L’activité de production de plants de vigne dans la région de Cognac traverse une meilleure période depuis quelques années en raison d’une demande de plants d’Ugni blanc en nette hausse. Les viticulteurs réalisent des efforts de renouvellement du vignoble proches de 2 %/an, car le vignoble vieillit. Les pépiniéristes charentais, bien qu’étant très satisfaits de la montée en puissance de leur marché naturel, ont vécu une année 2010 difficile en matière de reprise des plants. La réussite en pépinière a été nettement inférieure à celle des dernières années, ce qui risque de limiter les disponibilités de greffés-soudés pour les plantations 2011. Les autres sujets de préoccupations concernent le développement des maladies du bois et de la flavescence dorée. Lors de l’assemblée générale du Syndicat des pépiniéristes de la région de Cognac, Didier Jallet, le président, avait décidé de consacrer une large part des débats à ces thèmes pour sensibiliser les professionnels et les viticulteurs aux efforts et aux démarches de recherche mis en œuvre pour produire du matériel végétal de qualité.
Le Syndicat des pépiniéristes viticoles de la région de Cognac fait preuve de dynamisme et d’une volonté de dialogue avec les organismes professionnels et techniques de la région. Lors de l’assemblée générale au mois de décembre dernier, la présence d’un public nombreux et attentif durant toute une après-midi atteste de l’implication des pépiniéristes dans leur métier. Les entreprises de pépinières viticoles de la région délimitée, après avoir traversé la difficile période de la fin des années 90, profitent actuellement d’une nette remontée de la demande de plants d’Ugni blanc. Le vieillissement du vignoble, les dégâts liés aux maladies du bois et les aides à la plantation incitent les viticulteurs à renouveler leur vignoble. Didier Jallet, le président du syndicat et ses collègues du conseil d’administration avaient invité de nombreuses personnalités à participer aux débats sur la filière bois et plants de vignes de la région de Cognac.
La pépinière viticole Française « souffre »
La filière de production des bois et plants de vignes de la région de Cognac semble actuellement beaucoup moins affectée par le contexte économique morose de la grande majorité des régions viticoles françaises. Au niveau national, les mises en œuvre totales de plants baissent pour la deuxième année consécutive et reviennent au niveau de celles de 2007. La production a diminué en deux ans de 20 millions de plants (- 10 %), malgré les démarches de restructuration du vignoble. Dans beaucoup de régions, on parle plus d’arrachages que de plantations et la filière de productions de plants souffre. L’univers de la pépinière viticole française traverse une période de difficultés depuis quatre ans et beaucoup de professionnels restent inquiets. Les marchés d’exportations, qui pendant longtemps représentaient un débouché constant et significatif, se sont contractés, d’où le pessimiste ambiant.
Le seul élément positif de l’année 2010 concerne la forte diminution des plants en report (- 60 %), ce qui témoigne d’une meilleure adéquation des greffages par rapport aux besoins. Les cépages les plus multipliés en France, le Chardonnay, le Merlot, le Cabernet Sauvignon, le Pinot noir, le Cabernet franc, sont en recul (parfois important) alors que d’autres comme le Syrah, le Grenache noir, le Colombard, le Viognier, le Cinsault, le Chenin… progressent. La volonté d’un certain nombre de vignerons français d’élaborer des vins plus typés, plus enracinés dans leur terroir explique le développement de cépages ayant des origines plus régionales.
le redressement du marché charentais
Le vignoble de Cognac échappe à cette tendance nationale morose grâce à une relance des programmes de plantations depuis trois ans. La demande d’Ugni blanc en France étant concentrée à 95 % dans la région délimitée, permet donc aux pépiniéristes charentais de retrouver une activité normale grâce à leur marché naturel. Il ne faut pas oublier qu’eux aussi ont connu « une terrible traversée du désert » entre 1995 et 2005, où durant une décennie les niveaux de replantations d’Ugni blanc étaient tombés à 0,5 %/an. Depuis trois ans, on est effectivement revenu à des taux de plantations avoisinant 2 %/an, ce qui correspond à une certaine normalité. L’absence d’une demande régionale ferme avait conduit les pépiniéristes charentais à chercher des débouchés ailleurs. Heureusement, la prospérité de plusieurs régions viticoles les a aidés mais en étant parfois contraints de travailler en sous-traitance comme façonnier pour des acteurs implantés dans les vignobles porteurs (Bordelais, Bourgogne, Vallée du Rhône…). Cela s’est traduit par une forte restructuration de la filière avec notamment la cessation d’activité de petites et moyennes entreprises qui n’avaient pas de succession. Entre 2000 et 2010, le nombre de professionnels est passé de 159 à 116 acteurs mais le potentiel de production de plants n’a pas baissé.
