Le car podium « tournée des terroirs »

12 mars 2009

Exit la fête des vins de pays charentais à Angoulême. Bonjour le car podium « tournée des terroirs » avec, en vedettes américaines, les huîtres des îles, les poissons du port de La Cotinière et le vin de pays charentais. En juillet et août, les collectives des produits de la mer et des vins du terroir se proposent de faire un bout de chemin ensemble.

Bis repetita. Pas plus que l’an dernier, une fête des vins de pays charentais « dans les terres » – à Angoulême – ne verra le jour. La faute en est à l’enthousiasme mitigé des producteurs – 11 préinscrits alors que l’on en espérait une vingtaine – le retard à l’allumage – le sujet a été remis en discussion à peine quelques mois avant la date pressentie, le 31 mai – et le budget, donné comme « exorbitant » pour une journée : au bas mot 20 000 euros. A cette liste déjà longue, l’on pourrait rajouter les caprices de la météo, qui ne pardonne pas quand l’événement se concentre sur une seule date et le manque « cruel » de bras pour monter les stands, assurer la sécurité. Ainsi, last but not least (le dernier mais pas le moindre), Virollet s’affirme un peu plus comme la fête « légitime » des vins de pays charentais. Elle sera reconduite l’an prochain « quitte à la faire monter en puissance » indique Maud Courtois, la jeune femme recrutée par le Comité pour s’occuper de la promotion.

Exit Angoulême, bonjour le car podium « tournée des terroirs ». Roger Girard et son équipe, qui ont tenu leur A.G. juste avant celle du Syndicat des vins de pays charentais, le 20 mars 2003, ont décidé de faire de cette nouvelle animation l’élément phare de l’année. Le partenariat entre les huîtres du bassin Marennes-Oléron, les moules des bouchots et le vin de pays charentais n’est pas nouveau. Voilà des années que le vin (et le Pineau) mènent des actions communes avec les produits de la mer. Depuis deux-trois ans cependant, la collaboration s’était espacée entre le Comité de promotion des VPC et la Section conchylicole Marennes-Oléron, présidée par François Patsouri. Leur collaboration retrouve un nouvel élan cette année avec le car podium. Qué za co ?

Philippe guindet en Monsieur LOYAL

photo_514.jpgAu dernier Salon de l’agriculture, Philippe Guindet, animateur gémozacais bien connu dans la région, dont la sarl PGO (Philippe Guindet Organisation) est installée à Pons, assure avec talent la promotion des ports de pêche de la Charente-Maritime. L’idée jaillit. Pourquoi ne pas réitérer l’opération durant l’été ! La consommation des produits de la mer a été touchée par le naufrage du Prestige. Des stocks d’huîtres existent dans les claires. Par ailleurs, les ostréiculteurs ont vécu l’an dernier une très bonne saison estivale, avec une augmentation de 25 à 30 % de leur chiffre d’affaires. Ils ont réalisé qu’il y avait peut-être là un créneau pour désaisonnaliser la vente des coquillages et qu’il ne serait pas inutile de s’attaquer aux 3 millions de touristes qui traversent la région tous les ans. Une opération « commando d’été » est donc conçue entre les quatre marques que sont les moules de Charron, les moules de fort Boyard, les huîtres de Marennes-Oléron et les huîtres de l’île de Ré, réunies sous le nom de code « huîtres des îles » ainsi que le port de La Cotinière. Quel vin y associer ? « Beaucoup de gens frappent à notre porte » avouent les producteurs d’huîtres. « Nous recevons énormément de demandes des autres collectives, non seulement des vins mais aussi des fromages et tout ce qui touche à la cuisine. » Pour autant, quelle meilleure alliance que celui des produits d’un même terroir. D’autant que la « cote » des vins de pays charentais a bien remonté auprès de ses partenaires. Sans langue de bois, ces derniers expriment leur ressenti. « Depuis deux ans, on sent que la qualité est au rendez-vous. Il y a quelques années, les vins de pays charentais n’étaient pas au top. On avait un peu arrêté de travailler avec eux à cause de cela. »

Avec le car aménagé aux couleurs des marques collectives, l’idée est de faire participer les touristes à des jeux ludo-éducatifs sur les produits du terroir, avec questionnaires du type achats multiples, remises de cadeaux sous formes de bouteilles, panières d’huîtres, poissons… Avec sa faconde patoisante, Ph. Guindet colle à la situation. La tournée se greffera sur les fêtes des villes et des villages organisées tout l’été sur la côte et l’arrière-pays. En tout, 17 dates sont prévues (journée et soirée), avec en point d’orgue, la Fête du port de La Cotinière, le 31 août. Chacun des trois associés va y consacrer un budget de 5 000 euros, en sachant qu’un affichage 4 x 3 des huîtres Marennes-Oléron viendra « booster » la tournée (budget prévu, 600 000 F soit un peu plus de 90 000 euros). Dans son intégralité, le budget de communication des huîtres Marennes-Oléron (1 200 entreprises, 40 000 tonnes de production) s’élève à 610 000 euros (4 millions de F).

