En 2017, la LGV SEA va mettre Angoulême à 1 h 30 de Paris. Pensez-vous que cela soit un atout pour le département et pour Cognac ?
La question ne se pose pas en ces termes… La LGV Tours-Bordeaux, c’est l’avenir, c’est l’évolution, il est nécessaire d’aller de plus en plus vite ! Je me souviens de tout ce que l’on a pu entendre au début du TGV : c’est trop cher, ça va trop vite… aujourd’hui qui pourrait s’en passer ? La vraie question, c’est pour aller de où à où ? Il faut être sûr que la LGV sera bien un point de regroupement pour les Charentais pour aller vers Paris ou Bordeaux, et cela suppose qu’il y ait suffisamment d’arrêts à Angoulême, puisqu’il est certain aujourd’hui qu’il n’y aura pas de deuxième gare.
Comment la ville de Cognac peut-elle profiter de l’effet LGV ?
Pour Cognac, l’enjeu est en deux étapes. Dans un premier temps, le cadencement des TER qui permettront aux habitants de Cognac d’aller jusqu’à la gare LGV d’Angoulême, et pour cela il faut que RFF se décide à lancer la seconde phase de modernisation de la voie. Et dans un second temps, il faudra électrifier cette ligne Royan, Saintes, Cognac, Angoulême et que l’on ait au moins un TGV dans les deux sens le matin et le soir ! C’est essentiel pour l’économie du territoire : l’économie du cognac est le plus gros exportateur de la Région, ça doit compter dans l’aménagement du territoire. Cette ligne TER, la deuxième la plus utilisée de Poitou-Charentes, est un enjeu majeur dans ce que pourra apporter la LGV à la zone d’activité de Cognac. Suite à l’intervention de toutes les forces politiques, Conseil Régional, Conseil Général, Communauté de Communes, Ville, notre députée Marie-Line Reynaud, mais aussi la Préfecture de Région, nous espérons que RFF va débloquer les fonds pour la 2e phase des travaux. Il n’est pas exclu une mobilisation de tous les acteurs à la rentrée (politiques, entreprises, citoyens).
Au niveau du développement du tourisme, la LGV sera-t-elle aussi un facilitateur ?
Atout France, l’agence de développement touristique de la France, prévoit que dans 10 ans, 20 millions de Chinois viendront visiter la France chaque année. Aujourd’hui ils sont déjà 900 000… et puisque Cognac est le deuxième nom le plus connu en Chine après Paris… Même s’il n’y avait que 1/1000 de ces 20 millions qui vienne à Cognac, ça changerait la vie de la ville ! Aujourd’hui, le Comité régional de tourisme fait essentiellement de la promotion en Europe – et la LGV sera un plus – mais il faut aller plus loin, s’ouvrir à l’international : grâce aux grandes maisons de négoce, la ville est en contact avec la Chine, avec les USA. En début d’année, j’étais à Miami… savez-vous qu’une petite ville de la banlieue de Miami, Pinecrest, a décrété que le 15 février devenait le « Cognac Day »… chaque année ce jour-là, le cognac sera à l’honneur dans toute la ville… Et Miami, c’est une ouverture sur l’Amérique du Sud… En terme de tourisme, on ne peut plus se contenter d’attendre qu’on vienne nous voir, il faut être sur le marché et vendre le territoire. En s’appuyant sur ce nom connu et en travaillant avec les maisons de négoce, on peut faire du tourisme un vrai axe de développement. Dans la ville, ça commence à bouger, un nouvel hôtel, des restaurants au bord de la Charente… nous venons d’avoir le label Ville d’Art et d’Histoire, nous avons inauguré les parcours piétonniers en juillet et on prépare des parcours lumières pour 2014… Il reste beaucoup de travail à faire pour mettre tous ces atouts en valeur, et la LGV peut nous y aider si les liaisons avec Cognac sont bien pensées. En tout cas, je suis mobilisé et optimiste !