Le taux de renouvellement du vignoble de 2 %/an qui relance les greffages d’ugni blanc
La production annuelle de plants en Charentes a connu d’assez fortes variations au cours des 25 dernières années. Au début des années 80, le mauvais contexte économique dans la région de Cognac avait fait baisser fortement la production de plants autour de 10 millions d’unités, mais ensuite une phase de rajeunissement du vignoble est intervenue entre 1988 et 1992. La chute des expéditions de Cognac à partir de 1992 et 1993 a littéralement gelé les programmes de replantations dans les propriétés et les pépiniéristes charentais ont été obligés d’aller chercher des débouchés ailleurs pour pérenniser leur métier. Le contexte porteur dans diverses régions viticoles leur a permis de retrouver assez rapidement un volume d’activité et la multiplication de l’Ugni blanc est devenue marginale dans beaucoup d’entreprises (pas plus de 15 à 25 %). Entre 1995 et 2005, les quantités de plants de Merlot, de Cabernet Sauvignon, de Sauvignon, de Chardonnay… dépassaient de très loin l’Ugni blanc dans les pépinières charentaises.
Le niveau de reprise bien inférieur aux prévisions
Le rajeunissement des parcelles de vignes mères de greffons et porte-greffes
La qualité du matériel végétal utilisé pour la production de plants de vigne certifiés est un sujet de préoccupation central pour les pépiniéristes et les équipes de FranceAgriMer chargées d’encadrer la filière. Toutes les parcelles de multiplication sont identifiées dès leur plantation et soumises à un cadre réglementaire de production précis. On ne peut pas planter une parcelle de vigne mère sans en avoir fait la demande auprès des services de FranceAgriMer qui en étudie le bien-fondé en se rendant chez les demandeurs avant et après plantation
L’expertise débouche sur l’inscription de la parcelle en qualité de vigne mère de multiplication affectée spécifiquement à la production de greffons ou de porte-greffes. La finalité de cette démarche réglementaire est de garantir le parfait état sanitaire vis-à-vis du virus du court-noué, de l’enroulement 1 et 3 et des maladies de quarantaine comme la flavescence dorée et la nécrose bactérienne. Ensuite, le niveau d’entretien des parcelles a une incidence directe sur la qualité des greffons et des porte-greffes. Les contraintes pour mettre en place et exploiter la production de bois des vignes mères sont nombreuses : l’approvisionnement en matériel végétal auprès d’organismes de multiplication de matériel de base, la recherche systématique tous les ans de symptômes de FD (et de Bois Noir), un premier contrôle de l’état sanitaire de la parcelle au bout de 5 ans (par la réalisation des tests Elisa pour le court-noué et l’enroulement 1 et 3), puis un renouvellement des tests sanitaires tous les 10 ans pour obtenir la validation dans le temps de l’agrément et un suivi des pratiques culturales pour garantir l’obtention de bois indemnes de phytoplasmes (protection insecticide obligatoire à 3 traitements) bien aoûtés et riches en réserves. La protection insecticide contre la cicadelle de la FD des parcelles de vignes de greffons et de porte-greffes est obligatoire et des contrôles inopinés sont effectués chaque été par les équipes de FranceAgriMer.
131 ha.
Rechercher un processus d’élaboration des plants évitant les contaminations vis-à-vis des maladies du bois
D. Jallet et de nombreux pépiniéristes ont fait part des nombreux questionnements sur les maladies du bois de la part des viticulteurs : « Les plants ne sont-ils pas porteurs des champignons responsables de l’esca, de l’eutypiose et du BDA au moment où on les met en terre ? ».
