Tracer est un système de traçabilité culturale, de la parcelle à la récolte. Il existe sur support papier mais il est clair que le support informatique a vocation à l’emporter à terme. Dans le domaine des grandes cultures, il permet de répondre à l’ensemble des obligations actuelles – directive nitrate, PAC, plan prévisonnel de fumure, cahier d’épandage… – avant de s’adapter au futur contexte de la nouvelle PAC (découplage des aides, écoconditionnalité…). A travers sa version viticole – Tracer viti – il participe à la démarche HACCP par le biais de la traçabilité. Cependant, l’HACCP ne constitue pas la seule finalité de Tracer viti. La même information a vocation à être reprise dans un cadre différent comme l’agriculture raisonnée ou le CAD (contrat d’agriculture durable). C’est d’ailleurs le « plus » de l’informatique : utiliser une information répétitive à plusieurs fins. Tracer chai, mis au point par les deux CER 16-17 avec l’appui de leurs collègues bordelais permet de traiter des aspects hygiène, œnologie, maintenance. Sa sortie est prévue en décembre prochain.
Les CER insistent sur leur approche pluridisciplinaire, qui consiste à aborder l’exploitation dans sa globalité. De même, ils ne se reconnaissent pas comme des fournisseurs de logiciels. « Nous souhaitons être complets dans la démarche. » Ainsi, l’offre Tracer viti et Tracer chai s’accompagne-t-elle systématiquement d’un accompagnement à la mise en place opérationnelle de l’HACCP chez les adhérents du CER qui le souhaitent, où sont repris les grands principes de la démarche. Quant à ceux que l’enregistrement des données rebuterait, ils peuvent toujours faire appel à une prestation de services assurant la saisie complète des documents.
Combien coûte la solution Tracer ? 300 euros, une fois pour toutes. Le « package » comprend trois journées de formation à l’outil (une journée et demie pour Tracer viti et une journée et demie pour Tracer chai), ce coût intégrant la maintenance de l’outil informatique, en clair la mise à jour des logiciels via internet.
Verra-t-on un jour émerger – comme le souhaite en filigrane l’interprofession – un document unique d’enregistrement, propre à la région cognaçaise ? « Pourquoi pas… » émettent les CER qui poursuivent : « Mais encore faudra-t-il que cet outil intègre l’ensemble des obligations et engagements relatifs à l’entreprise dans sa globalité. En outre, sans doute conviendra-t-il de s’interroger sur l’opportunité (l’éventualité) de ne plus rester maître de ses informations et libres de leur utilisation ! »
Marie-Luce Spanjers, présidente du CNCER
La présidente du Centre d’économie rurale de la Charente, Marie-Luce Spanjers, vient d’être portée par ses pairs à la tête du Centre national des CER pour un mandat d’un an, renouvelable. Sa capacité d’écoute, sa simplicité et son évidente empathie avec son milieu lui ont valu une élection à la quasi-unanimité. Le réseau CNCER compte 11 000 salariés, 300 000 adhérents et l’échelon national et en contact fréquent avec les pouvoirs publics (ministères de l’Agriculture, du Budget…). Dotée d’un BTS axe, M.-L. Spanjers s’est installée à 35 ans comme exploitante agricole aux côtés de son mari conjoint collaborateur. Ils exploitent une ferme laitière de 80 ha (120 têtes de bétail dont 50 vaches laitières) à Roumazière-Loubert, dans le nord Charente. Née en 1959, M.-L. Spanjers a cinq enfants.
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