VINITECH SIFEL : Un salon incontournable et des innovations dans tous les domaines d’activité

28 novembre 2012

Le salon professionnel Vinitech représente une vitrine technologique exceptionnelle de l’univers viti-vinicole. L’édition 2012, qui se tiendra du 27 au 29 novembre prochain au parc des expositions de Bordeaux-Lac, se veut encore plus ambitieuse car les centres d’intérêt ont été multipliés et la manifestation a retrouvé son « âme » viticole. C’est un rendez-vous professionnel incontournable qui permet de nouer des contacts privilégiés et directs avec une diversité d’interlocuteurs, les chercheurs, les responsables techniques vignes et vin, les œnologues, les ingénieurs des bureaux d’études des constructeurs, les responsables commerciaux, les journalistes… Tous les fournisseurs de la filière seront présents, les petites sociétés régionales comme les grands constructeurs internationaux, et le palmarès des Trophées de l’innovation a récompensé cette année des équipements et des projets dont on parlera longtemps. Un vaste programme de colloques et de conférences abordera toutes les thématiques d’actualité comme les apports de la robotique, la viticulture durable, la mise en œuvre de pratiques œnologiques innovantes, les réflexions sur la productivité des travaux, les perspectives de développement des marchés… Vinitech 2012 sera un lieu d’échange privilégié qui concerne toutes les réflexions d’actualité, tous les métiers de la filière et tous les secteurs d’activité. Disposer d’un tel événement à seulement 1 à 2 heures de son domicile est une véritable opportunité. L’équipe de la revue Le Paysan Vigneron participe à cet événement incontournable en ayant un stand (hall 1, allée B, stand n°1111) et en organisant un jeu-concours ouvert à tous nos lecteurs. Durant les trois jours, les échanges, les rencontres, le partage des expériences, les apports de connaissances, les découvertes de technologies nouvelles seront le moteur de la manifestation.

L’innovation et l’information représentent la raison d’être d’un salon professionnel comme Vinitech dont les organisateurs affichent l’ambition de répondre aux questions concrètes de la filière de production viti-vinicole. C’est un challenge ambitieux compte tenu de la conjoncture économique morose dans la plupart des régions viticoles françaises. Seuls les vignobles de Cognac et de Champagnes bénéficient d’un contexte économique porteur qui permet d’envisager la gestion des propriétés viticoles avec plus de lisibilité. L’engagement dans des investissements importants est abordé sur les propriétés avec de plus en plus de professionnalisme. La rénovation du vignoble, l’acquisition d’une MAV, d’un tracteur, de pressoirs, de cuverie, de pulvérisateurs, d’équipements de palissage… doivent satisfaire des attentes d’ordres techniques et économiques à court, moyen et long terme. Toutes les évolutions technologiques qui sont susceptibles de rationaliser l’organisation des travaux mécaniques et manuels captent l’intérêt des viticulteurs. Les nouveautés présentées à Vinitech concernent tous les secteurs d’activité et toutes les gammes d’équipements, ce qui fait la richesse de ce salon.

 

 

L’édition 2012 du salon Vinitech est fortement marquée par la montée en puissance des attentes environnementales dont la mise en œuvre est formalisée à travers la démarche Ecophyto. La thématique de la réduction d’utilisation des intrants n’est pas nouvelle car diverses initiatives ont déjà été développées depuis 15 ans. Actuellement, les chercheurs, les techniciens, les viticulteurs, les constructeurs mobilisent leurs énergies autour de cette nouvelle problématique et déjà les pratiques évoluent. Le plan Ecophyto formalise les choses et amène l’ensemble de la profession viticole à repenser les itinéraires culturaux. Cela suscite des inquiétudes et ouvre aussi des perspectives. Indéniablement, la mise en œuvre concrète de certaines pratiques ne pourra pas être envisagée sans l’introduction d’une véritable flexibilité pour s’adapter aux spécificités de production de chaque filière régionale et micro-régionale. L’intégration de nouveaux savoir-faire mobilise déjà des fournisseurs de process techniques, d’intrants et d’équipements en tout genre. Des solutions technologiques innovantes apparaissent au niveau des outils d’aide à la décision et de raisonnements des stratégies de lutte, de la pulvérisation (tunnel ventilé, capteurs de végétation embarqués…) et de l’entretien mécanique des sols (outils interceps polyvalents, tondeuses…). Le jury des Trophées de l’Innovation, après avoir examiné une soixantaine de dossiers, a décerné le palmarès pour les différentes filières, les techniques culturales, la vigne et le vin et les fruits et légumes. Dans le cadre du salon Vinitech, l’univers viti-vinicole bénéficie d’évolutions technologiques diversifiées, importantes, conciliant la sécurité et le confort des utilisateurs, l’amélioration de la productivité des travaux, la qualité des produits, les enjeux environnementaux et les approches de conditionnement. C’est réellement un rendez-vous à ne pas manquer.

prix spécial du Jury

L’ingénieux robot de tonte Vitirover maîtrise l’enherbement

p25.jpgLa société Vitirover a été créée par une équipe pluridisciplinaire regroupant d’éminents techniciens de la robotique et des professionnels de la viticulture. L’alchimie de ces savoir-faire a débouché sur la mise au point d’un robot de tonte complètement autonome fonctionnant à l’énergie solaire. C’est réellement un nouveau concept de mécanisation qui est proposée par cette entreprise issue du terroir viticole bordelais. Les deux associés, Arnaud de la Fouchardière et Xavier David Beaulieu, ont planché sur le développement d’un outil fonctionnel qui propose une nouvelle méthode de travail en matière de tonte de l’herbe dans les interlignes et sous les rangs. L’idée n’est pas de réaliser une tonte d’un hectare en 1, 2, 3 heures, mais de contrôler en permanence le développement du couvert végétal entre le début mars et la fin octobre. L’outil travaille seul, en permanence et de façon autonome dans les parcelles durant toute la saison. Il n’est pas nécessaire de piloter son utilisation ni même de venir encadrer régulièrement son fonctionnement pour recharger les batteries ou relancer l’activité. Il s’agit d’un nouveau concept de travail rendu possible par la mise au point du robot Vitirover, grâce à une technologie révolutionnaire et séduisante. L’utilisation des robots pour effectuer des interventions viticoles n’était jusqu’à présent pas encore au point pour effectuer des travaux viticoles. Diverses entreprises ont communiqué sur le développement de robots de taille mais leur fonctionnement au vignoble n’est pas encore maîtrisé.

L’équipe de la société Vitirover, qui possède une expérience des technologies industrielles de pointe, considère que les démarches de robotisation appliquées aux interventions viticoles ne peuvent pour l’instant concerner que des travaux simples ou des démarches d’observations spécifiques. Leur idée a été de concevoir un outil qui soit complètement autonome sur le plan énergétique et dans la gestion du travail de tonte. Le robot Vitirover n’est absolument pas une évolution des robots de tonte utilisés dans les espaces verts. C’est une nouvelle génération d’équipement de haute technologie pensée à la fois pour une utilisation agricole en conditions difficiles et dans une optique d’autonomie énergétique totale. Le robot Vitirover fonctionne à l’énergie solaire sans qu’il soit nécessaire de le brancher à une source d’énergie électrique. Le choix des matériaux légers et résistants (carbone et kevlar), un poids léger (11 kg), un encombrement réduit (26 cm de hauteur, longueur 74 cm, largeur 36 cm) facilite sa circulation dans les parcelles. L’énergie nécessaire à son fonctionnement est produite par des cellules photovoltaïques à hautes performances qui alimentent une batterie au lithium. Quand le ciel est peu ou pas lumineux, ou lorsque le robot est dissimulé sous les souches, les batteries se rechargent quand même. Le robot travaille à l’intérieur des limites GPS des parcelles qui sont enregistrées au moment de la mise en route de l’appareil en début de campagne. Le système de tonte fonctionne avec trois cellules de coupes (lames rotatives escamotables) qui s’approche très près des troncs (à 2 cm) sans jamais blesser les souches. L’appareil, quand il rencontre sur le sol une pierre et un morceau de bois, contourne les obstacles. Son fonctionnement nécessite un terrain plat comme tous les autres équipements de tonte. Il possède une motricité lui permettant de monter des pentes jusqu’à 10 %. Sa vitesse de déplacement, d’environ 500 m/h, permet de tondre un hectare de vignes enherbées en plein (interligne et dessous des rangs) en une centaine d’heures. La mise en route du robot Vitirover s’effectue grâce à une application smartphone très simple qui permet d’identifier les coordonnées GPS de la parcelle à tondre et de choisir la hauteur de coupe de l’herbe (variable de 5 à 12 cm).

