En ces temps de consultations électorales, Patrice Molitor, viticulteur à Saint-Laurent-de-Cognac, a souhaité s’adresser aux politiques de tous bords pour qu’ils n’oublient pas de soutenir non pas tant le Cognac « mais la viticulture qui produit le Cognac » Il signe sa tribune libre. « La région de Cognac est une région de monoculture. Elle ne vit que d’un seul produit, le Cognac, des ventes de Cognac mais aussi et surtout de la production de Cognac. Les ventes de Cognac servent en partie à enrichir les actionnaires qui ne sont pas sur place. Par contre l’économie locale dépend du prix payé à la production. Aujourd’hui, à l’extérieur, tout le monde est persuadé que la région se porte très bien ? Or la viticulture ne va peut-être pas aussi bien que le laissent à penser les thuriféraires de tous poils. Son revenu n’est pas à la hauteur de ce qu’il devrait être. Certes, on nous dit que le volume va pallier le prix. Mais que se passera-t-il le jour où les ventes fléchiront ? On a le droit d’être sceptiques. Face à un coût de production estimé par le BNIC à 5 600 €/ha, il n’est pas aberrant de viser les 6 600 € de chiffre d’affaires/ha, afin de payer correctement le viticulteur. Rapporté à une moyenne des sorties de 6,7-6,8 hl AP sur vingt ans (chiffres BNIC calculés sur 75 000 ha) cela donne une valeur de l’eau-de-vie 00 à 1 100-1 150 € de l’hl AP contre environ 840 € l’hl AP aujourd’hui. En période de mévente, ce niveau de prix permettrait aux viticulteurs de gagner correctement leur vie et en période d’embellie, quand le négoce achète beaucoup, eh bien la viticulture serait riche, et alors ! C’est toute la région qui profiterait de cette manne, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. C’est pourquoi je dis que les politiques doivent rétablir la viticulture afin de créer un rapport de force plus égalitaire, qui aide à renouer un dialogue constructif avec le négoce. Le rôle du politique n’est-il pas d’être un guetteur, un veilleur du bien public. Récemment, nos édiles étaient prêts à dépenser beaucoup d’argent pour qu’un grand nom de la cuisine (Ducasse en l’occurrence) prenne pied dans la région. A la clé, 60 emplois. Le lobbying politique serait sans doute mieux employé à défendre la viticulture qui, pour ce faire, ne peut pas s’en remettre aux seuls syndicats. Que constate-t-on ? Nos représentants syndicaux n’arrêtent pas de plaider pour une révision à la hausse de la QNV alors que la communauté des viticulteurs n’y est pas favorable, car elle pense à juste titre que le seul moyen de faire monter les prix est de contenir la QNV. Les dirigeants syndicaux seraient-ils à ce point autistes de la base ? Il faut absolument que les politiques nous aident à faire bouger les choses. A trop parler du Cognac, on ne parle pas assez de la viticulture. »
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