Ouvrir la « boîte à moustache »

1 mars 2009

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Didier Vassor et Stéphane Feuillet.

Pour contribuer à une meilleure connaissance des prix, les services de l’interprofession, à la demande du comité permanent, ont planché sur une nouvelle méthode de présentation des prix moyens, faisant état d’éléments de dispersion. Cette étude semestrielle, qui se présente en complément des statistiques mensuelles habituelles, est consultable sur l’extranet du BNIC. Elle est également disponible sur papier, à condition d’en faire la demande.

La notion de moyenne, qui fonde la généralité des statistiques, a le mérite de la simplicité mais aussi le défaut de l’approximation. Que se passe-t-il à l’intérieur de cette « cote mal taillée » que représente toute moyenne ? C’est pour répondre à cette question que le comité permanent du BNIC a demandé aux services de l’interprofession* de réfléchir à une méthode de présentation qui rendrait mieux compte des éléments de variabilité à l’intérieur d’une même catégorie de prix. L’idée ? Introduire un peu plus de transparence sur les cours pratiqués. A titre de test, le Syndicat général des vignerons s’y était déjà essayé avec un certain succès mais sur un échantillon réduit. C’est à travers sa mission de service public, lui conférant une vue exhaustive des transactions et les moyens informatiques dont elle dispose que l’interprofession a repris le dossier. Au final, l’Observatoire des prix apporte une information supplémentaire en terme de dispersion des prix. Jouant en complément des statistiques mensuelles habituelles, il utilise pour ce faire plusieurs outils statistiques dont celui de la « boîte à moustache ». La hauteur plus ou moins grande de la lucarne (ou boîte) informe sur le tir plus ou moins groupé des prix. Une boîte de faible hauteur signifie une faible dispersion des prix. A l’inverse, une boîte de hauteur importante indiquera une forte dispersion des prix. Un recul sur cinq campagnes permet d’apprécier l’évolution des cours. A ce jour, on constate une tendance à l’aplatissement de la « boîte à moustache » dans à peu près tous les crus et les comptes d’âge, signe d’un resserrement des prix.

Cette approche est complétée par une conversion des prix en euros constants sur cinq ans, un histogramme de dispersion. L’Observatoire des prix n° 1 de janvier 2006, portant sur la période du 1er avril 2005 au 30 septembre 2005, a été diffusé sur le site extranet du BNIC (site réservé aux ressortissants) en janvier dernier. L’Observatoire n° 2 de mai 2006 est mis en ligne ou le sera très prochainement. Il concerne la période du 1er avril 2005 au 31 mars 2006.

La publication, à périodicité semestrielle, a vocation à couvrir une période de douze mois, une fois au 31 mars (date de changement de compte) et une fois au 30 septembre. Pour réduire le spectre de l’étude, il a été décidé de retenir les comptes et les crus qui, sur la période donnée, faisaient l’objet du maximum de transactions. Ainsi, l’édition au 31 mars 2006 traite-t-elle du cru Fins Bois pour les comptes de vieillissement 00, 1 et 2, de la Petite Champagne pour le compte 1 et de la Grande Champagne, également pour le compte 1. Une sélection qui sera amenée à changer au fil du temps. Pour des raisons de confidentialité statistique évidente, il a été décidé d’éliminer les résultats portant sur moins de trois opérateurs ou moins de 100 hl AP dans le cru et le compte considérés.

L’Observatoire des prix, comme les statistiques mensuelles d’ailleurs, concerne les achats à la propriété ou à l’ORECO, hors transactions de place et bien sûr hors livraisons aux coopératives (y compris les coopératives associées) pour cause de prolongement des exploitations. Par contre, les transactions des coopératives vers le négoce sont bien enregistrées.

Sont pris en compte les achats d’eaux-de-vie mais aussi de vin Cognac. S’il y a eu un déclassement préalable (voir encadré), c’est le compte de vieillissement porté sur le titre de mouvement qui est retenu.

Quels que soient la région et le produit, les prix restent un sujet sensible, sous haute surveillance. Il ne faut pas se le cacher ! Ce premier pas vers plus de transparence a été introduit à la demande de la viticulture. En 1989-1990, pareil dispositif aurait sans doute intéressé le négoce.

 * Didier Vassor, directeur du département Contrôle des âges au BNIC. Stéphane Feuillet, responsable du service statistiques du BNIC.

Déclassement et suivi du stock

Déjà pénalisant, le déclassement d’une eau-de-vie dans un compte plus jeune s’assortit d’une contrainte supplémentaire pour le viticulteur : informer de l’opération de déclassement le BNIC, histoire de s’assurer du suivi des comptes de vieillissement.

Un principe existe, intangible. Le titre de mouvement doit refléter l’exacte réalité de la transaction. En cas de déclassement non déclaré, le titre de mouvement mentionnant l’âge d’achat sera inapplicable car le compte de vieillissement ne correspondra pas à l’eau-de-vie en stock chez le viticulteur. Ainsi, pour s’assurer de la correspondance des comptes, il incombe au vendeur de faire au préalable une déclaration de déclassement de compte de vieillissement, parfois indûment appelée « déclaration de coupe », avec les risques de confusion que cela suppose. Le document doit être envoyé le jour de la transaction au BNIC et le mouvement inscrit dans la comptabilité matière.

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