Du potentiel, des attentes, des freins

13 mars 2009

Du potentiel, la filière vins charentaise en possède, indéniablement : un vignoble blanc, homogène, offrant une acidité naturelle rare en Europe et un savoir-faire viticole reconnu de tous. Des attentes, elles sont multiples et parfois contradictoires, entre des acheteurs soucieux du « toujours plus » technologique – « du froid, beaucoup de froid ! » – mais pas toujours prêts à le payer ; entre des viticulteurs intéressés par les recettes de poches du vin mais pour qui le juge de paix restera à tout jamais le Cognac ; entre des opérateurs régionaux, certes professionnels mais qui hésitent à s’engager davantage sur des produits plus élaborés, plus chers à produire mais aussi plus valorisants. Les freins, ils découlent directement de ces contradictions : manque de visibilité, manque de projet stratégique clair pour les vins, manque d’investissements, manque d’aides, intérêts fluctuants et aussi concurrence des autres vignobles européens. En Charentes, le marché des vins est-il condamné à rester un marché « d’opportunité » ? Ou bien la région a-t-elle « une carte à jouer » comme beaucoup le prétendent ? Le projet d’avenir viticole et le rapport Zonta abordent ces questions et tentent d’apporter des réponses mais les concrétisations tardent à se manifester. Avec les vendanges 2004, la région délimitée retrouve sa typicité. Le rendement agronomique à 130 hl vol./ha (au lieu de 120) joue plutôt en faveur des vins même si les grands bénéficiaires en sont les jus de raisins. Dans le même temps, la meilleure santé du Cognac amène à se reposer la question de la pérennité du débouché vin. Dans ce contexte, nous avons demandé à quelques témoins privilégiés de s’exprimer sur l’avenir des vins autres que Cognac : un acheteur de vin de base mousseux, Bruno Kessler, des Grands Chais de France, deux opérateurs vin régionaux, Jean-Michel Naud (Dist. de La Tour) et son collègue Gilles Merlet (Dist. Merlet), James Espiot, président de la coopérative des Hauts de Gironde, producteur d’AOC mais qui a toujours cru à la complémentarité vins de table / vins d’appellation, préfigurant en quelque sorte le discours actuel sur la segmentation. Leurs propos sont souvent toniques, à la hauteur d’une filière qui n’a jamais cessé de faire débat dans la région des Charentes.

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