Festival Cognac Blues Passion : L’homme à la tête de blues

3 mars 2011

Cette année, le festival Blues Passions arrive trois semaines plus tôt. Il jouera sa partition du 5 au 9 juillet. Un florilège d’artistes s’annonce. Ce sera du beau, du tendre, du nerveux, du râpeux, du mélodieux, du musical en somme. Une affiche épatante. Peut-être pas très blues mais épatante quand même.

blues.jpgNon ! Texas, Moby… à Cognac, j’en reviens pas. Dès que la billetterie ouvre, je fonce ! » A priori, l’énoncé des noms fait de l’effet à plus d’un (une).

Vous aussi, peut-être êtes-vous fans du groupe Texas et de sa chanteuse égérie Sharleen Spiteri ? Le groupe rock écossais, fondé à Glasgow en 1988, s’est reformé il y a peu. Connu pour des succès comme Say What you Want, Summer Song ou I don’t vant a lover, il sera en France cet été pour une poignée de dates (sans jeu de mot) – pas plus de 7 ou 8 – et à Cognac, sur la grande scène Blues paradise le mardi 6 juillet. Moby (coup de cœur) se retrouvera au même endroit le vendredi 8 juillet. New-yorkais, le musicien mélange blues, techno, soul, pop. Ses titres – Porcelaine, Natural Blues – sont de petites merveilles. Une occasion à ne pas manquer car lui aussi est rare en France. Cocoon assurera la première partie de concert. Il paraît que les « petits jeunes » adorent (Chupee, Comets…). Un gros buzz existe autour de Cocoon en France et à l’étranger. Autre coup de cœur : Jamie Cullum. Le directeur du festival, Michel Rolland, le décrit comme « un jeune artiste anglais bourré de talent ». Adepte du pop jazz, il possède une grande expérience de la scène, qu’il pratique depuis l’âge de 15 ans. A son actif, plus de mille concerts et
2 CD auto-produits. Le surdoué clôtura le festival sur la grande scène le samedi soir.

Et savez-vous qui revient lors de cette 18e édition ? Raphael Saadiq, déjà présent en 2009. Peu fréquent à Cognac, ce bis repetita est parfaitement assumé par les programmateurs. Le musicien et sa formation ont laissé un grand souvenir. Citons encore parmi les artistes qui ont été signés le groupe de Trip-hop Morcheeba ou Asa (prononcez Asha).

blues or not blues ?

Blues or not blues ? That is the question. Ou plutôt, ce n’est plus tellement la question pour Michel Rolland et son équipe. Voilà plusieurs années que le festival a appris à être « relax » vis-à-vis de ça. Si la musique afro-américaine reste l’ADN du rendez-vous cognaçais, Blues Passions a fait sa mue. Aujourd’hui, il s’autorise toutes les déclinaisons, tous les carrefours, confluences, filiations, partant de l’idée que « tout est dans tout ». « Le blues est un courant suffisamment puissant pour inspirer une bonne partie de la musique vivante : folk, pop, jazz, soul… » Pragmatique, Michel Rolland reconnaît aussi que le blues seul ne peut pas remplir les grandes jauges. « Dans la galaxie blues, je ne vois bien que BB King ou Buddy Guy capables de faire plus de
2 000 entrées. Ou Eric Clapton, mais alors c’est nous qui ne pourrions pas suivre en terme de cachet. »

Habituellement calé le dernier week-end de juillet, Blues Passions 2011 avance sa date de trois semaines. Le festival se tiendra du mardi 6 juillet au samedi 9 juillet. Pourquoi un tel changement ? Les organisateurs évoquent la gêne engendrée l’an dernier par le sempiternel chassé-croisé « juillettistes/aoûtiens ». Ils parlent aussi d’un autre festival, Le violon sur le sable à Royan. « C’est une manifestation que nous aimons bien, gratuite, très courue des Cognaçais et qui tombait toujours à cheval avec notre propre événement. » Qui dit anticipation de date dit nouveau calendrier pour l’organisation. Alors qu’elle n’ouvrait qu’en avril, la billetterie est déjà accessible sur le site internet du festival (www.bluespassions.com).

« une motivation pour aller plus loin »

En terme de fréquentation, Blues Passions affiche les mêmes ambitions qu’en 2010 : 23 000 entrées payantes. Ce chiffre, le festival ne l’a pas atteint l’an dernier. Ne furent comptabilisées que 17 000 entrées payantes. A l’heure du bilan, les organisateurs n’avaient pas caché leur légère déception. Aujourd’hui Joël Joanny, le président du festival, relativise le propos. « Peut-être avons-nous pêché par excès d’honnêteté. En fait, le festival 2010 fut une réussite : belle programmation, météo impeccable, public heureux. Simplement, nous nous étions fixés des objectifs ambitieux. Et il nous a manqué au final 450 passeports (le festival en vend déjà 1 000 – NDLR). Voilà la réalité. C’est une motivation pour aller encore plus loin. »

Cette année, la manifestation se déroulera sur cinq jours au lieu de six. « Saute » la journée du dimanche qui, depuis sa création, peinait à trouver son souffle. Avec un jour en moins, le festival souhaite « cartonner » sur les quatre soirées de Cognac et celle de Jarnac. Ce zoom sur la grande scène nocturne constitue l’autre évolution du festival.

Le « tout gratuit » marque le pas cette année. Longtemps, la philosophie, généreuse, fut de dire que la billetterie des grandes scènes avait vocation à offrir de « beaux gratuits » en matinée ou après-midi. « Tout le monde doit pouvoir accéder à la culture. Ce qui est gratuit ne doit pas être inférieur à ce qui est payant. » Sauf que le prix des billets commençait à grimper et que le gratuit avait tendance à phagocyter le payant. Il n’était pas rare de retrouver le lendemain en « free » l’artiste qui s’était produit la veille sur une scène payante. Cette année, cette porosité s’efface. « Tout ce qui est payant ne pourra être vu gratuitement » explique le directeur du festival qui précise : « Les pépites, les exclusivités françaises ou étrangères, il faudra les découvrir sur les scènes payantes. »

Par contre cette politique commande de « mettre le paquet » sur la programmation de la grande scène. Logiquement, l’enveloppe « achat de spectacles » a fait un bond de 30 %. Le budget du festival passe de 1,5 million d’€ à presque 2 millions d’€. Sans nier la part de risque, Joël Joanny s’avoue confiant. « Notre organisation peut se permettre d’assumer cinq grosses soirées. C’est la reconnaissance d’une certaine maturité. Un festival se construit avec le temps. »

Aavec une centaine de concerts et 35-40 formations, le festival va continuer à essaimer dans tous les lieux. Les amateurs, les curieux, les inventifs vont encore pouvoir se régaler. D’ailleurs Michel Rolland l’assure : « L’esprit du festival est toujours là. »

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