Le Consensus Amorcé Entre Les Deux Départements

18 février 2009

L’extournement obligatoire était en passe de constituer une pomme de discorde au sein de la région délimitée. La Charente-Maritime, unie sur le sujet, avait ouvertement pris position pour un extournement obligatoire des surfaces à d’autres débouchés que le Cognac, préala-blement à l’affectation. Sa revendication : que l’effort de diversification soit partagé par tous et non par quelques-uns. Sur le principe, le SGV Cognac n’y était pas opposé mais s’interrogeait sur la faisabilité juridique d’un tel système. A demander quelque chose d’impossible à obtenir, n’était-ce pas courir le risque de ne rien faire ? (voir les termes du débat à l’intérieur du journal).

Le 4 décembre dernier, les Chambres d’agriculture 16 et 17 se sont retrouvées à la Maison des Viticulteurs pour rédiger un courrier commun au ministère de l’Agriculture, comme il en avait été convenu lors de la réunion du 15 novembre dernier, tenue à l’invitation du SGV Cognac. A cette occasion, les sensibilités présentes ont manifesté une évidente volonté de consensus. Didier Braud et Jacques Maroteix, pour la Charente-Maritime, ont accepté d’abandonner le terme d’extournement obligatoire pour celui d’affectation obligatoire. Par rapport à un extournement obligatoire, l’affectation obligatoire, annuelle ou pluriannuelle, ne présente pas de différence radicale mais atteint cependant moins au « structurel » de l’exploitation. Philippe Boujut, pour le SGV Cognac, a admis l’idée d’une affectation obligatoire de 20 % à d’autres débouchés que le Cognac, les deux parties acceptant que, dans ce contexte, « le rendement annuel Cognac maximum soit de 8 hl AP/ha ». Pour justifier ce chiffre, un argument classique est repris. Il consiste à dire « qu’il n’y aura rien au-dessus de la QNV Cognac », le rendement annuel maximum de 8 de pur s’entendant dans une optique INAO, avec abandon de la double fin.

Cette position, encore toute récente, semble susciter des remontées favorables. Que les deux départements aient réussi à dégager une position commune est très bien perçu. Que la région manifeste la volonté d’expérimenter le système dès 2003, sans passer par une période transitoire pouvant aller jusqu’en 2006, est également interprétée plutôt positivement. Mais faut-il le préciser ! Un accord régional ne présume pas de la faisabilité juridique du système. Est-il plus facile d’obtenir le feu vert des autorités pour une affectation obligatoire assortie d’une évolution de la QNV que pour un extournement obligatoire ? L’avenir le dira. Une chose est sûre : les chances sont sans doute plus grandes d’obtenir gain de cause à l’extérieur quand l’accord est réalisé à l’intérieur.

L’avez-vous remarqué ? Votre journal a procédé à un léger lifting de sa couverture. Surtout, il affirme avec davantage de lisibilité son caractère viticole, par un titre plus approprié à son contenu : Le Paysan Vigneron. Rendons à César… L’association des deux termes nous a été soufflée par un viticulteur, qui défendait pour lui-même et ses collègues bordelais la noblesse de ces deux termes, paysan et vigneron, incarnation d’un savoir-faire et d’un lien au terroir qu’aucun viticulteur (vigneron) ne saurait renier.

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