S’ entendre sur une stratégie commune

11 février 2009

Le principe d’affectation des hectares, associé à l’abandon de la double fin, au cœur du Projet d’avenir du vignoble charentais, entame sa dernière ligne droite. Il ne lui reste plus que quelques mois pour séduire, c’est-à-dire susciter, au-delà de l’engagement formel, une vraie adhésion. De Paris, Bruxelles ou des autres régions viticoles, il est clair que les Charentes seront jugées – et jaugées – sur leur capacité à se fédérer autour d’un projet commun. Une sorte d’union sacrée, si l’on peut oser le terme en ces terres de scepticisme chronique.

Avant décembre, trois échéances importantes attendent la région délimitée. La première sera passée quand ces lignes s’imprimeront. Il s’agissait de la réunion de calage organisée à l’initiative du SGV Cognac le 15 novembre dernier. Autour de la table, se sont retrouvées les trois familles de produits – Cognac, Pineau, Vins de pays – le SVBC (le nouveau syndicat constitué en septembre), les Chambres d’agriculture, les syndicats et comités de pays. Dans l’esprit des protagonistes, l’objectif ne consistait pas à « refaire le monde » mais à clarifier le débat, à rappeler les priorités et s’entendre sur une stratégie commune. Le Schéma d’avenir viticole, tel qu’il existe, a été voté à l’unanimité au cours de la réunion. Un point considéré comme important. Une lettre globale va être adressée aux autorités par chacune des structures professionnelles participant à la table ronde. Ces mêmes structures ont décidé de se revoir en janvier pour affiner certains points. Notamment, il va être demandé au ministère de l’Agriculture de répondre clairement et par écrit à une question : « est-il possible de rendre obligatoire l’extournement de 15 % des surfaces chez tout le monde » ? Une majorité semble se dégager pour soutenir cette proposition. Il devient donc urgent de le savoir : est-ce faisable, oui ou non ?

La deuxième échéance tient dans la venue, le 21 novembre prochain, de la commission d’enquête INAO. Présidée par Philippe Feneuil, cette commission s’est plusieurs fois déplacée en Charentes. Elle y revient pour discuter des conditions de production de l’AOC Cognac et de l’agrément Cognac. Le projet d’arrêté sur les conditions de production prévoit une identification des parcelles Cognac. Il paraît en effet assez logique d’identifier au préalable les surfaces Cognac pour pouvoir leur appliquer les conditions de production : les 60 000 yeux/ha, etc. Mais l’identification des surfaces s’inscrit également dans le droit fil du système d’affectation. Les professionnels espèrent qu’au moins les conditions de production, sinon l’agrément, puissent être soumises au Comité national INAO de février prochain.

La troisième échéance a bien évidemment trait à la remise du rapport Zonta, prévu en fin d’année. Si ce rapport a d’abord pour but de dire ce qui est possible et pas possible, il a également pour finalité de servir de caisse de résonance au projet régional. Un projet qui sera d’autant mieux défendu et entendu à l’extérieur que les points de divergences se seront aplanis, entre ceux qui mettent un préalable à l’affectation des surfaces – les tenants d’un arrachage de 12 à 15 000 ha, les partisans d’un extournement obligatoire de 15 % des surfaces – et ceux qui défendent à la fois l’affectation des surfaces, l’arrachage et la reconversion, sans y mettre un ordre de priorité. « Si nous ne faisons rien, nous sommes sûrs de ne rien obtenir » dit un protagoniste. C’est peut-être sur la base de ce plus petit dénominateur commun que se dégagera le consensus.

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