Objectivement, les pépiniéristes ne sont pas en mesure d’affirmer dans l’état actuel des connaissances que les plants sont parfaitement sains. Pourtant, beaucoup de précautions sont prises au niveau de la sélection des bois et des interventions nécessaires à la production des greffés-soudés. D. Jallet et ses collègues ne cachent pas qu’ils attendent beaucoup des travaux scientifiques en cours sur la recherche et l’évaluation de procédés permettant la production de plants indemnes de champignons associés aux maladies du bois. Dans une récente synthèse des travaux sur ce sujet, Philippe Larignon, de l’IFV, considère que les pépiniéristes ne disposent à ce jour d’aucun moyen leur permettant de trier les bois contaminés pour ensuite les éliminer. Aucun test rapide (de type PCR) n’existe pour identifier et quantifier la présence des divers champignons. Un des axes de recherche développé à l’ESAM de Toulouse dans le cadre des appels à projets financés par le ministère de l’Agriculture s’attache à la mise au point de ce type de test.
Actuellement, les connaissances scientifiques dans ce domaine manquent et les services de FranceAgriMer avouent humblement qu’ils ont actuellement du mal à proposer un itinéraire des bonnes pratiques de production des plants. Dans les vignes mères de greffons, les observations visuelles permettent d’éliminer les souches porteuses de symptômes. Par contre, les souches des parcelles de multiplication de porte-greffes n’expriment pas de symptômes même si les ceps sont contaminés. Comme aucun test fonctionnel et rapide ne permet d’identifier pour l’instant la présence des champignons au niveau des parties ligneuses et des écorces au moment de la récolte des bois, seules les précautions de bon sens liées à l’âge des vignes mères, à leur situation et à leur implantation (à proximité de vignes porteuses de symptômes ou dans des sols riches en débris végétaux) permettent d’opérer une sélection sanitaire. La seule précaution supplémentaire actuellement préconisée consiste à ne jamais utiliser les 40 premiers centimètres des bois de multiplication (de greffons ou de porte-greffes), du fait de leur proximité des souches qui les rend potentiellement plus sujets à être porteurs des champignons associés aux maladies du bois.
réhydratation, de la stratification et de la désinfection des bois
La Station Viticole du BNIC intervient sur ce dossier avec deux autres organismes, l’IFV Sud-Ouest et la Chambre d’agriculture du Vaucluse (associée au Syndicat des bois et plants de vigne de ce département). Le seul produit qui était utilisé pour désinfecter les bois de plants de vignes jusqu’à présent, le Cryptonol (pas efficace sur les champignons des MB), a été retiré du marché. Il reste donc comme seule solution le décrié traitement à l’eau chaude préconisé pour éliminer les phytoplasmes de la flavescence dorée. La pratique s’est montrée intéressante pour contrôler certains champignons responsables des maladies du bois, mais pas tous. Il est possible qu’en éliminant certaines espèces de champignons, on crée de nouveaux équilibres plus favorables aux espèces nuisibles.Cette efficacité partielle crée un véritable débat entre les techniciens et les pépiniéristes. Les premiers étant enclins à rendre systématique le traitement à l’eau chaude et les seconds considérant cette pratique de trempage des greffés-soudés dans de l’eau chaude à 50 °C comme très pénalisante au niveau de la reprise des plants. Le suivi d’un essai d’une parcelle plantée avec du matériel traité à l’eau chaude comparé à des plants non traités devrait apporter d’ici quelques années une réponse définitive sur ce sujet. Pour l’instant, il paraît prudent de ne pas généraliser le traitement à l’eau chaude. Actuellement, seuls les établissements de prémultiplication de matériel de base ont l’obligation de réaliser le traitement à l’eau chaude.
Les pépiniéristes vivent très mal l’expansion actuelle de la Flavescence Dorée
Bibliographie :
− Communications lors de l’assemblée générale des pépiniéristes.
− M. Yvon Colombel, l’ingénieur chargé des bois et plants de vignes de la délégation de FranceAgriMer Aquitaine Charentes.
− M. Philippe Larignon, l’ingénieur chargé du dossier maladies du bois à l’IFV.
− Mme Laeticia Boitaud, la responsable du centre de prémultiplication du BNIC.
