A l’occasion d’une réunion un peu exceptionnelle des quatre directeurs du groupe, Dominique Callandre a souhaité s’exprimer sur la marche de l’entreprise, pas loin d’un an après le début des changements qui défrayèrent la chronique.
« Le Paysan vigneron » – Pourquoi cette initiative ?
Dominique Callandre – Disons qu’il me semblait important de m’exprimer sur la marche de l’entreprise et j’ai saisi le prétexte de la réunion à Cognac de tous les dirigeants du groupe. Des rencontres ont déjà eu lieu mais manquait toujours un membre, notamment le directeur de Hardy USA, Marc Levison. Aujourd’hui, pour la première fois, nous sommes tous réunis.
« L.P.V. » – Qui sont les directeurs du groupe ?
D.C. – Christophe Juarez, président du directoire H. Mounier, directeur commercial du groupe, Philippe Prevel, directeur d’Hardy Cognac, Marc Levison, directeur d’Hardy USA et Laurent Méry, directeur du château Lamothe-Bergeron. Ces quatre personnes participent aux conseils stratégiques, qui ont lieu environ tous les trimestres, en compagnie de trois membres du conseil d’administration d’Unicoop et de moi-même, président du groupe. C’est l’occasion de faire le point sur les actions en cours, l’avancement des dossiers, les projets.
« L.P.V. » – Aujourd’hui, que souhaitez-vous faire passer comme message ?
D.C. – Je voudrais dire qu’il existe une vraie cohérence entre le management, les différents directeurs et le conseil d’administration. Nous formons une équipe.
« L.P.V. » – Est-ce que la période agitée traversée par le groupe a affecté ses résultats commerciaux ou financiers ?
D.C. – Non. Tant dans les chiffres que sur les marchés, le groupe est en ligne avec les prévisions établies en juillet 2010. Nos finances sont saines. Toutes les sociétés dégageront cette année des résultats positifs. Dans ces conditions, l’avenir paraît plutôt encourageant. Au niveau commercial, nos efforts visent à développer nos marques sur des bases saines et fortes. Chaque directeur a un objectif à réaliser et il n’y a pas de raison qu’il n’y parvienne pas. A Cognac, le contexte est plutôt favorable, y compris pour notre groupe. En ce qui concerne l’approvisionnement, nous disposons de stocks importants et de qualité. Nous n’avons pas besoin d’acheter de marchandise à l’extérieur, aussi bien chez H. Mounier qu’à Unicoop. Au niveau de la coopérative, nous disposons de tous les instruments pour bien travailler.
« L.P.V. » – Comment se déclinent vos différentes marques ?
D.C. – Traditionnellement, Hardy est plus portée vers le One trade, autrement dit la vente dans les lieux de consommation, cafés, bars, hôtels, restaurants. Ses carafes Perfection (Flamme, Eau, Air, Terre), l’ancrent dans le monde du luxe. A 94 %, Hardy est vendu à l’export. Prince Hubert de Polignac dégage une image plus moderne et plus marketée, plus agressive au plan commercial. Elle est davantage présente sur le Off trade, le marché domestique (grande distribution, cavistes…), notamment en France. Son packaging vient d’être repensé, à la fois pour le rendre plus actuel et pour le raccrocher à son identité. Il s’agissait de remettre « le Prince au cœur de l’histoire ». En ce qui concerne Reynac, notre marque de Pineau, ce n’est pas trahir de secrets de dire que notre ambition est de la développer plus fortement qu’aujourd’hui sur les marchés de référence comme la France, la Belgique, le Canada.
« L.P.V. » – En 2009, le groupe a acquis un château en Bordelais, le château Lamothe-Bergeron, dans le Médoc.
D.C. – En effet et, dès l’année suivante, nous avons eu la grande satisfaction de voir la moitié de la récolte 2009 classée en primeur. Une première pour le château. Depuis deux ans – sans doute n’est-ce pas un hasard – le propriétaire de château l’Angélus, grand cru classé de Saint-Emilion, conseille le château en tant que consultant. Son expertise a notamment permis d’évoluer vers des techniques culturales un peu différentes.
« L.P.V. » – Vos projets d’avenir ?
D.C. – Nous comptons nous appuyer sur les équipes en place, à qui nous avons donné de nouvelles responsabilités, pour dynamiser l’entreprise. Avec une tête de pont aux Etats-Unis, Hardy USA ainsi qu’une filiale à Hong-Kong, nous sommes outillés pour profiter des poches de croissance du Cognac. En tant que président du groupe, ma consigne est d’impérativement concentrer nos efforts sur les marques qui nous appartiennent.
« L.P.V. » – Et vis-à-vis des adhérents ?
D.C. – Cette année, nous n’avons pas eu de défections majeures. Je crois même que nous allons rentrer un peu plus d’eaux-de-vie que l’an passé. En terme de prix, nous nous situons juste en dessous du prix grande maison. Ce qui m’intéresse, c’est de fidéliser mes adhérents sur le long terme, par un travail constructif de chaque société. Je pense que le groupe a une carte à jouer et que les hommes en place sont capables de réussir ce challenge. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que ce groupe se développe et réussisse à fidéliser les adhérents d’Unicoop. Nous sommes une petite structure mais nous sommes mus par une véritable volonté de développement.