Les courtiers « guetteurs » du marché

7 mai 2010

La Fédération nationale des syndicats de courtiers en vins et spiritueux de France a tenu son 56 ème congrès national à Cognac les 6 et 7 mai derniers. Un moment assez exceptionnel puisque le dernier rendez-vous de cet ordre en Charentes remontait à une vingtaine d’années. Autour de Patrick Béguin, président du syndicat charentais des courtiers en vins et eaux-de-vie et de Michel Pelletier, une équipe de quinze/vingt personnes s’est rendue disponible pour recevoir de belle façon leurs collègues. Visite du magasin général ORECO, visites de deux maisons de négoce, Martell et Hennessy, dégustations de Cognacs, découverte des Vins de pays charentais, des Pineaux, rencontre avec le BNIC…tout a été mis en oeuvre pour faire de ces deux jours une immixtion pédagogique et gustative en terre charentaise. En tant que professionnels, les courtiers apprécient de toucher du doigt les réalités d’autres régions. A les entendre, on s’aperçoit qu’ils n’arrivent pas tout à fait en béotiens.
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Président de la Fédération nationale, Yves Fourmon, courtier en Champagne, a rappelé en quelques mots le rôle de sa profession. « Nous apportons une indépendance, une sécurité, un professionnalisme aux transactions. Nous sommes un peu les guetteurs du marché. Nous travaillons à la fois en toute confidentialité et en toute transparence. Nous n’avons pas intérêt à colporter de fausses informations en créant ainsi une bulle. Notre intérêt, c’est que la transaction se fasse et qu’elle se fasse bien. Une transaction bien faite se renouvellera dans le temps. C’est le meilleur gage de pérennité de nos portefeuilles clientèles. Cette transparence va de pair avec la confidentialité. Pour l’acheter ou le vendeur, une affaire qui n’aboutit pas risque de laisser des traces, pendant des années voire des générations. Comme intermédiaires, nous évitons cet écueil. » L’après-midi du vendredi fut consacrée à l’étude des contrats et de la contractualisation. Les courtiers ont fait l’inventaire des contrats existants, en essayant d’en tirer des enseignements. « Le courtier est un peu l’officier ministériel de la contractualisation. » C’est vrai partout y compris dans la région délimitée, même si la notion de contrats de Bonnes Fins (engagements d’achats à terme) rend les choses plus compliquées à gérer que dans le cadre du contrat ponctuel – un volume, des modalités, un prix – habituellement traité par le courtier. Patrick Béguin a insisté sur la notion de « courtier de campagne », dont la connaissance colle au terrain. C’est peut-être pour cela que les courtiers ne craignent pas le «courtier polonais", pas plus qu’ils ne redoutent les sites de vente en ligne. « Nous utilisons les moyens modernes de communication mais certainement pas comme une vitrine de prospection. Le contact direct et notre connaissance des « us et coutumes » régionales font partie de l’essence même de notre métier ».

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