Le nouveau Bureau du Syndicat
A l’issue de l’assemblée générale, le conseil d’administration s’est réuni pour élire les 10 membres du bureau du syndicat des pépiniéristes. Didier Jallet a été réélu président et il sera entouré de deux nouveaux vice-présidents, François Bodin et Mickaël Lys. Pascal Forgerit devient secrétaire et Mario Turpaud l’assiste en tant que secrétaire adjoint. Eric Peraud conserve son poste de trésorier associé à Fredy Fradin en tant que trésorier adjoint. Jean-Michel Dubois, Jean-Marie Dupuy et Olivier Trotin, les trois autres membres du bureau, participeront activement à la vie du syndicat dans l’année qui vient.
Restructuration Du Vignoble
Les Principales Dispositions Pour La Campagne 2010-2011
Lors du Conseil spécialisé de FranceAgriMer pour la filière viticole réuni le 15 décembre 2010, la mesure de restructuration du vignoble a fait l’objet d’un examen particulier.
* Plafond de 6 ha net par bénéficiaire en restructuration simple pour chacune des campagnes 2010/11 et 2011/12 (à noter : plafond net : 100 % de l’aide jusqu’à 6 ha, 0 % au-delà).
* Plafond de 6 ha net par adhérent au plan collectif local (PCL3) pour l’ensemble du plan (6 ha arrachage et/ou 6 ha plantation) [à noter : plafond net : 100 % de l’aide jusqu’à 6 ha, 0 % au-delà].
* Maintien des taux « irrigation » (800 €/ha), « palissage » (1 500 €/ha) et « surgreffage » (2 500 €/ha).
Le détail des taux est précisé dans le tableau ci-dessous selon qu’il s’agit d’arrachage, de plantation ou d’indemnité de perte de récolte (IPR) pour la restructuration simple et les plans collectifs locaux (PCL). La bonification jeunes agriculteurs (JA) est également indiquée.
Ces dispositions seront reprises dans les arrêtés pluriannuel et annuel à paraître début 2011.
Il faut noter également que les taux d’aides fixés pour la deuxième année de plantation du plan collectif local 1 (PCL1) en Languedoc-Roussillon et les deux années de plantation des plans collectifs locaux 2 (PCL2) en Languedoc-Roussillon et en Côtes-du-Rhône demeurent inchangés.
Les Résultats De l’Observatoire Des Maladies Du Bois Charentes
Depuis plusieurs années, des observations sont réalisées dans un réseau de 29 parcelles. Elles sont suivies en partenariat par différents organismes de la région viticole : Chambres d’Agriculture 16 et 17, FREDON, FDCETA, Charente Alliance, Ets Fortet-Dufaud et, depuis 2010, la Chambre régionale d’Agriculture. Ainsi, 12 585 ceps sont cartographiés. Ils sont observés au printemps pour l’eutypiose, puis en fin d’été pour l’Esca et le BDA.
Eutypiose
En France, l’Ugni blanc est le cépage le plus sensible à l’eutypiose. En Charentes, de 2003 à 2005, les symptômes d’eutypiose s’expriment sur environ 20 % des ceps. Entre 2006 et 2008, les niveaux d’expression sur feuilles sont moindres et plus conformes à ceux mesurés au début des années 90. Puis, depuis 2 ans, les symptômes foliaires diminuent encore.
Cependant, cela ne signifie pas que le nombre de ceps atteints a régressé. D’une part, le printemps a pu être moins favorable à l’eutypiose. D’autre part, les parcelles suivies ont vieilli de 8 ans depuis l’installation de l’Observatoire : la diminution des symptômes est peut-être aussi liée à ce vieillissement.
Dans l’Observatoire en 2010, on constate de grandes disparités : selon les parcelles, on note de 0 à 38 % de ceps morts. La progression globale constatée peut être liée à l’Esca et au Black Dead Arm.
Ceps entreplantés, recépés ou marcottés
Le taux de remplacement des ceps morts ou malades demeure faible. Il augmente toutefois, certainement en liaison avec la progression de l’Esca et du Black Dead Arm.
Les maladies du bois s’expriment surtout sur des vignes âgées de 15 à 25 ans. Pour augmenter la pérennité des parcelles, il est donc nécessaire d’entretenir la densité de plantation. Les chantiers d’entreplantation ou de recépage sont entrepris par tranche. Pour une année donnée, dans les parcelles concernées par cette prophylaxie, le taux de « rajeunissement » concerne parfois plus de 10 % de ceps.
