« Nous sommes tous co-responsables »

11 mars 2009

La situation actuelle du Pineau inspire plus de points d’interrogation que de certitudes à Patrick Mourlhon, directeur de l’unité de Sireuil, spécialiste du Pineau en grande distribution. Une chose est sûre : si le Pineau va moins bien qu’il pourrait aller, la responsabilité lui semble partagée.

« A l’heure actuelle, la situation n’est pas forcément compliquée, mais je pense qu’elle va le devenir, de par le décalage qui commence à s’instaurer entre la viticulture et le négoce. Aujourd’hui, la viticulture n’est pas loin de ne plus vouloir vendre pour ne pas payer trop d’impôt. Les cours risquent de s’enflammer pour suivre l’évolution du Cognac. Derrière, va-t-on voir la grande distribution se désintéresser du Pineau avec pour conséquence d’enfermer le Pineau dans une spirale à la baisse, qui limiterait son développement au seul marché franco-belge ? Le Pineau deviendra-t-il le fait de gens un peu plus spécialisés en amont, pourvoyeurs de gros volumes ? Coopératives comme producteurs peuvent gérer des modifications tarifaires beaucoup plus facilement qu’un simple négociant, surtout quand on accuse celui-ci “de s’en mettre plein les fouilles”, ce qui est complètement faux. L’environnement me semble rempli de points d’interrogation. C’est d’ailleurs assez embêtant pour savoir quelle politique mettre en place sur le Pineau. L’absence de marques ! C’est un problème vieux comme Hérode. Le Pineau est un produit “par défaut” et nous en sommes tous co-responsables. A un moment donné, la marque leader a voulu tenir ses parts de marché et il a fallu diminuer les prix. D’où le relatif gommage de la politique de différenciation. En l’absence d’une marque qui se détache en terme de prix comme d’image, il est difficile de mettre en avant des spécificités, à part des politiques de niches comme on sait le faire. Des sociétés de distribution comme La Martiniquaise et d’autres soutiennent les marques de Porto. Pourquoi n’est-ce pas le cas pour le Pineau ? Le regard porté sur le Pineau me semble toujours trop marqué par l’amont, pas assez par l’aval. A titre d’exemple je citerai la modification du décret d’appellation ou la mise en place de l’ODG. Ce n’est pas de cette manière qu’on réglera la problématique du Pineau. Personnellement, je me sens assez dépité du tour actuel des événements. Mais ces propos n’engagent que moi. Je ne détiens pas la vérité. »

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