Le produit a été développé au cours de l’année 2011 grâce au partenariat avec plusieurs industriels français. Au cours de l’année 2012, le robot Vitirover a fonctionné durant toute la saison sur une parcelle d’un hectare du château Coutet à Saint-Emilion. A l’issue de ce test au champ réussi, la phase de commercialisation du produit sera lancée lors de Vinitech. Le prix de vente du robot Vitirover a été fixé à 5 000 € ht. Le constructeur a initié le développement d’une deuxième génération de robot ayant une fonction d’observation de la végétation au cours du cycle végétatif. Le nouveau produit sera doté de capteurs de visionique destinés à effectuer des relevés sur l’état de développement de la vigne, l’appréciation quantitative du niveau de rendement, l’évolution de la maturité, la reconnaissance de symptômes précoces de maladie (mildiou, botrytis, flavescence dorée…), la météo, la cartographie des parcelles… Le nouveau robot Smart Vitirover arpentera ses premiers rangs de vignes au cours du cycle végétatif 2013. A plus long terme, un projet de robot de pulvérisation est à l’étude.

trophée d’or

Le procédé de compostage Vignalex assure le traitement des effluents vinicoles

p26b.jpgLa société Souslikoff a développé un procédé de compostage à partir de sarments de vigne broyés dont l’hydratation est réalisée avec les effluents vinicoles. C’est un moyen astucieux à la fois de traiter les effluents vinicoles sans réaliser d’investissements suplémentaires et de tirer le meilleur profit des apports de matière organique contenue dans les sarments de vignes. L’intérêt du procédé Vignalex réside dans le fait que la démarche de compostage est complètement automatisée grâce à une installation spécifique.

L’idée de Dominique Souslikoff a été de proposer un concept global associant une aire de compostage couverte et un système de retournement et d’hydratation complètement automatisée. Le dispositif ne nécessite aucune manutention hormis la réception des sarments broyés (assez finement avec un broyeur récupérateur classique). L’aire de stockage se présente sous la forme d’un hangar agricole classique avec un sol bétonné de 6 m de largeur, une longueur à adapter au volume à traiter, trois murs de 2,50 m de hauteur, un toit pour maîtriser l’hydratation en été comme en hiver, un caniveau de collecte des effluents issus du compostage, une citerne enterrée de stockage et une pompe de reprise. Au-dessus l’aire de compostage, un pont roulant supporte la rampe d’hydratation (de pulvérisation) et un chariot de retournement (chaîne à godets) qui se déplace sur toute la longueur du bâtiment. Les opérations de retournement et d’hydratation sont gérées automatiquement par un automate, ce qui permet de bien maîtriser le processus de fermentation aérobie du compost. La fermentation démarre spontanément et engendre des élévations de température de la masse de sarments dont il faut maîtriser le niveau (entre 60 à 70 °C) en les hydratant et les retournant régulièrement. La présence du toit au-dessus le compost est indispensable pour limiter les phénomènes de dessèchements en été et les sur-hydratations lors des périodes pluvieuses en hiver et au printemps.

p26a.jpgDurant le compostage, l’élévation de température autour de 70 °C permet de détruire les agents pathogènes et les champignons présents sur les sarments de vignes (champignons responsables des maladies du bois). La société Souslikoff a mis en service une première installation complète depuis plus d’un an dans une propriété de 30 ha de la région de Langon. Le coût de cette unité Vignalex, qui s’est élevé à 110 000 € ht, permet à la fois de traiter l’ensemble des effluents vinicoles et de produire un compost de bonne qualité.

trophée d’or

Les performances de l’épampreuse électroportative d’Infaco réhabilitent l’épamprage manuel

p26c.jpgL’épamprage manuel est une intervention longue et fatigante, mais la main de l’homme permet de sélectionner avec une intelligence inégalée les repousses à conserver ou à éliminer. L’utilisation d’épampreuses mécaniques permet de nettoyer les troncs de façon rapide et efficace, mais leur conduite nécessite de l’attention. Une mauvaise maîtrise de cette intervention mécanique provoque des blessures. L’épamprage chimique est de moins en moins pratiqué et, à court terme, les nouvelles exigences environnementales tendent à le faire disparaître. Les avantages en matière de rapidité et de faible coût de la mécanisation sont unanimement reconnus mais, par contre, les machines ne permettent pas de sélectionner et de conserver les repousses intéressantes. De plus en plus de viticulteurs souhaitent reconstruire des ceps extériorisant des symptômes d’eutypiose ou d’esca, en les recépant à partir d’une repousse bien placée à la base des troncs. Ce type d’intervention ne peut être envisagé après un épamprage mécanique. Est-il possible de rendre l’épamprage manuel moins pénible, plus rapide, tout en conservant son « intelligence » ? Les viticulteurs ont essayé depuis longtemps de trouver des astuces en bricolant des « outils maisons », généralement des lames tranchantes installées au bout d’un manche.

La société Infaco, de par son expérience dans le domaine des outils portatifs, a développé un outil d’épamprage assisté manuel qui permet à l’utilisateur de reproduire les gestes manuels d’épamprage avec plus de rapidité et moins de fatigue. L’outil se présente sous la forme d’une perche de longueur variable (3 modèles, 0,50 m, 0,80 m et 1 m) à l’intérieur de laquelle un axe rotatif transmet une rotation à une brosse d’épamprage. Ce dernier élément est constitué de matelotes reliées à l’arbre par des petites chaînes. Leur rotation fait tomber les repousses quand l’utilisateur rapproche la canne du cep. La mise en route de la tête d’épamprage est déclenchée par une simple pression sur une gâchette comparable à celle utilisée sur les sécateurs Electrocoup. Le poids de l’ensemble perche et brosse d’épamprage de 3,2 kg facilite la maniabilité de l’outil et la précision du travail. L’appareil possède une poignée au niveau de la base de la perche qui facilite le maintien de l’appareil et la précision des mouvements. Il est possible de déplacer facilement la tête d’épamprage de chaque côté des troncs et sous les bras. Une brosse d’épamprage plus douce avec des matelotes en caoutchouc est proposée pour les travaux sur les jeunes ceps. L’utilisation de cet outil portatif réduit de 30 à 50 % (selon la densité des repousses) les temps de travaux par rapport à un chantier manuel.

p27.jpgLa méthode de travail présente l’avantage de laisser à l’utilisateur la possibilité d’arrêter instantanément l’épamprage pour conserver une belle repousse qui sera susceptible de permettre la reconstruction des ceps. Dans les plantations de 3e et 4e feuilles en phase d’établissement, l’outil pourrait permettre de dégrossir fortement le travail d’épamprage préalable à la construction des futurs bras de ceps. Les besoins en énergie électrique de l’épampreuse sont un peu plus importants que ceux du sécateur. L’autonomie de travail est de 4 à 5 heures.

L’épampreuse mécanique électroportative Infaco va sûrement rencontrer un succès commercial important, d’autant qu’elle pourra être achetée seule pour les utilisateurs actuels de sécateurs Electrocoup. Son prix de vente avec les batteries s’élève à 1 130 € ht et seulement à 680 € ht si les utilisateurs possèdent déjà une batterie Infaco.

trophée d’argent

Un réseau de Wem d’alerte vigne innovant pensé par deux experts de l’IFV Aquitaine

La multiplication des observations et des observateurs au sein des territoires viticoles de vignobles comme Bordeaux, Cognac, la Gascogne, la Champagne… représente un vivier d’informations techniques qui est généralement sous-exploité. Deux ingénieurs de l’IFV Aquitaine, Marc Raynal et Sylvain Guitard, ont eu l’idée de capter et de redistribuer toutes ces informations issues du terrain grâce à un réseau social d’alerte vigne accessible sur le site Epicure www.vignevin-epicure.com.

p28a.jpgLes deux techniciens, qui possèdent une solide expérience dans la mise en œuvre des méthodes de protection du vignoble innovantes et plus respectueuses de l’environnement, sont en permanence confrontés au besoin de tester leurs projets aux réalités du terrain. Certaines de leurs initiatives comme la modélisation, le projet Optidose ont aujourd’hui des applications concrètes. Les démarches de modélisation permettant d’évaluer les risques mildiou à l’échelle d’un vignoble de 30 000, 70 000 ou 100 000 ha sont devenues une base de réflexion capitale pour conduire les programmes de protection dans les propriétés. Cependant, en situation de pressions faibles, moyennes ou fortes, des disparités importantes d’expression du parasitisme apparaissent à quelques kilomètres de distance. Tenir compte et s’intéresser à ces effets sites très localisés contribuent à améliorer la fiabilité des outils de prévision et à mieux appréhender l’importance et la connaissance du contexte spécifique d’îlots de terroirs et de microclimats.

Comment aller chercher et partager toutes ces informations recueillies par de nombreux acteurs anonymes (les viticulteurs, les techniciens des services officiels et de la distribution) qui arpentent chaque jour les vignes ? Marc Raynal et Sylvain Guitard ont eu l’intelligence de créer un réseau social d’alerte vigne, le Wave, ouvert à toute la communauté viticole. Le Wave permet à la fois de déclarer des événements, de partager en temps réel les observations liées à l’apparition de maladies (mildiou, oïdium, botrytis, maladies du bois, flavescence dorée…), de ravageurs (tordeuses, cicadelles) et d’accidents climatiques (gel, grêle). C’est un outil d’information technique participatif de nouvelle génération qui a été implanté sur le site Epicure grâce au moteur de recherche Google Maps. Il est ouvert à tous les acteurs dans la filière viticole qui ont l’envie de soutenir une initiative novatrice.

