Soutien aux viticulteurs et agriculteurs touchés par la grêle

5 juillet 2022

« Dans les champs de l’éther je livre des batailles ;
La ruine et la mort ne sont pour moi qu’un jeu.
Je me charge de grêle, et porte en mes entrailles
La foudre et ses hydres de feu. »
Extraits de « Le nuage », Louise Ackermann.

Si les radars météorologiques avaient anticipé, pour la soirée du 20 juin dernier, le risque d’orages de grêle – le réseau ANELFA ayant été déclenché pour l’occasion – aucun ne pouvait prévoir la localisation précise des averses s’étant abattues en escadrille sur le territoire, pour un vignoble et des cultures meurtries au lever du soleil.
En cette journée de solstice d’été, l’heure était au premier bilan avec 8 000 à 10 000 hectares impactés par cet épisode de grêle d’une rare violence, remontant sur un axe sud-ouest, depuis la Gironde.
De Saint-Bonnet-sur-Gironde au Sud de Sigogne, de Montendre au Sud d’Angoulême, de Cercoux à Boscamnant, c’est au sein de trois corridors distincts et parallèles, de plusieurs kilomètres de largeur, que la grêle s’est massivement abattue en Charente et en Charente-Maritime, sans compter un nouvel épisode ayant impacté plus modérément le vignoble en ce premier jour d’été dans le secteur de Pons.
S’il est encore difficile – à date – de quantifier avec précision les dégâts, très hétérogènes sur le territoire, les jours qui viennent permettront d’affiner le bilan, tant en termes de superficies impactées que d’intensité des dégâts.
Avec déjà huit alertes à date pour la campagne 2022-2023, pour un horizon de vendanges encore éloigné, tous s’inquiètent déjà pour la suite de la campagne dans un contexte où les pertes de récoltes seront considérables pour bon nombre d’exploitations, sans occulter les conséquences sur la campagne 2023-2024.
Prévenir, quand il n’est pas possible
de guérir
Face à des aléas impactant l’équilibre financier des exploitations viticoles, mais aussi, en regard, toute l’économie d’une filière dont les besoins non satisfaits aujourd’hui seront constitutifs d’un manque à gagner pour demain, l’enjeu du changement climatique et de la recrudescence en intensité et en fréquence des aléas, de quelque nature que ce soit, questionne sur leur prise en compte concrète, au travers de leur anticipation sur les exploitations (assurance, réserve climatique – au plus bas aujourd’hui – équipements), mais aussi sur l’accompagnement à mettre en place, notamment par la puissance publique pour affronter un risque climatique croissant.
Si cette inquiétude semble avoir été entendue dans les hautes sphères de l’Etat, avec un ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, ayant lancé une mission « flash » pour « évaluer précisément les dégâts dans des délais très courts », c’est avant tout sur les « leviers d’adaptation à court et moyen termes pour être encore plus résilients » que les attentes convergent aujourd’hui. Une urgence à agir dans un contexte où les campagnes se suivent et se ponctuent chacune de leur lot de douloureuses intempéries pour les viticulteurs et agriculteurs.
2022 : une année à grêle ?
Après un printemps 2022 particulièrement sec et chaud – troisième plus chaud depuis 1900 – et un premier épisode caniculaire à la mi-juin, les tendances saisonnières augurent, dans la continuité de ce début de campagne, d’un été ponctué « de situations anticycloniques plus fréquentes que la normale ». En effet, pour les mois de juin, juillet et août 2022, Météo France indique que « le scénario le plus probable sur une grande partie du Sud de l’Europe » conduirait à la succession de conditions météorologiques favorables aux « anomalies chaudes et sèches ».
Ainsi et si pour la moitié Nord le scénario le plus probable fait état d’un été 50 % plus chaud que les normales de saison, ce pourcentage est relevé à 70 % pour la moitié Sud. En regard, les probabilités de précipitations sur la période font état d’un été 33 % plus sec sur la moitié Nord et 50 % plus sec sur la moitié Sud de l’Hexagone. Si ce bulletin « ne permet pas de prévoir le détail des conditions météorologiques des prochains mois, il s’efforce [néanmoins] de déterminer les tendances attendues en moyenne sur le trimestre. »

«  Vive et qui vivra verra.
Celui qui croyait au ciel.
Celui qui n’y croyait pas.
Quand les blés sont sous la grêle.
Fou qui fait le délicat.
Fou qui songe à ses querelles.
Au cœur du commun combat. »
Extraits de « La Rose et le Réséda », Louis Aragon, mars 1943.

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