RENFORCER LE SYSTÈME RACINAIRE POUR AMÉLIORER LA DÉFENSE DES VÉGÉTAUX
Lors des deuxièmes Assises nationales de la biodiversité, en 2012, Claude Bourguignon tint une conférence intitulée « Protéger les sols pour préserver la biodiversité ». Dernier diplômé de la chaire de microbiologie des sols, fermée en 1986, il alertait (depuis plusieurs décennies déjà) sur la diminution drastique de la vie dans les sols. « Depuis 1900, nous avons perdu près de 90 % de notre activité biologique. » Retour sur une prise de parole d’une actualité toujours criante.
Comment un sol fait-il pour fonctionner pendant des milliers d’années sans être dégradé ? Le plus vieux modèle biologique que nous connaissons est la forêt de Bornéo. L’arbre est le maître du sol. Les anciens après avoir ruiné les sols, ont réussi à trouver un équilibre agrosylvo-pastoral et, au XIXe siècle, ont arrêté la famine en Europe. Empiriquement, ils avaient reconstitué l’arbre, sous forme de haies.
L’arbre fait tomber des branches et des feuilles mortes sur le sol. Les branches vont être attaquées par la faune épigée. Cette faune va manger tous ces bouts de bois, ces feuilles, et va faire des crottes, qui sont de la matière organique broyée en éléments très fins qui va permettre aux basidiomycètes (les champignons sont les seuls éléments au monde capable d’attaquer la lignine) d’attaquer ces crottes et les transformer en humus.
LIRE LE SOL COMME UN LIVRE
Conférence relatée aux pages 34-35 de notre numéro 1241-1242 Juillet-Août 2021 du Paysan Vigneron.