Devenir acteur de ce réseau Web d’alerte vigne ne nécessite aucune technicité particulière. Quelques clics suffisent pour accéder à la page spécifique Wave sur le site www.vignevin-epicure.com. Tous les acteurs-observateurs bénéficient d’un accès gratuit à toutes les informations mises en lignes sans qu’il soit nécessaire de faire partie de structures de développement viticoles publiques ou privées. Les données sont en général présentées sous la forme de cartographies dédiées à chaque maladie, ravageurs ou événements climatiques. La déclaration d’une observation s’accompagne toujours d’une évaluation de l’intensité des phénomènes grâce à une grille de notations allant de 1 à 5. L’accès à toutes les cartographies de risques est en permanence réactualisé. Par exemple, cela a permis dans le Bordelais au mois de mai 2012 de visualiser l’apparition des premières tâches primaires de mildiou. Pour les techniciens, le Wave ouvre de nouvelles possibilités d’expertises techniques car les remontées d’information issues du terrain sont de plus en plus indispensables pour valider de nouvelles approches scientifiques. Marc Raynal et son collègue Christian Debord animent et pilotent le Wave au quotidien. Chaque saisie est validée avant d’être mise en ligne et parfois un déplacement sur le terrain s’impose pour confirmer les événements.

p28c.jpgLe Wave a été pensé et testé en 2009 et 2010, et ce n’est qu’en 2011 que le produit a été mis sur les rails en Aquitaine. La communication autour de ce nouveau produit par les services de l’IFV n’a pour l’instant pas été importante au niveau national. En Gironde, l’outil a capté l’intérêt de véritables adeptes qui apprécient à sa juste valeur l’importance d’avoir une information en temps réel de la situation, mildiou, oïdium… Un certain nombre de structures de développement privées et publiques s’y implique parfois plus modestement car le fait de diffuser quotidiennement et de façon gracieuse des informations concernant leur activité est pour l’instant vécu comme une perte de possession de leur savoir-faire.

p28b.jpgMarc Raynal voit les choses autrement : « Le Wave est un outil d’information participatif qui permet à chaque acteur-observateur d’enrichir sa propre expérience dans l’univers de la protection du vignoble. Il contribue à donner plus de pertinence à toutes les démarches de conseils et de suivi technique au vignoble. C’est le moyen de pouvoir confronter une expérience personnelle à une diversité de témoignages et cela permet de pousser plus loin le challenge de raisonnement de la protection du vignoble. »

Souhaitons que l’obtention du trophée d’argent de Vinitech permette à cet outil d’information d’acquérir l’audience qu’il mérite.

trophée d’argent

Un prototype de bonde électronique pour mieux gérer les ouillages

La surveillance de l’élevage des vins en barriques demeure une préoccupation importante et, depuis une vingtaine d’années, les connaissances scientifiques autour de cette étape d’élaboration ont considérablement évolué. Les apports de savoir-faire concernent bien sûr la maîtrise des aspects bois et tonnellerie mais également l’évolution qualitative du vin et l’ambiance des chais. Durant toute la phase d’élevage en barriques, la réalisation de fréquents ouillages est indispensable pour assurer de bonnes conditions de conservation des vins. Actuellement, le suivi qualitatif des lots de vins vieillis en barriques nécessite une attention permanente pour en tirer le meilleur profit. Il faut régulièrement ouiller les barriques, limiter ou amplifier les aérations…

p29.jpgLa société Vivélys a développé un prototype de bonde électronique utilisant des capteurs sans fil qui collecte diverses informations directement liées au vin et à l’environnement de la barrique. Le principe de la bonde repose sur la mesure de dépression (par une émission d’ultrasons) à l’intérieur de la barrique qui indique le niveau de liquide. Un véritable suivi de l’évolution de l’élevage au fil des semaines est mis en place de façon rigoureuse, en s’appuyant sur des mesures de niveau de liquide, de la température des vins, de la température autour de la barrique et de l’hygrométrie du chai. Lorsque le creux s’amplifie à l’intérieur de la barrique, un système d’alerte automatique indique à l’utilisateur qu’il est nécessaire de réaliser un ouillage. Un logiciel de supervision permet de suivre à distance le niveau de chaque lot de barriques et les autres éléments indiqués précédemment. La synthèse de l’ensemble de ces éléments permet aux utilisateurs de mieux cerner et d’anticiper les périodes où le vin est plus sensible à l’oxydation. L’ensemble du système, la bonde électronique sans fil, les différents capteurs et le logiciel facilitent la conduite des élevages en barriques.

Ce produit a été testé à grande échelle depuis trois ans sur des cycles d’élevage en fûts complets de 12 mois. La phase de validation de la bonde électronique est en cours de finalisation et le produit sera commercialisé à partir du mois de juin prochain.

trophée de bronze

Le nouveau fouloir sélectif Extractiv’ de Pellenc éclate en douceur les baies

La société Pellenc continue de développer sa gamme d’équipements vinicoles en proposant un nouveau concept de foulage des baies de raisins, dont la mise au point a été conduite avec les meilleurs spécialistes de la vinification. Le foulage est une pratique œnologique qui reste de pleine actualité au niveau des vinifications en rouge. L’opération de foulage est depuis toujours effectuée grâce à un système de rouleaux entre lesquels la vendange est écrasée. Les évolutions au niveau des fouloirs ont concerné la nature des matériaux des rouleaux fouleurs et l’introduction de réglages de leur écartement. Pellenc a choisi de développer un tout autre principe d’éclatement des baies pour justement maîtriser et moduler le degré d’écrasement.

p30a.jpgL’outil répond à des attentes de travail en matière de foulage à la fois diversifiées et sélectives. De par son principe totalement novateur, il permet à la fois de moduler très facilement l’intensité de l’éclatement des baies et le débit de travail. Les rouleaux fouleurs traditionnels ont été remplacés par une roue horizontale inox de grand diamètre, équipée à son extrémité de pales qui entraînent les grappes sur la paroi extérieure (arrondie) du fouloir. L’énergie cinétique et le mouvement convergent des grappes vers la coque du fouloir provoquent l’éclatement avec une grande progressivité, sans que les vitesses de rotation soient très élevées.

Lors des essais, les observations des techniciens et des œnologues ont révélé que les baies ne sont pas triturées lors de l’opération d’éclatement. Il se produit littéralement un phénomène d’ouverture des baies qui respecte l’intégrité des pellicules et des pépins. La progressivité de réglage de la vitesse de rotation de la roue permet de s’adapter à tous les cépages et à toutes les natures de raisins. Par exemple, lors de millésimes à maturité hétérogène comme 2012, la plage de réglage permet de ne pas éclater les baies les moins mûres (partiellement verrées ou encore vertes).

p30b.jpgLe nouveau fouloir Pellenc, l’Extractiv’, se présente sous la forme d’une coque horizontale montée sur un châssis mobile qui se positionne facilement à la sortie d’un égrappoir, d’une table de tri, d’une benne à vendange ou au-dessus une pompe à vendange. Sa conception très fonctionnelle, avec des carters latéraux inox qui s’ouvrent, rend le nettoyage simple et rapide. L’appareil a été testé pendant deux ans dans les principales régions viticoles françaises. Le lancement commercial de l’Extractiv’ aura lieu à l’occasion de Vinitech et le prix du modèle de 0 à 25 t/h sera de 4 500 € ht.

Trophée de bronze

Enoxy+ : un procédé de micro-sulfitage durant le pressurage pour maîtriser les phénomènes d’oxydation

La société Péra aborde toujours les développements technologiques avec une volonté d’apporter aux utilisateurs des solutions simples, faciles à mettre en œuvre et adaptées aux attentes économiques. L’amélioration des conditions de pressurage de la vendange blanche ou rouge destinée à l’élaboration de vins rosés représente un axe majeur de recherche notamment au niveau de la protection des jus de l’oxydation. Dans les régions de production de vins blancs secs, l’utilisation de produits œnologiques ayant un effet anti-oxydant dès la récolte mécanique ou à l’arrivée au chai (dans les conquets) représente un moyen efficace de limiter fortement toutes les pertes de précurseurs d’arômes. C’est une approche de protection préventive qui doit intervenir avant la phase de pressurage pour donner sa pleine efficacité.

p30c.jpgLe soufre seul ou associé à d’autres composés (acides ascorbiques, tannins…) est très utilisé à des doses qui varient entre 5 à 10 g/hl selon l’état sanitaire de la vendange. D’autres moyens, comme l’inertage de la vendange avec de la neige carbonique ou le pressurage sous gaz inerte, ont été développés pour réduire les phénomènes d’oxydation en utilisant moins de soufre. La vendange contient un anti-oxydant naturel, le glutathion, qui au cours de la phase d’extraction des jus est libéré pour combattre l’oxydation créée par le phénomène de pressurage. Malheureusement, les teneurs naturelles de composé ne sont pas suffisantes pour empêcher l’oxydation des moûts et l’adjonction de cet adjuvant dans la vendange est interdite. Les seuls moyens de limiter l’oxydation au cours du pressurage étaient jusqu’à présent de sulfiter préventivement la vendange et de conduire l’ensemble des cycles en présence de gaz inerte.