Esca et Black Dead Arm
Lors de la notation de fin d’été, les deux syndromes ne sont pas distingués car ils sont difficilement différentiables. Depuis 2003, les dégâts progressent assez régulièrement. En 2010, la sécheresse de l’été semble avoir été propice à l’expression des dégâts en fin de saison. La moyenne cache aussi de grandes disparités : quelques parcelles présentent plus de 30 % de ceps avec symptômes (faibles ou apoplectiques). A l’inverse, d’autres parcelles présentent moins de dégâts qu’en 2009.
Les maladies du bois restent une préoccupation importante dans le vignoble charentais.
(Source : BSV n° 24 du 14 décembre 2010)
Des recherches de produits désinfectants et de nouveaux moyens de stratification
Les maladies du bois sont devenues une thématique d’étude prioritaire au niveau national puisque le ministère de l’Agriculture a décidé de lancer, courant 2009, un vaste projet de recherche intégrant toutes les compétences réparties dans les différentes régions viticoles françaises. Un des axes d’étude concerne la recherche et l’évaluation de procédés permettant la production de plants indemnes de champignons associés aux maladies du bois. Parmi les diverses pistes étudiées dans ce domaine, la Station Viticole du BNIC est impliquée dans la recherche de nouvelles méthodes de désinfection des bois en surface et dans l’amélioration des processus de réhydratation et de stratification des plants (les deux étapes clés au niveau des contaminations). Les travaux commencés à l’automne 2009 vont se poursuivre pendant trois ans.
Laeticia Boitaud, la responsable du centre de prémultiplication du BNIC et Claudie Roulland, la microbiologiste de la Station Viticole du BNIC, ont en charge ce dossier. Le volet d’étude comprenant la désinfection de surface des bois avant leur mise en œuvre est conduit en partenariat avec deux autres organismes en France, l’IFV Sud-Ouest et la Chambre d’agriculture du Vaucluse (avec le Syndicat des pépiniéristes de ce département). Cela permet de démultiplier les moyens de recherches de nouveaux produits de désinfection. Actuellement, il n’existe plus aucun désinfectant homologué pour les bois et plants de vigne. La seule spécialité commerciale qui était autorisée, le Cryptonol (pas efficace sur les champignons responsables des maladies du bois), a été retirée du marché. La démarche d’étude a commencé par une phase de screening en laboratoire pour rechercher de nouvelles matières actives susceptibles d’avoir une efficacité sur les champignons des maladies du bois. L’exploration a concerné des produits désinfectants déjà utilisés dans l’univers industriel pour désinfecter les bâtiments. En Charentes, cela a débouché sur l’isolement d’une douzaine de matières actives qui ont été testées ensuite sur des échantillons de porte-greffes et de greffons. L’objectif était de valider l’effet anti-fongique dans des conditions réelles de trempages et d’affiner les préconisations de déroulement des traitements (durée de trempage, concentration de produits à utiliser). Les deux autres sites d’expérimentation ont eu la même démarche avec d’autres produits, ce qui permet de mener des investigations de façon plus larges et plus rapides. Les résultats des travaux 2009-2010 ne sont pas encore totalement dépouillés et il faudra de toute façon attendre trois ans pour avoir une idée juste de l’efficacité de ces nouveaux produits. Le deuxième volet d’étude auquel participe la Station Viticole du BNIC concerne une réflexion sur l’utilisation de nouveaux substrats de stratification. Dans la région, la stratification s’effectue avec de l’eau ou de la sciure humidifiée qui, de par leurs natures, sont propices à héberger de nombreux champignons. Une première série d’essais en 2010 a intégré d’autres substrats organiques et inertes (déjà utilisés en horticulture) comme la tourbe, du terreau, des fibres de coco, des chips de coco, des écorces de pins, du sable, de la perlite et de la vermiculite. Pour l’instant, ces recherches sont dans une phase de démarrage mais, d’ici quelques années, il est fort probable que certaines évolutions intégrant les contraintes économiques des pépiniéristes pourraient apparaître.