La responsabilité de l’agrément

12 mars 2009

photo_51.jpgOrganisation professionnelle agréée depuis 2002, le Syndicat des producteurs de vins de pays charentais constitue dorénavant le seul interlocuteur officiel des vins de pays auprès de l’ONIVINS et de l’administration en général. C’est à lui que revient la charge de gérer les agréments et le décret de production.

Syndicat des producteurs et Comité de promotion des vins de pays charentais ont tenu leurs A.G. le même jour (le 20 mars 2003) et dans la même salle, celle de la Salamandre à Cognac. Une manière d’afficher on ne peut plus clairement que les deux organismes sont bien sur la même longueur d’ondes. D’ailleurs, comment pourrait-il en être autrement quand pratiquement les mêmes personnes se retrouvent des deux côtés. Pour autant, dès la création du syndicat, en avril 2002, les producteurs ont souhaité gérer l’agrément. Une volonté réitérée lors de la première assemblée générale du syndicat à Saintes en juillet de la même année. Alors que le calendrier initial prévoyait une gestion des agréments pour la récolte 2003, un marathon administratif a été effectué afin que les agréments s’opèrent sous l’égide du syndicat dès la récolte 2002. Jean-François Bertran de Balanda, délégué régional ONIVINS, a parlé de ce parcours comme d’un sans-faute. « Très sincèrement, beaucoup de chemin a été parcouru en moins d’un an, grâce à la bonne entente et au dynamisme des gens en place. » Dans les faits, les conditions matérielles de l’agrément n’ont pas beaucoup changé. J.-J. Häuselmann continue de s’occuper des prélèvements mais son statut a un peu évolué. Il reste au Comité de promotion mais se retrouve détaché en tant que prestataire de service pour tout ce qui concerne le travail du syndicat. Une jeune femme, Maud Courtois, a été recrutée pour s’occuper de la promotion. Henri Jammet, président du Syndicat des vins de pays charentais, a rappelé que les viticulteurs avaient donc aujourd’hui pleinement en main leur outil de production. « Ils portent donc également la lourde responsabilité de la bonne santé présente et à venir des Vins de pays charentais. Cette tâche est parfois compliquée car il s’agit d’œuvrer pour l’intérêt global des Vins de pays charentais, ce qui peut diverger des intérêts particuliers. Je tiens à remercier les administrateurs pour l’obligation qu’ils se font de considérer d’abord la chose collective. Ma responsabilité de président est d’en être le garant, ce que j’essaie de faire avec pédagogie certes mais également avec fermeté. A mon avis, il n’y a pas de crédibilité possible si l’on essaie pas de s’en tenir à des règles préfixées. » Et de citer l’inflexion courageuse du décret de production, actée par l’équipe précédente : densité minimum de 4 000 pieds/ha pour toute nouvelle plantation, écartement maximum entre rang de 2,50 m, présence sur l’exploitation d’une surface de 30 % de cépages autres que l’Ugni blanc pour la récolte 2003 en ce qui concerne les revendications en vin blanc. « Ces évolutions sont aujourd’hui dans le décret de production et ont force de loi » a-t-il rajouté. Sur le point de savoir s’il fallait vraiment arracher les vignes larges en 2025 (les vignes dont l’écartement serait supérieur à 2,50 m), H. Jammet a indiqué que le débat était clos pour le moment. « Ce point sera reconsidéré lorsque nous aurons besoin de modifier le décret sur d’autres aspects. Il est en effet illogique d’arracher des vignes âgées, donc qualitatives. »

Lors de l’assemblée générale, a été abordée la question du montant de la cotisation syndicale. Plutôt qu’une cotisation à l’ha ou à l’hl, le conseil d’administration a proposé, pour des principes d’équité, une cotisation forfaitaire par membre. Pour les producteurs indépendants, la cotisation s’élève à 15 euros par an tandis que trois tranches ont été prévues de s’appliquer aux coopératives : 100 euros pour les coopératives de 2 à 20 adhérents, 150 euros pour les coopératives de 21 à 50 adhérents et 500 euros pour les structures de 51 adhérents et plus. Certains dans la salle ont un peu réagi à l’annonce des montants de ces cotisations, contestant une segmentation qui avantagerait les structures collectives. « Si nous sommes tous dans le même bateau, partons au moins sur des bases saines. » Pascal Gonthier, lui-même vigneron indépendant, a pris la parole pour dégonfler le problème. « Ce n’est franchement pas si grave. Ce n’est pas comme s’il y avait la guerre entre coopératives et indépendants. Nous travaillons tous en bonne intelligence. » Même tonalité chez Roger Girard qui a souligné que le syndicat œuvrait pour l’ensemble des vins de pays. Et pour ceux qui seraient tentés par la politique de la chaise vide, Pascal Gonthier leur a dit qu’ils seraient plus utiles en adhérant au syndicat. « Au moins vous défendrez les intérêts des indépendants. »

Primé à la restructuration, le Pinot noir ne fait pas partie de la liste des cépages autorisés pour les vins de pays charentais. Or, 12 ha de Pinot noir sont plantés aujourd’hui en Charentes. « Tout cela doit être harmonisé » a plaidé H. Jammet qui s’occupe activement de la reconnaissance du Pinot noir dans le décret de production, au moins pour 2004. A cette fin, la Chambre d’agriculture de la Charente et l’antenne ITV de Segonzac vont réaliser un suivi du comportement de ce cépage, donné comme très qualitatif, dès la récolte 2003.

Le président du tout jeune Syndicat des vins de pays charentais a conclu sa réunion en exprimant un rêve : « Je rêve d’un jour où les Vins de pays charentais auraient une image aussi forte que l’Irouléguy ou les vins du Jura. Je rêve d’un jour où quelqu’un ne pourra repartir des Charentes sans emporter du Vin de pays charentais. Et parce qu’il est d’une région où le soleil et chaud et où les cigales chantent dru dans les monts de Corbières – bon sang de bonsoir, nous ne sommes pas plus “couillons” que la moyenne. Ce rêve, d’autres l’ont concrétisé ; pourquoi pas nous ? »

Vins de pays charentais

Éléments chiffrés

Dans un avenir tout proche, les nouvelles plantations feront passer les VPC de 100 à 150 000 hl vol. Sur la récolte 2001, la seule vraiment exploitée au plan statistique, les volumes agréés en vin de pays charentais se sont élevés à 83 199 hl. Par couleurs, ils se répartissaient de la manière suivante : 43 % de blanc, 17,6 % de rosé et 39,4 % de rouge. A noter que rosés et rouges connaissent les meilleures progressions. Le rosé colle parfaitement au marché tandis que la production de rouge ne cesse d’évoluer à la hausse. Au plan global, 25 à 30 % des volumes de VPC sont vinifiés par des propriétaires indépendants. Si, en 1998, première année où les négociants furent autorisés à vinifier, les volumes traités de cette manière montèrent en flèche (39 % des vins), aujourd’hui le niveau d’étiage s’est stabilisé autour de 12 %. Il est tout de même symptomatique de constater que les vins rouges commencent à intéresser les négociants vinificateurs. Si l’on considère les vins présentés à l’agrément sous une notion de cépage et agréés comme tels, en 2001 le cépage Sauvignon a représenté 11 579 hl, le Chardonnay 2 898 hl, le Chenin 157 hl, l’Arriloba 1 419 hl, le Colombard 2 625 hl, le Cabernet 2 651 hl, le Merlot 10 571 hl, 648 hl pour le Gamay et 150 hl pour l’Egiodola.

 

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