La société Péra a développé le système de pressurage sous gaz inerte Enoxy R depuis plusieurs années. Cette technique a démontré son intérêt mais sa mise en œuvre reste assez coûteuse et pas toujours facile à implanter dans certains chais. L’entreprise a continué de travailler la thématique d’oxydation des moûts au cours du pressurage. Cela a débouché sur une autre approche de maîtrise de l’oxydation des jus avec le procédé Enoxy+. Le principe de cette évolution technologique est d’incorporer de façon la plus intelligente possible des mini-doses de soufre au cours du cycle de pressurage.

p31.jpgJean-Luc Favarel, l’ingénieur responsable du développement des techniques de pressurage au sein de la société Péra, estime que le procédé Enoxy+ présente un intérêt très large : « Au début des cycles de pressurage lors des premières montées en pression, le processus d’oxydation des moûts reste très limité et il est partiellement contrôlé par la présence dans la vendange de teneurs naturelles en glutathion suffisantes. Par contre, les risques d’oxydation plus intenses apparaissent dès le premier rebéchage et s’amplifient au fil du déroulement du cycle. Notre idée a été d’incorporer de toutes petites doses de soufre lors de chaque rebêchage. Cela permet de limiter considérablement les phénomènes d’oxydation au moment où ils se produisent. Les injections de soufre par une fine pulvérisation sur le gâteau de marcs ont lieu à chaque rebêchage, à une dose qui varie de 0,1 à 0,2 g/hl selon l’état d’avancement du cycle. Au cours d’un cycle complet de pressurage, les 10 à 15 injections successives correspondent à un apport total de soufre qui ne dépasse pas 2 à 3 g/hl. Le bienfait qualitatif de ces micro-sulfitages successifs a été démontré par les expérimentations. Les jus extraits sont très peu oxydés du fait de leur protection immédiate et le mécanisme enzymatique de dégradation des précurseurs d’arômes variétaux (les thiols) s’avère moindre. Le fait d’effectuer des apports de micro-doses de soufre au plus près du processus d’extraction des jus préserve le potentiel aromatique et les teneurs en glutathion des jus de presse sont nettement plus importantes. La protection des moûts est continue tout au long du pressurage, ce qui permet de réduire les apports en amont au niveau des bennes ou des conquets de manière significative. »

Le système Enoxy+ a été testé depuis deux campagnes en France et à l’étranger. En 2012, une trentaine de pressoirs ont été équipés du système Enoxy+. Le constructeur propose ce nouveau produit en option sur tous les pressoirs neufs à cages ouvertes et fermées pour un coût supplémentaire de 4 000 € ht. L’équipement Enoxy+ est constitué d’une pompe doseuse, d’une rampe de pulvérisation (avec 3 à 5 buses) installée à l’intérieur des cages et d’un module d’adaptation des programmes de pressurage pour que les injections soient gérées automatiquement. Une fois que les doses de soufre ont été programmées, le programme pilote automatiquement les micro-injections à chaque rebêchage. Le constructeur propose d’installer le procédé Enoxy+ sur tous les pressoirs vendus depuis 5 ans.

Des essais sont en cours pour tester l’utilisation de l’Enoxy+ avec des adjuvants œnologiques autres que le soufre. Il y a peut-être des pistes de réflexion nouvelles à travailler dans des régions où l’utilisation du soufre lors de la vinification est proscrite.

Vitirover SAS
La Gare – 33330 Saint-Emilion
M. Arnaud de la Fouchardière
Tél. 05 57 25 73 79
E-mail : arnaud.delafouchardiere@vitirover.com
Site : www.vitirover.com

Société Souslikoff
2 route de Queyzans
33340 Saint-Yzans-de-Médoc
Tél. 05 56 09 05 07
E-mail : d.souslikoff@souslikoff.com
Site : www.souslikoff.com

Société Infaco
Bois de Rozies – 81140 Cahuzac-sur-Vère
M. Jean-Pierre Blatché
Tél. 05 63 33 91 49
E-mail : jp.blatche@infaco.fr
Site : www.infaco.com

l SARL SOUSLIKOFF ET CIE
33340 Saint-Yzans-du-Médoc

l INFACO SA
81140 Cahuzac-sur-Vère

IFV Aquitaine
39 rue M.-Montaigne – 33290 Blanquefort
Marc Raynal
Tél. 05 56 35 58 80
E-mail : marc.raynal@vignevin.com
Sites : www.vignevin.com
www.vignevin-epicure.com

IFV POLE BORDEAUX AQUITAINE
33290 Blanquefort
Wave : Web alerte vigne

l D WINE SAS – VIVELYS
34750 Villeneuve-lès-Maguelone
Bonde électronique :système de suivi des élevages en barriques sur vins et spiritueux

Vivelys SAS
Domaine du Chapitre – 170 bd du Chapitre 34750 Villeneuve-les-Maguelone
Marta Ramos
Tél. 04 67 85 68 47
E-mail : marta-ramos@vivalys.com

Pellenc SA
Route de Cavaillon – BP n° 47
84122 Perthuis cedex
Laure Poty
Tél. 04 90 09 47 00 – 06 18 03 24 59
E-mail : l.poty@pellenc.com
Site : www.pellenc.com

Le matériel Péra
34510 Florensac.
M. Jean-Luc Favarel
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Des attentes au niveau  des tracteurs viticoles en pleine évolution

p32.jpgLes tracteurs viticoles ont connu au cours des 15 dernières années une profonde évolution de leur conception liée à une utilisation plus intensive (combinaison de travaux à l’arrière et à l’avant), au développement des outils utilisant des besoins hydrauliques importants et à une demande de confort accrue. Plus récemment, les motorisations ont dû évoluer pour s’adapter aux nouvelles normes en matière d’émission de gaz toxiques.

Les constructeurs ont répondu à ces attentes en proposant des modèles plus puissants, techniquement plus polyvalents (relevage avant, prises hydrauliques nombreuses…), dotés d’un confort décliné des modèles standards et avec des moteurs répondant aux nouvelles normes environnementales. Le renchérissement important du prix du carburant est aujourd’hui une nouvelle problématique dont l’importance n’est pas à sous-estimer, avec un retour à des interventions de travail du sol plus fréquentes. Les tracteurs viticoles vont faire plus d’heures et la plupart des travaux, hormis la pulvérisation, ne demandent pas des besoins de puissance importants. L’apparition sur les matériels viticoles d’accessoires animés de façon électrique représente peut-être une nouvelle évolution que la conception des tracteurs actuels n’a pas encore intégrée. Les grands constructeurs considèrent souvent le marché des tracteurs vignerons et fruitiers comme un petit secteur d’activité complexe à gérer, du fait de besoins très diversifiés liés à des vignobles d’écartements variés, très étroits de moins de 1,50 m, étroits jusqu’à 2,20, semi-larges à 2,50 et larges de 3 m et plus.

Le potentiel de surfaces sur l’ensemble de ces segments de marché, qui représente en Europe un peu plus de 2,5 millions d’hectares, mobilise de façon très différente les bureaux d’étude. Certaines entreprises ont la volonté de développer en interne des gammes vignes et vergers spécifiques et technologiques, alors que d’autres préfèrent mutualiser les moyens industriels pour proposer des produits compétitifs.

Des gammes récentes chez Claas, Kubota, John Deere, et une avance technologique chez Fendt

Lors du salon, les visiteurs pourront découvrir une offre de tracteurs diversifiée car tous les constructeurs seront présents, soit directement soit par le biais de leurs concessionnaires.

Claas, qui a hérité d’un parc important de tracteurs vignerons et fruitiers issus de Renault, possède une gamme complète avec les modèles Nexos. Depuis son lancement il y a trois ans, les tracteurs n’ont pas subi d’évolutions fondamentales mais un certain nombre d’aménagements. De nouvelles options permettent de répondre à des attentes plus spécifiques en matière de besoins hydrauliques et de transmissions. Pour les vignes semi-larges et larges de plus de 2,50 m, le constructeur s’appuie sur la gamme de tracteurs Elios qui sont conçus sur des bases identiques à celles des standards.

Fendt, avec la conception de sa récente gamme de tracteurs spécialisés intégrant en série une transmission à variation continue et un pont avant suspendu, dispose pour l’instant d’une longueur d’avance en matière de technologie. La gamme Vario 200, lancée en 2010, a été repensée en ayant la volonté de faciliter les utilisations intensives en terme de durée de travail, de polyvalence, de combinaisons d’outils et de confort. Fendt a positionné la nouvelle gamme vigne sur le créneau des tracteurs haut de gamme. La plupart des nouveaux utilisateurs plébiscitent le concept technologique des Vario 200 qui génère des gains de productivité du travail. Manœuvrer sans utiliser de leviers de vitesse, disposer de capacités hydrauliques élevées, travailler dans un environnement confortable, maîtriser la combinaison d’outils… font partie des atouts incontestables de la nouvelle gamme.

Kubota, qui affiche de fortes ambitions de développement sur les marchés français et européen, a fait le choix de proposer à la clientèle viticole des produits ayant une technologie fiable issue de ses propres usines. La série vigne M capte l’intérêt d’une clientèle recherchant des tracteurs simples d’utilisation. Les nouveaux développements technologiques concernent pour l’instant les tracteurs standards.

John Deere, qui pendant longtemps s’était désintéressé du marché viticole, possède actuellement une gamme complète avec la nouvelle série 5. Le constructeur, dont les premiers modèles avaient rencontré des problèmes techniques, a maintenant fiabilisé la gamme.

