Malgré ses origines parisiennes, B. Lemoine a toujours eu une attirance pour le milieu agricole et ses premiers contacts avec le professeur Boubals à l’Ecole d’agronomie de Montpellier l’ont en quelque sorte « fait plonger » dans l’univers de la vigne et du vin. D’ailleurs, ses premiers contacts avec le vignoble charentais remontent à 1985 où, dans le cadre de son premier emploi – un contrat de deux ans avec la société Rémy Martin pour travailler sur le vignoble chinois – il a effectué une formation de quelques mois à Cognac. A l’issue de cette première expérience professionnelle, il a eu aussi des contacts avec la société Martell pour un poste en Chine mais, à l’époque, le climat d’instabilité dans ce pays l’a incité à revenir dans le Bordelais. En intégrant en 1987 la Station ITV Aquitaine de Blanquefort en tant qu’ingénieur en expérimentation vigne et œnologie, l’activité de recherche appliquée lui a permis d’acquérir rapidement une connaissance générale du vignoble girondin. En 1989, il est devenu le directeur technique du château Montrose à Saint-Estèphe, un second cru classé, et en 1998 son souhait de faire évoluer sa carrière l’a amené à prendre la direction générale du Château Lascombes à Margaux et ensuite celle d’une société de négoce, la CAVIF.
La filière Cognac : un nouveau Challenge
Après presque vingt années de carrière dans le Bordelais, Bruno Lemoine avait envie d’un nouveau challenge, d’où son intérêt pour le poste de maître de chais de la société Martell et ses propos témoignent de sa motivation de s’investir dans la filière cognac : « Je connais le Cognac depuis longtemps et je suis aussi un amateur de ce produit. Par ailleurs, j’ai eu la chance dans ma carrière de travailler dans des domaines viticoles prestigieux du Bordelais et Martell en France comme à l’étranger possède une grande renommée au point que la marque est un des fleurons de la filière viti-vinicole française. J’avoue que découvrir et m’investir dans le milieu du Cognac me motive beaucoup. Les premières sensations que j’ai eues en dégustant les eaux-de-vie sont très intéressantes. On retrouve le terroir, l’élément technologique de la distillation, et beaucoup de savoir-faire des hommes. Les qualités de Cognac commercialisées par les maisons de négoce ont toute un style et des spécificités qui reposent sur une double approche, terroir et méthode de distillation. J’observe aussi que le travail des hommes interfère fortement sur la qualité des eaux-de-vie. Les Cognacs Martell ont un style tout en finesse et en élégance qui correspondent à ma culture personnelle et à l’expérience professionnelle que j’ai acquise dans les grands Domaines du Bordelais. »
La dégustation : un exercice de grand plaisir
M. Bruno Lemoine se définit comme un homme de passion dont l’univers du vin a catalysé l’énergie depuis 20 ans ; désormais, ce sont les eaux-de-vie qui le motivent : « La passion génère l’envie et déguster est pour moi un exercice de grand plaisir. Certes, je manque d’expérience en eaux-de-vie mais j’ai la chance d’être entouré d’excellents collaborateurs. Dominique Métoyer et Pascal Cibrot me font découvrir des choses exceptionnelles, surtout au niveau des eaux-de-vie nouvelles. J’ai besoin de trouver mes repères notamment sur le plan de l’accoutumance aux teneurs en alcool élevées. Depuis un mois, les séances de dégustation auxquelles j’ai participé me laissent à penser qu’avec l’alcool la perception des caractéristiques s’aborde par phase avec différentes gammes aromatiques. La dégustation des eaux-de-vie nouvelles, c’est la découverte par excellence et c’est aussi le plus difficile et le plus intéressant car il faut se projeter dans l’avenir. Sur les grands vins rouges, la dégustation en phase post-fermentaire obéit au même principe de découverte et de projection vers le produit fini. »
Des missions à la fois précises et assez diversifiées
Le nouveau maître de chais de la maison Martell a en charge toute la gestion de la démarche qualité des produits Martell sur le plan des eaux-de-vie. Dans ce domaine, il travaille en étroite collaboration avec M. Dominique Métoyer, le responsable des achats eaux-de-vie et des relations avec les viticulteurs, Pascal Sibrot, le responsable des coupes et des assemblages et Stéphane Verger, le responsable du laboratoire recherche et développement. La mise en œuvre de la politique d’achat d’eaux-de-vie est aussi une de ses responsabilités et il faut bien reconnaître que depuis quelques années les besoins de Martell ont été à la baisse. Néanmoins, le redémarrage significatif de l’activité sur le plan commercial laisse espérer des jours meilleurs au niveau de la production, mais le nouveau maître de chais a jugé qu’il était pour l’instant prématuré d’aborder ce sujet. Par contre, M. B. Lemoine possède une parfaite connaissance du métier de viticulteur et du rôle qu’il joue dans l’extériorisation du potentiel de qualité d’une production viticole. Enfin, le dernier aspect de sa fonction est un rôle de relation publique en tant que « Monsieur Cognac » de la maison Martell auprès de son réseau de
distribution.
0 commentaires