Une bouteille régionale pour les vpc

Le vin de pays charentais aura-t-il sa bouteille régionale, comme le Pineau a la sienne ? Dans une recherche de meilleure reconnaissance, une bouteille « différenciante » représente toujours un plus, à condition bien sûr d’être adoptée par la filière. C’est le cas pour le Pineau où environ 40 % des volumes (6 millions de bouteilles sur 14 ou 15 millions) partent sous ce type de conditionnement. A la vérité, ce sont plutôt les gros opérateurs qui ont fait le choix de la bouteille régionale et pour leur MDD (marques de distributeurs). Ces entreprises, disposant de chaînes de conditionnement performantes, se débrouillent mieux d’une bouteille réputée difficile à utiliser de par ses formes. Quant aux petits producteurs revendiquant une approche plus qualitative, ils adoptent d’autres formes de bouteilles pour se démarquer des marques distributeurs. Par contre, à Leclerc ou à Intermarché, c’est la bouteille régionale que l’on voit et elle remplit totalement son office, qui consiste à faciliter le repérage du Pineau des Charentes sur les linéaires de la grande distribution.

En début d’année, Saint-Gobain Emballage a soumis au Comité de promotion des vins de pays charentais un projet de développement d’une bouteille régionale. Le résultat a été présenté le 20 mars dernier par le chef de marché vin de Saint-Gobain assisté de Martine Pain, directrice de la société A + communication, agence de communication partenaire du groupe verrier depuis de nombreuses années. Comme à chaque fois, les concepteurs sont partis sur les traces du mouton à cinq pattes : une bouteille à la fois suffisamment loin des formes traditionnelles pour affirmer son identité mais assez proches des codes du vin pour cause de réassurance du consommateur. Projetant un regard extérieur sur les VPC, Saint-Gobain émet le constat suivant : « Aujourd’hui, le vin de pays charentais jouit d’une faible notoriété et également d’une faible image au plan national. Dans le segment des vins de pays, il se situe à un niveau de valorisation intermédiaire. Il ne fait pas partie des vins ultra-valorisés comme les AOC ou certains vins de pays mais n’appartient pas non plus au segment très bataillé des vins de début de gamme. Sortir d’une consommation régionale et saisonnalisée fait partie de ses objectifs majeurs. En outre, la proximité d’une région à très forte notoriété, pour ne pas dire la plus forte notoriété (Bordeaux), l’oblige à une certaine originalité. » Le fruit de l’étude du verrier a pour nom de code « Océane ». Il s’agit d’une bouteille de 77 cl, de 300,5 mm de haut et d’un poids de 460 g. A l’épaule, une gravure « Vin de pays charentais », la sigle et sa couleur feuille morte joue la transparence et les effets de lumière. Ses créateurs la jugent « élégante, épurée, moderne et dotée d’une bonne assise » quitte à ce que certains pensent « qu’elle a le cul un peu lourd ». Entre les deux standards que sont la bouteille bordelaise et la bouteille bourguignonne, « Océane » se rapproche sans doute davantage de la bouteille bordelaise tout en s’en dissociant. D’un point de vue technique, elle résulte d’un choix de compromis, ne serait-ce que par son poids de 460 g, entre les bouteilles extra-légères de 300 g, la Bordelaise tradition de 560 g et les bouteilles extra-lourdes de 900 g. Elle est aux dimensions et à peu près au même coût que la bouteille bordelaise Evolution, largement utilisée par les opérateurs. Si le Comité ne paie pas les frais de moule, il s’engage à faire travailler « pour un temps raisonnable » le verrier, sur des volumes prédéterminés. Le challenge que se sont donné les deux partenaires est le suivant : 1,5 million de cols la première année (2004), 2 millions la deuxième année et 3 millions la troisième. Ces quantités, qui peuvent paraître impressionnantes, ne représentent en fait qu’une petite partie des vins de pays charentais, soit 10 à 15 % des 12 à 13 millions de cols embouteillées chaque année. Interrogé par le Comité, le verrier BSN n’a pas été retenu.

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