Des produits spécialisés chez Landini-Mac Cormick, Case IH, New Holland, Massey Ferguson et Same Lamborghini

Landini fait partie de ces petites marques discrètes qui connaissent bien le marché viticole. La gamme de tracteurs Rex, développée spécifiquement pour les vignobles, a conquis un public de clients à la recherche de produits ayant un bon rapport technologie/prix. La réactivité du constructeur permet de faire évoluer régulièrement les modèles. Il y a un an, toute la gamme (6 modèles de 70 à 112 cv) a été rajeunie avec une nouvelle ergonomie du poste de conduite et l’arrivée des moteurs Perkins Tier 3. Les tracteurs Mac Cormick bénéficient des mêmes évolutions technologiques que leurs « cousins » Landini.

New Holland s’intéresse au marché viticole en développant des tracteurs ayant un concept spécifique qui intègre par exemple la spécificité des ponts SuperSteer. La gamme vigne et verger T 4000 V/N/F dispose d’une grande maniabilité (liée à un rayon de braquage court), de bonnes performances hydrauliques et moteur et d’un confort reconnu. Le constructeur, qui maîtrise toute la fabrication des gammes vignes, propose une diversité de modèles qui permettent de couvrir des besoins larges et diversifiés en terme de puissance moteur, de choix de transmissions et d’hydraulique. L’arrivée récente d’un tracteur de forte puissance de 106 cv, le T4060, représente une nouveauté. Les nouveaux moteurs Tier 3 qui équipent toute la gamme sont conçus pour concilier des performances élevées à une consommation plus modérée.

La gamme vigne et verger Quantum de Case IH bénéficie des mêmes efforts de développement technologique au niveau de l’hydraulique, des transmissions, du confort et des moteurs. La gamme a été renouvelée récemment avec la volonté de vouloir proposer des tracteurs évolutifs dont la conception est modulable grâce aux nombreuses options.

Massey Ferguson a renouvelé sa gamme de tracteurs vignerons et fruitiers l’année dernière, avec la sortie de la gamme 3600 Xtra. L’ergonomie du poste de conduite, la cabine, les transmissions ont profondément évolué. Les nouveaux modèles sont équipés des nouveaux moteurs Tier 3 à rampe commune AGCO Sisu Power 3 cylindres, dont le couple plus élevé à bas régime limite la consommation.

Le groupe Same Deutz Fahr est également un acteur important du marché viticole avec les lignes de produits Same et Lamborghini. Le constructeur italien déploie un savoir-faire dans l’univers viticole en proposant des produits 100 % maison. La génération de Frutteto 3 est équipée de moteur Same 3 et 4 cylindres de dernière génération conciliant aussi puissance et consommation raisonnable. Au niveau des transmissions, diverses solutions sont proposées aux clients : une boîte Powerschift, un Overspeed et un inverseur avec Stop & Go. La puissance hydraulique est adaptée à toutes les utilisations actuelles et les nouveaux agencements du poste de conduite et de la cabine améliorent le confort. Les tracteurs Lamborghini RS et RF bénéficient des mêmes caractéristiques technologiques que les Frutteto 3.

Ero, avec les nouvelles MAV Grapeliner 6000, part à la conquête du vignoble français

L’univers de la mécanisation des vendanges représente toujours un centre d’intérêt majeur, ce qui incite les quatre principaux constructeurs à faire évoluer leurs gammes. Grégoire, New Holland et Pellenc occupent une position de marché dominante en France et à l’exportation, et Alma s’est forgée une image de spécialiste des tractées. Depuis trois ans, Alma, Grégoire, Pellenc et New Holland ont renouvelé leurs gammes et cette année aucun nouveau modèle ne sera lancé à Vinitech.

p33.jpgL’innovation arrive d’Allemagne avec le constructeur Ero-Gerätebau qui fabrique depuis 30 ans des MAV. L’entreprise de 160 personnes est un constructeur de matériels viticoles important qui développe une gamme complète d’équipements, des palisseuses, des rogneuses, des effeuilleuses, des enfonce-pieux, une machine à tirer les bois et des MAV. Le bureau d’étude a lancé une nouvelle gamme de MAV, la Grapeliner 6000, dont la conception présente diverses innovations au niveau de la tête de récolte et du système de conduite. L’ensemble de récolte fonctionne avec un seul convoyeur large à grand débit dont les performances ont été validées dans les vignobles à fortes productivités de l’hémisphère sud. Le nettoyage de la vendange s’effectue à l’intérieur du tunnel de récolte grâce une injection d’air transversale qui élimine une grande partie des feuilles et des pétioles avant que la vendange tombe sur le train d’écailles. Une soufflerie latérale pousse les déchets végétaux vers un extracteur de feuilles rotatif situé juste au-dessus le convoyeur à tasseaux. A l’arrière du convoyeur, un aspirateur centrifuge classique finit de nettoyer la vendange. La récolte est remontée dans un bac inox situé sur le côté droit de la MAV (la capacité varie de 22 à 30 hl). Le poste de conduite implanté à l’avant et au centre de la machine permet au chauffeur d’avoir un champ de vision large sur le rang de vigne. L’ergonomie de la cabine a été pensée pour être spacieuse et dispose d’une grande surface vitrée assurant une visibilité à 360°. Les paramètres de commandes sont regroupés sur un écran tactile couleur de 10,4 ‘’ animé par un menu convivial. Un système de direction automatique fonctionnant avec des ultrasons régule en permanence la hauteur de récolte par rapport au sol et le centrage du tunnel sur le rang. L’autre particularité de cette machine est qu’elle intègre en série un égrappoir qui peut être instantanément mis en route ou arrêté. La gamme a été testée en 2011 dans la plupart des vignobles français et européen et, lors des vendanges 2012, trois machines ont fonctionné en France (dont une en location en Charentes). La gamme Grapeliner 6000 se compose de 4 modèles avec des niveaux d’équipements différents. Le constructeur allemand affiche la volonté de développer un réseau de concessionnaires en France dans les mois à venir.

Le nouveau sécateur électrique Felco 820 HP fabriqué à 100 % en Suisse

p34.jpgL’apparition des outils assistés depuis une vingtaine d’années a révolutionné l’organisation de travaux manuels comme la taille et l’attachage. Les sécateurs électriques sont utilisés dans 90 % des exploitations viticoles et trois constructeurs se partagent le marché, Infaco avec Electrocoup, Felco et Pellenc.

La société Felco sort un nouveau sécateur électrique, le 820-HP. Il s’agit d’un outil qui a été entièrement pensé et produit en Suisse. Le diamètre de coupe des bois peut aller jusqu’à 45 mm et un mode demi-ouverture équipe en série ce modèle. Cela permet à la fois de gagner du temps et d’économiser de l’énergie. Le corps du sécateur en aluminium matricé empêche la poussière et tous les fragments de bois de pénétrer dans les mécanismes. Le poids de l’outil est de 980 g. Le Felco 820 est équipé d’un nouveau procédé de récupération d’énergie (KERS) qui accroît l’autonomie des batteries de 10 %. Le sécateur est alimenté par une ou deux batteries (d’un poids unitaire de 790 g) qui sont installées sur un harnais. Un petit boîtier déporté permet l’accès aux commandes (marche-arrêt, mode demi-ouverture, mode progressif) et la consultation d’informations utiles comme l’état de charge, le temps d’utilisation, une aide au diagnostic… Le temps de chargement des batteries est de 2 heures et leur autonomie dépasse largement la demi-journée.

Kirogn lance une nouvelle prétailleuse et Clémens s’intéresse au tirage des bois

Le souci permanent des viticulteurs de diminuer les temps de travaux amène aussi les constructeurs à faire preuve d’ingéniosité. Le prétaillage en tête s’est généralisé dans beaucoup de propriétés car c’est un moyen de réduire les temps de tirage des bois. De nombreux constructeurs proposent des équipements de prétaillage à disques qui donnent pleine satisfaction.

p35a.jpgKirogn a développé une nouvelle prétailleuse simple montée sur un châssis avant avec des réglages de hauteur, d’écartements et de dévers. Les colonnes de prétaillage installées à l’arrière du châssis portent 5 à 8 plateaux de coupe selon la hauteur de travail recherchée (de 0,50 à 0,85 m). L’ouverture s’effectue de façon électrique et une sécurité permet d’éviter tout accident au niveau des piquets.

La mécanisation du tirage des bois est un autre sujet d’actualité qui mobilise l’énergie de divers fabricants. Kirogn a présenté il y a trois ans une machine qui extrait les bois en les tirant verticalement au-dessus le dernier fil de palissage. Les essais ont donné satisfaction dans des vignes bien palissées et avec des cépages à port dressé comme le cabernet ou le colombard. Les sarments doivent dépasser de 30 à 40 cm le dernier fil pour qu’ils puisent être éjectés dans de bonnes conditions. Le poids de cette machine implantée à l’avant d’un tracteur interligne pose des problèmes de portance dans certaines parcelles, quand l’automne et l’hiver sont pluvieux.

