Prestation et sous-traitance : société de service viticole, une autre approche

21 août 2019

La Rédaction

Ne pas vouloir, ou pouvoir, embaucher directement du personnel, la sous-traitance de certains travaux viticoles peut s’avérer être une solution, autant pour les viticulteurs installés (notamment pour les raisons de saisonnalité de certaines tâches) que pour les énergies qui souhaitent créer une entité indépendant ou autonome. Une autre approche de l’emploi en agriculture.

Ionut Baciu, originaire de Roumanie, le patron d’ABC Viticulture, basé à Saintes, a présenté son approche de la viticulture par la société de service agricole.

 

Formation

Juriste de formation en Roumanie, j’ai travaillé dans le monde de publicité et directeur de média télévisuel à mi-temps. Mes grands-parents étaient viticulteurs en Roumanie, je suis venu voir les différences entre la Roumanie et la France, et c’était un très bon business.

 

Rapide parcours

Je suis arrivée en France en 2010, où j’ai fus ouvrier à Segonzac. J’ai préparé ensuite cette affaire durant trois ans, employé chez différents vignerons.

Décembre 2015, j’ai créé la société. J’ai commencé tout seul, et, petit à petit, j’ai monté un effectif, jusqu’à une centaine de personnes aujourd’hui.

 

Recrutement et formation

Il se fait par le bouche à oreille, de nombreux ouvriers qui travaillent en France depuis 7 ou 10 ans. J’offre de bonnes conditions de travail par la fidélisation (la possibilité de logement, voiture de transport dans les vignes, outils Infaco ou Pellenc). Les clients étaient réticents au début, ils m’accordaient trois ou quatre hectares, et avant de monter après le travail fourni.

C’est difficile pour la formation, éventuellement la météo, mais je m’investis pour créer de bonnes conditions de travail et former du personnel.

Je discute avec des propriétaires afin qu’ils me laissent un ou deux hectares, je lui offre la prestation afin de pouvoir former mon personnel. Ensuite, je constitue des équipes de 8 à 9 personnes (un ou deux véhicules), en fonction du client et de la taille des exploitations.

 

Gestion des effectifs

La période de relevage est compliquée, il faut être disponible pour le client en fonction de ses vignes, de ses traitements. Ce n’est pas possible de faire venir quelqu’un, de perdre une journée, de lui laisser une heure pour se former et le laisser dans la vigne. Je les forme en amont. Il est important que les clients voient les mêmes personnes tous les ans, pour ne pas changer de personnel et fidéliser la clientèle. Je suis très réglementé sur les statuts, les prix, les charges.

J’ai constaté dans cette branche qu’il existe beaucoup de sociétés très sérieuses. Étant Roumain, je n’avais aucun prêt, aucun crédit. J’ai commencé doucement, je me suis investi beaucoup et j’ai formé du personnel. Les gens venant de Roumanie, j’ai formé tous mes ouvriers.

 

Saisonnalité du travail

Je me suis investi dans le maraîchage, et je fais attention à la rotation du personnel, notamment avec ceux qui font des saisons de trois mois, et partent un mois ou un mois et demi. Certains saisonniers restent fidèles à notre société et chaque chef d’équipe connaît la parcelle ou le domaine dans lequel il va œuvrer.

J’ai investi dans deux tracteurs pour la mécanisation : désherbage, plantation (manuelle ou mécanique), maraîchage, et même coupage du bois.

 

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