Un exercice 2001-2002 équilibré pour la CARC

17 septembre 2009

La 57e assemblée générale de la Coopérative agricole de la région de Cognac s’est tenue le 12 décembre dernier, à Angeac-Champagne, dans un climat à la fois de pragmatisme et d’inquiétudes en raison d’un marché céréalier perturbé et des difficultés de l’économie viticole régionale. La campagne 2000-2001 a été aussi perturbée par une climatologie atypique au moment des emblavements d’automne et cela a modifié considérablement la collecte de l’été suivant. Malgré toutes ces contraintes, l’exercice de la coopérative est équilibré et les relations de proximité avec les adhérents se sont encore révélées déterminantes à la fois sur le plan des services apportés et de la performance économique.

La CARC a connu depuis 20 ans un développement de son activité important au niveau de la filière céréalière et cela a débouché l’année dernière sur la construction du silo de Loret à Rouillac, qui représente près de la moitié de la collecte totale.

Cette stratégie de croissance a permis à l’entreprise d’atteindre une taille économique complètement cohérente par rapport à son implantation géographique. D’ailleurs, les résultats financiers de la coopérative depuis quelques années attestent du bien fondé du rééquilibrage de l’activité entre les céréales et la vigne.

L’activité d’approvisionnement vigne reste stable malgré les difficultés économiques régionales. La culture historique de la coopérative sur les métiers de l’appros vigne ne s’est pas émoussée et l’équipe de technico-commerciaux continue de s’impliquer fortement dans la recherche de préconisations techniques en phase avec des attentes de réduction de coût permanente.

De réelles inquiétudes sur le marché des céréales

Le président Yves Auffret, dans son intervention, n’a pas caché sont inquiétude vis-à-vis de la dégradation du marché des céréales durant la dernière campagne. La baisse significative des cours du blé, suite à des importations provenant de la mer Noire, représente un élément de fragilisation supplémentaire pour la rentabilité de la filière céréalière française et de ses agriculteurs. Par ailleurs, les projets de révision de la PAC et d’élargissement à dix nouveaux pays constituent aussi des sujets de préoccupation dont il va falloir mesurer l’impact et sûrement anticiper les conséquences. Les prochaines négociations de l’OMC à partir de septembre 2003 promettent aussi d’être assez tendues entre les responsables européens et leurs homologues américains. Au niveau de la région viticole, M. Y. Auffret considère que le contexte est toujours aussi morose pour les producteurs, malgré la modification de certains indicateurs. Les viticulteurs de la région ont une nouvelle fois enregistré une diminution de leur chiffre d’affaires/hectare moyen, ce qui rend les trésoreries des exploitations de plus en plus difficiles à gérer. Le seul point positif se situe au niveau des expéditions de Cognac qui continuent de progresser et les stocks d’eaux-de-vie baissent mais lentement.

Une concentration au niveau des fournisseurs

Toutes ces évolutions, qui traduisent une mondialisation de l’agriculture, ont déjà des conséquences concrètes dans le secteur de l’agrochimie. Au cours des dix dernières années, on a assisté à une concentration spectaculaire du nombre de sociétés d’agrochimie et, actuellement, il ne reste que trois sociétés majeures.

Au niveau des distributeurs, ces regroupements modifient considérablement les relations avec les fournisseurs et M. Jean-Paul Auboin s’est félicité de l’adhésion de la coopérative à l’UDCA à Saintes qui représente un potentiel économique important. Par ailleurs, l’évolution du cadre réglementaire en matière d’homologation européenne des produits phytosanitaires entraîne un resserrement important des gammes de spécialités commerciales. Les grandes sociétés ne soutiennent plus un certain nombre de matières actives dont les parts de marché ne sont pas suffisantes aux plans européens et mondial, et cela concerne prioritairement les cultures spécialisées comme la vigne, l’arboriculture et le maraîchage. La pression des lobby écologiques sur les Pouvoirs publics provoque aussi des prises de décision brutales comme, par exemple, le retrait de l’arsénite sans aucune décision du devenir du stock de produit. La nouvelle réglementation concernant les mélanges de produits phytosanitaires risque aussi de renchérir de manière significative le coût global des protections en multipliant le nombre d’interventions dans l’année.

La gestion rigoureuse et les engagements qualitatifs stabilisent l’entreprise

Dans ce contexte, la CARC réalise un exercice 2001-2002 équilibré, ce qui traduit la capacité d’adaptation de l’entreprise à des conditions de marché et de productions plus difficiles. L’activité céréalière enregistre une baisse de chiffre d’affaires de 1,5 %, principalement due à une modification des emblavements d’automne et la collecte de céréales d’été a baissé au profit des oléagineux et du maïs. Les volumes de blé ont diminué de 34 %, ceux d’orge de brasserie et de tournesol ont augmenté respectivement de 26,6 % et de 22 %.

Dans ce contexte de production défavorable, la coopérative a certes baissé un peu en collecte globale mais elle progresse au niveau des surfaces. Les conditions de marché difficiles durant le second semestre ont pénalisé la commercialisation d’une récolte moyenne en qualité et déficitaire en volume en France. L’investissement de Rouillac a complètement assuré sa mission et les démarches de productions plus qualitatives ont pu être parfaitement identifiées et tracées. L’outil a aussi donné entière satisfaction, d’autant que les récoltes s’effectuent dans des conditions de plus en plus rapides. Le conseil d’administration poursuit la démarche de certification Agri-Confiance qui constitue une piste intéressante pour trouver des marchés plus spécifiques et susceptibles d’apporter de la valeur ajoutée. L’activité approvisionnement représente 54 % du chiffre d’affaires total et les trois quarts de l’activité ont été réalisés dans le dernier semestre, ce qui a posé un certain nombre de problèmes logistiques. Les apports d’engrais restent à peu près stables ainsi que les produits phytosanitaires. Par contre, les semences progressent de manière très significative. D’une manière générale, l’utilisation des produits phytosanitaires recule légèrement sur le secteur viticole et continue d’augmenter sur les céréales. Le recul sur le marché vigne en 2002 doit tout de même être relativisé car les campagnes précédentes avaient été marquées par une pression de mildiou exceptionnelle. Sur le plan de la gestion, la coopérative continue de maîtriser ses coûts et les charges supplémentaires liées à l’investissement de Rouillac sont compensées par une nette diminution des coûts de transport. Par ailleurs, les créances à long terme baissent régulièrement et les charges de structure restent à un niveau correct. La conjonction de tous ces éléments permet à la coopérative de dégager un résultat positif, malgré un contexte de marché (en volume et en prix) défavorable pour les céréales.

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