Une deuxième machine a été lancée en 2011 par la société allemande Ero. Ce matériel éjecte les bois sur un côté des rangs après que les fils aient été décrochés du palissage. L’utilisation de cet équipement nécessite une adaptation de l’accrochage des fils sur les piquets qui doivent devenir mobiles pendant l’opération de tirage des bois. On peut regretter que le constructeur n’ait pas fait fonctionner en France cet équipement l’hiver dernier.

p35c.jpgLa société Clemens s’intéresse aussi à la mécanisation du tirage des bois et une machine sera présentée à Vinitech. Les bois sont éjectés du palissage en les tirant au-dessus le dernier fil. Le prototype aurait apparemment fonctionné dans l’hémisphère sud en février dernier et des démonstrations sont prévues en France cet hiver.

Investir dans des matériaux de palissage fiables est un gage de productivité

La réalisation des plantations et l’installation du palissage est un domaine qui connaît depuis une dizaine d’années une profonde évolution. Le manque de main-d’œuvre sur les propriétés amène de plus en plus de viticulteurs à organiser les plantations d’une manière différente. Les plantations mécaniques se sont développées avec la mise au point de machines à planter beaucoup plus fiables. L’utilisation des systèmes de guidage avec GPS différenciés permet aux machines d’être fiables même dans les situations de coteaux.

Le spécialiste de ce type d’équipement, la société allemande Wagner, a développé un système de guidage par GPS qui est aujourd’hui parfaitement opérationnel. Un certain nombre de prestataires de services et de pépiniéristes dans nos régions utilisent des machines Wagner de dernière génération. Leur fonctionnement reste tout de même étroitement lié à la capacité des utilisateurs à maîtriser les technologies de pointe. L’implantation du palissage est un travail important et fastidieux car la solidité de l’installation joue un rôle majeur vis-à-vis de la longévité des matériaux et du bon déroulement des travaux mécaniques au vignoble (pré-taillage, rognage, effeuillage…).

p35b.jpgDepuis 10 ans, l’utilisation des piquets en bois diminue au profit de produits métalliques. L’antériorité des fabrications de certaines sociétés comme Linus-Wieland, Profil d’Alsace, Le Piquet, Julien, permet aujourd’hui de confirmer la fiabilité de ces produits. Les constructeurs ont développé une diversité de formes et d’épaisseurs de profilés qui permet aujourd’hui de proposer des piquets fiables même pour les palissages très hauts et supportant de fortes végétations. La réflexion sur le choix du profilé de piquet adapté à la nature du sol, à la hauteur de palissage, au type de port de végétation, à la longueur des rangs, à leur exposition au vent… est capitale. Un salon comme Vinitech est l’endroit idéal pour recueillir des informations précises sur les caractéristiques des divers produits.

Implanter un palissage fiable et surtout bien adapté à chaque situation est fondamental. Aussi, vouloir économiser 0,50 € sur l’achat d’un piquet métallique peut se révéler être très coûteux 5 à 10 ans plus tard, quand les rangs de vigne prennent de la flexion et ne résistent pas au coup de vent. L’un des gros avantages des piquets métalliques est la présence d’encoches permettant de positionner les fils fixes et les fils releveurs très facilement. Cela facilite grandement l’installation et l’entretien du palissage. L’utilisation d’autres accessoires en matière d’ancrages et de tendeurs simplifie également l’entretien annuel du palissage.

Une nouvelle génération d’enfonce-pieux chez Dagnaud

p36a.jpgL’enfonçage des piquets est une intervention qui est mécanisée depuis longtemps. Des constructeurs comme Dagnaud et Rabaud commercialisent des gammes d’enfonce-pieux adaptées aux besoins de perforation les plus difficiles.

Le constructeur charentais Dagnaud a récemment fait évoluer sa gamme d’enfonce-pieux pour rendre les matériels plus souples d’utilisation. En effet, enfoncer un piquet en pin injecté de 2,30 m et un profilé métallique de même hauteur nécessite deux approches de gestion des frappes. Un piquet métallique de nature plus flexible nécessite au moment de l’enfonçage une fréquence de frappes élevée, associée à une puissance d’effort moindre. L’enfonçage des piquets bois nécessite une force de frappe élevée et de moindres fréquences. Le respect de l’intégrité des matériaux et de la nature de piquet est capital pour la solidité future des palissages. La société Dagnaud a fait évoluer le fonctionnement des marteaux en mettant au point un système de modulation de la fréquence des frappes et de la force de l’enfonçage. Un système informatisé spécifique présent dans le boîtier de commandes permet aux utilisateurs de moduler instantanément ces deux paramètres (grâce à deux potentiomètres). Les nouveaux marteaux Dagnaud dispose d’une large plage de réglages des frappes qui améliore les conditions d’enfonçage dans les terrains difficiles. Cette évolution technologique présente aussi l’avantage de ne pas demander de besoins hydrauliques supplémentaires.

Des prestations de services innovantes pour implanter le palissage

p36b.jpgDes réflexions d’organisation des travaux pour optimiser l’implantation du palissage sont conduites par des prestataires de services, car ces interventions engendrent des besoins en main-d’œuvre importants. L’approche de travail la plus fréquente est de conduire de manière différenciée l’enfonçage et la pose des fils. Cela se justifie par le souhait de certains viticulteurs d’implanter les piquets et les fils à deux périodes différentes. Les moyens d’enfonçage sont devenus performants mais la distribution des piquets s’effectue encore manuellement. La pose des fils est réalisée avec des dérouleurs à plusieurs plateaux (de 3 à 5) équipés de systèmes de freins que divers constructeurs (Dagnaud, Rabaud, Cognacq…) fabriquent. L’idée d’effectuer les deux interventions en un seul passage a germé dans l’esprit de certains entrepreneurs de travaux viticoles depuis longtemps.

La société Banton & Lauret, dans la région de Saint-Emilion, a été l’un des pionniers de cette approche de travaux combinés dès le milieu des années 90. Un équipement complet d’implantation du palissage a été développé sur un châssis de MAV avec à l’avant un enfonce-pieux hydraulique, au centre une plate-forme de stockage des piquets et à l’arrière un ou plusieurs dérouleurs de fils. L’enfonce-pieux avant est monté sur une potence latérale qui permet de travailler sur 2 ou 3 rangs dans les vignes très étroites. Le chantier mobilise une équipe de cinq salariés expérimentés, un chauffeur, deux mireurs pour les piquets et deux autres personnes chargées de la distribution des piquets et de la surveillance des dérouleurs de fils. Chaque année, la société Banton & Lauret implante plus de 200 ha de palissage de cette manière. M. Banton estime que le gain de temps généré par un chantier global est de l’ordre de 30 % par rapport aux deux interventions dissociées.

p36c.jpgLes pépinières Duvigneau, en Dordogne, ont récemment développé une unité autonome d’enfonçage des piquets et de déroulage des fils sur deux rangs en utilisant une mini-pelle. Le bras de la mini-pelle supporte l’enfonce-pieux dont le fonctionnement est guidé par GPS. A l’avant, un petit bac permet de stocker les piquets correspondant aux besoins pour 2 rangs. La mini-pelle tracte une remorque sur laquelle sont installés deux dérouleurs de fils équipés de bras de guidage. L’ensemble des fonctions d’enfonçage et de pose des fils est géré automatiquement grâce à système GPS et à un programme informatique. La mise au point de ce dernier élément n’est pas encore totalement finalisée. Le prototype d’outils piloté par GPS de pose du palissage en une seule intervention n’est pas actuellement opérationnel. La motivation de ce projet réside dans la volonté de son concepteur de proposer aux viticulteurs une prestation plus compétitive sur le plan économique. Quand l’équipement sera fiabilisé, le chantier fonctionnera seulement avec trois personnes, un chauffeur et deux personnes pour distribuer les piquets.

Une offre de chélates de fer dont il faut bien connaître les caractéristiques

Après plusieurs années successives où le climat a eu de fortes incidences sur le déroulement des cycles végétatifs, deux étés secs en 2009 et 2010, un contexte d’extrême sécheresse en 2011 et une alternance de périodes très pluvieuses et de sécheresse en 2012, l’entretien agronomique des vignes redevient une préoccupation fondamentale. En Charentes, l’augmentation des besoins de productivité et une intensification des travaux mécaniques du sol sensibilisent les responsables des propriétés à une utilisation plus fréquente des chélates au sol. Dans les sols chlorosants, l’apport de chélates de fer EDDHA au sol est une pratique préventive ou curative qui donne généralement de bons résultats. La réussite des traitements est liée aux conditions d’applications et à la formulation des produits (principalement leur concentration en isomère ortho ortho). L’absence de législation encadrant la mise en marché des chélates de fer favorise la commercialisation d’une diversité des produits à des niveaux de prix très différents. Or, la fabrication de solution fertilisante chélatée demande un véritable savoir-faire et des moyens technologiques. Le choix doit s’appuyer sur un critère simple : n’utiliser que des produits dont l’efficacité a été validée auprès des services techniques de services officiels (CIVC, BNIC, Chambre d’agriculture…) ou de distributeurs. Les entreprises sérieuses dans l’univers de la production de chélates ne sont pas très nombreuses, on peut citer Agronutrition, Angibaud & spécialités, Nufarm, Rosier-France, Syngenta, Tradecorp. Un salon comme Vinitech donne la possibilité aux viticulteurs de rencontrer les responsables techniques des sociétés afin de recueillir des informations précises sur le contenu des produits et leurs conditions d’utilisation.

