Poullignac : Un festival de patois très couru

24 octobre 2012

Poullignac, petit village du canton de Montmoreau – 80 habitants en toutes saisons, 800 à 1 000 lors de son festival patoisant, le dernier dimanche de juin.

En juin 2013, le festival signera sa 23e édition. D’abord créé pour fédérer les gens de la commune, il a connu un mouvement ascensionnel de première grandeur. Est-ce la proximité de Mainfonds et de son meeting aérien qui lui donnerait des ailes ? Une chose est sûre, le festival a trouvé son public.

Tous les ans, 800 à 1 000 spectateurs (leur nombre varie en fonction de la température, plus il fait frais, plus ils sont nombreux) se pressent pour applaudir sketches, scénettes, chansons en patois.

Car Poullignac est un « tutti frutti » où se mêlent tous les genres, excepté le théâtre « pur et dur ». Formats courts et humour tendance grivoise au programme. Les « one-man-show » s’enchaînent. Chacun, ils ne durent pas plus de 10 mn/un quart d’heure. L’an dernier, une vingtaine d’artistes amateurs, en solo ou en duo, se sont succédé sur scène. « C’est déjà énorme » souligne Mireille Neeser, ci-devant maire de Poullignac, spécialement chargée des relations avec les patoisants (elle en héberge un certain nombre). En monsieur loyal, Birolut après qu’Hélène Favroul, alias la Jhavasse, ai longtemps tenu le micro. Mais une « brouille » l’a éloignée du festival. Un classique dans le petit monde du patois, qui en a vu d’autres.

Le déroulé du festival est immuable : messe en matinée dans l’église du village avec une « spéciale dédicace » cette année : après quatre ans de restauration, les belles fresques murales du 14e siècle ont pu être dévoilées. Suit le déjeuner puis, à 14 heures pétantes, les « choses sérieuses commencent ». On attaque le festival proprement dit. Le spectacle est gratuit, une tradition à Poullignac. « Nous avons commencé comme ça. Pas question de changer » confirme Mireille Neeser. Les organisateurs se « rattrapent » sur les repas, la buvette. A vrai dire, ce n’est tellement l’esprit de lucre qui anime le comité des fêtes ou la municipalité, les deux piliers de l’événement. Poullignac se vit plutôt comme une grande famille du rire patoisant. Il paraît que Goul’à r’sort – 82 printemps – même patraque, se « requinque » à l’approche du festival. Elle aurait demandé à Mireille Neeser de monter une maison de retraite pour les patoisants. Bravo d’avoir tenté, Goul’à r’sort ! Mais le festival souhaite aussi attirer les « petits jeunes ». « Le but est quand même d’essayer de faire revivre ce patois, montrer qu’il n’est pas complètement démodé. » Et ça marche ! De jeunes patoisants pointent leur nez, le fils d’au Fernand, qui travaille sur Angers, la petite Julie et sa guitare, la Jhustine, la Margotte ou le Natol. A côté des anciens, les jeunes pousses renouvellent l’exercice, ouvrent portes et fenêtres. Avec eux déboule un public rajeuni. « Poullignac leur sert un peu de tremplin » constate avec bonheur M. Neeser. Cette année, un sketch l’a particulièrement séduit. Celui du Natol. Son propos ? Le « reun » (le rien). « Un ton décalé à la Devos » s’enthousiasme-t-elle.

La programmation s’établit un peu au contact de ces jeunes. Des festivals qu’ils fréquentent, ils ramènent des idées, des talents. C’est peut-être à eux que l’on doit le jazz en patois ou le Blues des Cagouilles, « marrant comme tout ». Ces intermèdes musicaux ont émaillé le festival 2012. Poullignac ou le patois festif, sans prise de tête. Du goût de – presque – tout le monde.

 

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