’inflation.

Voté l’an dernier, ce principe d’indexation vient d’être repris par la nouvelle loi de finance pour 2010 et les vins de liqueurs figurent à nouveau sur la liste malgré les actions conduites cet été auprès des élus et du gouvernement. Au 1er janvier prochain, les accises du Pineau des Charentes, Floc, Macvin, Pommeau, augmenteront de 6 € par hl vol, alors que la fiscalité totale des Martini, Cinzano ne s’élève qu’à 3,5 € de l’hl vol. « Notre simple  augmentation annuelle représente pas loin du double de la fiscalité supportée par nos concurrents » dénonce avec vigueur la CNVLAOC. Par son action « coup de pub », la CNVDLAOC cherche à obtenir, dans un premier temps, la suppression de l’indexation à l’inflation pour les vins de liqueur et, dans un second temps, « le calendrier net et précis d’un rééquilibrage des taxes entre les produits ». « Si nous ne sommes pas entendus, nous saurons prendre d’autres dispositions » promettent les producteurs.

(1) Pendant longtemps, les ABV (apéritifs à base de vin) relevèrent de la même catégorie fiscale que les vins de liqueurs, la catégorie des produits intermédiaires. Ils supportaient donc une fiscalité similaire. Mais, en 2003, Martini et d’autres produits de la famille des ABV décidèrent de changer leur processus d’élaboration. Au lieu d’ajouter de l’alcool pour remonter le degré des vins, ils procédèrent à la soustraction de l’eau dans le vin, par la méthode dite de la cryoextraction. Résultat : leur fiscalité a été ravalé à celle des vins, qui n’acquittent qu’un simple de droits de circulation. D’où l’écart faramineux avec les VDL AOC , qui ne pourrait que se creuser dangereusement, sous l’effet de la progressivité liée à l’indexation de la fiscalité à l’inflation.

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