La méthode d’analyse des flux de sève de Vitivista pour mieux raisonner le pilotage des fertilisations

p38.jpgLes réflexions au niveau des fumures évoluent aussi en intégrant des aspects nouveaux, comme la stimulation de la vie microbienne des sols, la maîtrise du devenir de la matière organique et la gestion des équilibres entre les éléments fertilisants majeurs et les oligo-éléments. Le groupe de distribution Vitivista a développé une approche innovante d’appréciation des besoins nutritifs de la vigne qui va beaucoup plus loin que les analyses de sols et pétiolaires. Suite à une première phase de recherche conduite par un jeune ingénieur en agronomie, Julien Richard, l’entreprise a soutenu la poursuite des travaux scientifiques qui ont débouché sur le développement d’une nouvelle méthode de raisonnement des fumures. L’analyse de sol permet de connaître le niveau de réserves à proximité des racines, l’analyse pétiolaire constate à postériori un état du fonctionnement de la plante au moment donné, mais aucun critère analytique n’était en mesure jusqu’à présent de cerner l’assimilation des éléments fertilisants au cours du cycle végétatif. Il manquait en quelque sorte l’équivalent « de la prise de sang » pour connaître si, par exemple, à l’approche de la floraison, le déroulement de l’assimilation de l’azote, de la potasse, de la magnésie, du manganèse… L’innovation développée par Vitivista permet de piloter les apports d’éléments fertilisants en tenant compte des besoins réels au cours du cycle végétatif.

Le travail scientifique qui a été conduit pendant trois ans en partenariat avec l’équipe de Bernard Douzan, du laboratoire Galys à Toulouse, a débouché sur la méthode de raisonnement des fumures Nutrivista (brevetée). Un procédé d’extraction de la sève brute contenue dans les pétioles permet d’analyser les teneurs en éléments fertilisants majeurs et en oligo-éléments. Les flux de sève brute (assurant le transport de l’eau et des éléments minéraux des racines vers les organes foliaires) sont soumis à de fortes variations qui sont liées à l’intensité de la croissance végétative et au climat. Le contenu de la sève brute est un marqueur de la demande en éléments fertilisants des ceps de vigne. Le procédé Nutrivista est un protocole global de raisonnement des fumures qui intègre des analyses de flux de sève à 4 périodes clés de l’année : la première au stade grappes séparées (époque où le système racinaire devient essentiel pour assurer l’alimentation), une deuxième tout début nouaison (un pic de besoins alimentaires), une troisième à la fermeture de la grappe (à la fin de la croissance végétative intense) et une quatrième à la pleine véraison (pleine activité des ceps pour les raisins). Les résultats des analyses de sèves quantifient précisément pour chaque type de sol et chaque cépage les niveaux d’assimilation en éléments majeurs et en oligi-éléments, et les équilibres entre les différents constituants.

Un travail de validation sur le terrain des résultats des analyses de flux de sève a été entrepris depuis 2009 pour constituer des référentiels spécifiques à chaque terroir et à chaque contexte de production. Les techniciens de Vitivista en Gironde et en Charentes ont acquis depuis trois ans suffisamment de données pour leur permettre aujourd’hui de disposer d’un référentiel d’interprétation spécifique aux différentes zones de production de Gironde (Libournais, Médoc, Entre-Deux-Mers, Blayais et Bourgeais) et de Charentes (sur les différents types de sols, terres de champagne, doucins et groies). Au cours des cycles végétatifs 2011 et 2012, plus de 150 propriétés viticoles du Bordelais et des Charentes ont piloté leurs fumures avec la méthode Nutrivista et les résultats semblent concluants. Les analyses de flux de sève ont permis de comprendre et souvent d’anticiper l’extériorisation de certaines carences en fer, en manganèse, en magnésie…. L’approche Nutrivista intègre une réflexion agronomique large qui permet de piloter les apports correctifs au sol et d’ajuster à bon escient les compléments foliaires. A l’occasion de Vinitech, la société Vitivista présentera sur son stand les résultats de l’action Nutrivista.

Face au mildiou, les stratégies du plan Ecophyto étaient inapplicables en 2012

La pression de mildiou exceptionnelle de l’année 2012 relance le débat autour des démarches de raisonnement de protection du vignoble et des limites de la mise en œuvre du plan Ecophyto. Dans le cadre d’un cycle végétatif à forte pression de parasitisme, les marges de manœuvre pour optimiser le positionnement des traitements sont quasiment inexistantes. Cette année, les vignobles confrontés à des infestations précoces tout début juin (suite à des cycles de contamination à partir de la mi-mai) ont eu beaucoup de mal ensuite à endiguer le développement de la maladie. Les dégâts des épidémies de début juin ont été les plus lourds de conséquences vis-à-vis du potentiel de production. Par la suite, l’apparition courant juin et début juillet d’autres infestations d’intensité assez spectaculaire a créé un climat d’insatisfaction général. Le mécontentement des viticulteurs face à la disparition de fractions d’inflorescences juste en fleurs ou au stade de la nouaison était compréhensible compte tenu du potentiel de grappes plutôt faible en 2012. Les fréquentes pluies durant tout le mois de juin ont rendu parfois difficile le renouvellement des protections car les plages d’interventions se limitaient souvent à une grande demi-journée. Le resserrement des cadences de tous les traitements pendant la période cruciale de fin mai à fin juin était le seul moyen de pouvoir contrôler une épidémie ayant une agressivité sans précédent. Le principal sujet d’insatisfaction concerne l’utilisation des produits coûteux à longue rémanence (de 12 à 14 jours), censés apporter plus de sécurité qui en 2012 « ne tenaient » pas plus de 8 jours. Investir 60 € ht/ha dans un fongicide haut de gamme ou seulement 25 € ht/ha dans un simple produit de contact pour obtenir au final une rémanence identique de seulement 8 à 10 jours interpelle ! Les différences d’efficacité entre les deux familles de produits ne se sont pas révélées flagrantes en fin de saison lorsque leur positionnement a été géré en permanence dans une stratégie de couverture préventive. Les enjeux commerciaux de l’univers des fournisseurs d’intrants phytosanitaires devront à l’avenir attacher plus d’importance à la notion du coût moyen quotidien de la protection mildiou et oïdium.

Des phénomènes de résistance devenus préoccupants

L’autre sujet de préoccupation concerne le constat de la diminution d ‘efficacité des spécialités commerciales anti-mildiou à base de CAA. La montée en puissance des phénomènes de résistance est aujourd’hui une réalité que plus personne ne peut nier. On parle très souvent du mildiou de façon générique en oubliant que dans la nature le parasite s’extériorise sous la forme d’une population d’individus très diverse qui cohabitent naturellement. L’utilisation des fongicides unisites provoque au fil des années une pression de sélection sur l’ensemble de la population de mildiou et favorise l’émergence de souches qui ont la capacité de ne plus être sensibles à l’efficacité de certaines matières actives. La plupart des nouvelles matières actives anti-mildiou mises sur le marché depuis 20 ans appartiennent au groupe des fongicides unisites et elles sont donc potentiellement exposées au risque de résistance. A l’issue de cette campagne, on peut se demander si le discours de certains acteurs commerciaux issus des firmes et du terrain sur la mise en œuvre de ces produits « à risque » a été suffisamment précis et transparent vis-à-vis des utilisateurs ? Ce propos se veut être constructif pour l’avenir. Il serait important d’améliorer l’accès à une information objective et indépendante sur les modes d’actions des différentes matières actives et des spécialités commerciales. La mise en place d’une banque de données présentant de façon simple les spécificités et les modes d’action de tous les fongicides anti-mildiou, anti-oïdium et anti-botrytis pourrait être par exemple intégrée dans un volet d’action du plan Ecophyto (en plus des aspects réglementaires et environnementaux).

Des techiciens de terrain pragmatiques mais pas toujours soutenus

Les interventions de conseils et de suivi du vignoble des techniciens de terrain ont été en 2012 très délicates à gérer, surtout quand les épidémies de début juin n’ont pas été contrôlées. Etre technicien conseilleur dans une Chambre d’agriculture, une Adar, ou chez un distributeur n’est pas un métier facile dans un contexte d’année comme 2012. Certains d’entre eux ne cachent pas que le vécu de cette épidémie extrême a remis en cause une partie de leurs certitudes, mais leur retour d’expérience sera-t-il suffisamment pris en compte ? Dans un tel contexte, faire preuve de sens des responsabilités et entretenir un dialogue humain constructif n’a pas été une mince affaire, surtout quand les soutiens de l’univers de protection du vignoble deviennent « bizarrement discrets ». Dans des années très difficiles comme 2012, les techniciens, les ingénieurs des services officiels et des firmes phytosanitaires qui ne vivent pas le quotidien de la protection du vignoble ne prennent pas la juste mesure de la gravité de la situation et des enjeux économiques qui en découlent. L’arrivée très tardive de la Note nationale mildiou à la mi-juillet 2012 atteste de ce profond décalage vis-à-vis des attentes du terrain. Indéniablement, l’univers de la protection du vignoble est confronté à une évolution profonde des pratiques initiée par le plan Ecophyto, mais un des objectifs prioritaires est aussi de mobiliser toutes les énergies pour sauver une récolte.

Un produit de protection des cultures à base d’écorces d’oranges

La puissance de l’épidémie de mildiou en 2012 a mis en évidence les limites des moyens de lutte en viticulture conventionnelle comme au niveau des bio. La gamme de fongicides et d’insecticides destinée au marché vigne s’est considérablement réduite depuis 10 ans. Le coût élevé des démarches d’homologation amène les firmes phytosanitaires à concentrer leur gamme sur des produits phares totalement en phase avec les nouvelles contraintes environnementales. Les responsables d’achat de la distribution ne cachent pas que le durcissement de la réglementation environnementale et la prise en compte des phrases de risque et des ZNT engendrent en vigne une perte de puissance technique au niveau des gammes de fongicides anti-mildiou et anti-oïdium. Peu de nouveautés apparaissent au niveau des fongicides de synthèse. Bayer CropScience a obtenu une extension d’utilisation pour le Profiler qui, depuis la mi-octobre, est autorisé une fois par an sur les mêmes parcelles. Ce fongicide se compose de deux matières actives, le fosétyl Al et le fuopicolide qui appartient à la nouvelle famille chimique des acylpicolides. La société indique que, pour l’instant, cette nouvelle matière active unisite n’est pas confrontée à des phénomènes de résistances croisées avec d’autres familles de fongicides. Cette nouvelle spécialité aurait la particularité d’agir vite sur les champignons en désorganisant leur structure cellulaire. La présence d’une teneur de 2 000 g de fosétyl Al confère une rémanence annoncée de 14 jours et une bonne résistance au lessivage. La société conseille de positionner le Profiler au moment de la floraison. Les autres innovations concernent la mise en marché de spécialités contenant uniquement du fosétyl Al par la société Bechim. L’utilisation de ce produit ne pourra être envisagée qu’en association avec des matières actives de contact, ce qui apporte un peu plus de souplesse. La principale innovation concerne l’apparition d’un produit de protection des cultures d’origine naturelle à base d’huile essentielle d’écorces d’oranges, le Prev-Am de la société Vivagro, qui a obtenu en vigne une homologation pour la protection contre le mildiou et l’oïdium (autorisé aussi pour la viticulture bio). Ce produit ne se comporte pas comme un fongicide traditionnel du fait de son mode d’action qui se limite à un effet de brûlure des parois cellulaires des champignons. C’est un effet de contact immédiat (pas de rémanence) qui se limite aux parties aériennes des champignons mais n’atteint pas les formes incubées à l’intérieur des tissus. La société conseille de l’utiliser pour la lutte contre le mildiou et l’oïdium en association avec des fongicides de synthèses (contact ou systémiques) à différentes périodes du cycle végétatif. Au cours de l’année 2012, les principaux utilisateurs en Charentes et dans le Bordelais ont été des viticulteurs bio qui l’ont associé à du cuivre. Le coût/ha du Prev-am se situe autour de 22 € ht/ha.

Une dizaine de tunnels de pulvérisation opérationnels en Charentes

p41.jpgLors du cycle végétatif 2012, la capacité d’intervention pour réaliser les traitements et la qualité de la pulvérisation ont été déterminantes pour contenir le mildiou. Resserrer les cadences de traitements à 8 à 10 jours ne pouvait être couronné de succès que si les applications étaient réalisées au bon moment et avec le plus grand soin. Avec le recul, on peut dire aujourd’hui que les propriétés qui ont eu la capacité de traiter en face par face l’ensemble de leur vignoble en une petite dizaine d’heures s’en sont mieux sorties. Le débat autour de la qualité de la pulvérisation ne se limite pas au seul choix d’un équipement mais doit aussi intégrer le contexte de production de chaque propriété (différences d’écartement du parcellaire, présence de vignes palissées et non palissées, temps de déplacements…). Par exemple, le fait de vouloir opposer la qualité de travail d’un pulvérisateur pneumatique en face par face à celle d’un aéroconvection à voûte droite ne représente pas un enjeu capital pour maîtriser la protection. Par contre, les conditions d’utilisation des deux équipements sont très importantes. Chaque type d’équipement a été conçu pour des applications précises dont les utilisateurs ne tiennent pas assez compte. Les domaines viticoles qui ne sont pas en mesure de réaliser un traitement sur leur vignoble en 10 à 12 heures de travail prennent un risque majeur les années pluvieuses comme 2012. Le bon réglage des pulvérisateurs et une couverture de toutes les faces de rangs représentent un gage d’efficacité pour tous les traitements. Beaucoup de techniciens de terrain ont encore constaté des échecs de protection liés à une mauvaise qualité de pulvérisation. Les évolutions au niveau des pulvérisateurs viticoles ne sont pas importantes chez aucun constructeur. Le seul événement marquant a été l’apparition des tunnels de pulvérisation ventilés Dagnaud et Friuli depuis deux ans. En Charentes, une dizaine d’équipements ont été utilisés en 2012 sur des propriétés de 20 à 35 hectares. Les utilisateurs sont globalement satisfaits de la qualité de la pulvérisation et des économies de produits réalisées. Les niveaux de récupération de bouillie moyens sur l’ensemble de la campagne se situent autour de 30 %, ce qui n’est pas négligeable. Les tunnels de pulvérisation s’adressent à un public de viticulteurs soucieux d’améliorer la qualité de la pulvérisation et de réduire l’utilisation d’intrants phytosanitaires. Un tunnel Bertoni a été utilisé en 2012 dans un grand domaine de la région et apparemment le retour d’expérience semble bon. On peut regretter que dans le cadre du plan Ecophyto, une ligne budgétaire significative n’ait pas été débloquée pour inciter les constructeurs à concevoir de nouveaux principes de pulvérisation plus respectueux de l’environnement.

Un dosage du potentiel couleur des raisins rouges par internet

p42a.jpgLes équipements de chai connaissent aussi de nombreuses évolutions qui concernent à la fois les gros équipements et aussi de tous petits accessoires qui facilitent le quotidien des vinificateurs. La société espagnole Bioenos a développé une méthode de prévision de la qualité des vins rouges, le Cromoenos, à partir d’une analyse rapide sur les raisins dont les résultats sont traités en temps réel par internet. L’entreprise a développé en interne plusieurs indicateurs, l’IMF (indicateur de maturité phénolique), le CP (couleur probable) et TMP (taux de maturité phénolique), qui permettent de déterminer la date optimale de récolte en fonction du type de vin que les vinificateurs cherchent à élaborer. Des kits d’analyses rapides sont fournis aux utilisateurs qui pratiquent un dosage simple et ensuite transmettent les résultats sur le serveur de l’entreprise. En quelques minutes, les commentaires d’interprétation leur sont communiqués directement. Des référentiels ont été constitués sur un certain nombre de cépages : le grenache, le merlot, le cabernet sauvignon, la syrah… L’originalité de cette technique réside dans la rapidité de la réponse. Il n’est plus nécessaire de porter un échantillon de baies dans un laboratoire et d’attendre une grande demi-journée pour avoir les résultats.

Egretier et Bucher toujours attentifs à la qualité de la vendange

p42b.jpgLes améliorations qualitatives au niveau du nettoyage de la vendange et du tri représentent toujours un centre d’intérêt pour les constructeurs. La société Egretier a fait évoluer la technologie de l’égrenoir traditionnel. Le modèle V 10 est équipé d’une ensemble cage et hérisson entièrement nouveau. Les pales traditionnelles du hérisson ont été remplacées par des doigts en nylon souple, courts (10 cm), qui ne font plus progresser la vendange dans la cage. L’espace libre plus important entre le hérisson et la cage permet d’opérer un véritable tri sans engendrer de phénomènes de trituration. L’intérieur de la cage a été complètement repensé pour assurer le transfert progressif de la vendange. L’opération proprement dite d’éraflage s’effectue sans phénomène de brisures des rafles qui sont une des causes de l’apparition de notes végétales dans les vins. L’ensemble cage et hérisson tourne plus lentement et dans le même sens, ce qui permet de conserver une quantité beaucoup plus importante de baies entières. Cette évolution technologique peut être adaptée sur tous les anciens égrenoirs Egretier. Un essai officiel avec la Station Viticole du BNIC a été conduit lors des dernières vendanges à Saint-Sulpice-de-Royan par la coopérative Charentes Alliance.

p42c.jpgBucher a développé un nouveau trieur mécanique, le Delta Trio, qui s’adapte à tous les types de réception de vendange (sortie directe des bennes ou vendange déjà égrappée). L’appareil fonctionne en utilisant un trieur à galets qui est alimenté par une trémie vibrante de conception particulière. Cet élément de par sa forme guide et accélère la vendange à trier, ce qui facilite ensuite son transfert par les galets. La vendange passe à travers les ajourages définis par la position des galets et dans le même temps les fractions végétales sont éjectées à l’arrière du trieur. Le réglage d’espacement des galets rend le fonctionnement du trieur Delta Trio très simple. C’est un outil parfaitement au point qui présente l’avantage de rendre la pratique du tri de vendange abordable sur le plan économique.

 

 

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