ORECO : »Stock de riche »

23 février 2011

Il y a le stock de pauvre, quand ça va mal et le stock de riche, quand ça sourit. Actuellement, la progression du stock Oreco s’explique plutôt par la deuxième hypothèse. Mais les contraintes environnementales ont aussi tendance à doper la « solution Oreco ».

 

 

oreco.jpgAu printemps 2010, le stock entreposé chez ORECO a dépassé pour la première fois de son histoire les 500 000 hl AP. Au 30 juin 2010, ce stock représentait 13,4 % du stock régional, soit presque un quart des réserves totales de Cognac. Mieux, la part d’Oreco a progressé d’un point d’un exercice à l’autre, passant de 12,7 % à 13,4 %. Chez Oreco, les volumes augmentent selon deux logiques : une logique liée à la crise (quand les eaux-de-vie ne se vendent pas, elles sont stockées en attente d’acheteurs) et une logique liée aux anticipations positives des négociants. Pour résumer, le stock d’Oreco prospère quand le Cognac va mal mais aussi quand le Cognac va bien et surtout escompte d’aller beaucoup mieux encore. Dans le cas présent, c’est bien sûr la seconde version qui est à la manœuvre.

Après le coup de froid de 2008-2009, les ventes de Cognac sont reparties sur leur lancée. Mais surtout, ce qui impacte Oreco, ce sont les campagnes de distillation soutenues qui s’enchaînent depuis quelques années. Dues aux projections positives des négociants, elles ne sont pas descendues en dessous des 600 000 hl AP. Quant à la production d’eaux-de-vie de la dernière récolte, beaucoup la voient dépasser les 650 000 hl AP. Par rapport aux besoins actuels (sorties de 470 000 + 60 000 d’évaporation), cela représenterait un delta de presque 200 000 hl AP.

demande d’extension

Ces eaux-de-vie, il faut bien les stocker. Certes, les services de la Dreal (ex Drire) disent regorger de demandes d’extension de distilleries, de chais de stockage. « La région de Cognac va mieux. Nous le voyons au flux des dossiers. » Mais quand l’extension des chais anciens n’est pas possible, reste la construction de chais neufs. Sauf que se posent alors les contraintes environnementales et de sécurité : terrain à trouver, distances à respecter, étude d’impact, étude de danger, coûts élevés… Lorsque le volume à loger n’est pas énorme, le coût unitaire (à l’hl AP) peut très vite virer au rouge. Les opérateurs – surtout dans le camp du négoce – font leurs calculs et trouvent parfois plus avantageux de stocker les eaux-de-vie à Oreco. Un marchand en gros témoigne : « Aujourd’hui, Oreco est devenue une structure de stockage très moderne, très pointue, très au fait de la réglementation en matière d’environnement, de sécurité, de traçabilité. Elle “brasse” beaucoup d’eaux-de-vie et a gagné de nombreux points de productivité. Ainsi, ses tarifs n’ont pas augmenté depuis plusieurs années. Elle est devenue une structure économique intéressante. »

A côté du stockage « sec », Oreco effectue des prestations à la demande des « donneurs d’ordre ». Pour les négociants, il s’agit d’un gros avantage. Car même les eaux-de-vie en contrats de bonne fin peuvent commencer à être travaillées. Une grille de facturation tarifie les prestations de stockage ainsi que les manutentions. Elle s’appuie sur différents critères dont le volume.

Une autre dimension caractérise Oreco, sa dimension financière. A une époque où les stockages avec garantie de bonne fin sont légions – et les demandes de prêts qui vont avec – le stockage Oreco représente un gage de sécurité supplémentaire. L’inscription des récépissés-warrants dans les registres de la société – l’apanage des magasins généraux agréés – offre des garanties « béton » quant à la présence physique de la marchandise nantie dans les chais.

Oreco dispose en propriété de 58 entrepôts et de divers chais loués, pour une capacité totale de stockage de près de 900 000 hl vol. Un projet de développement porte sur la construction de 12 chais supplémentaires, sur le site de Merpins. D’une capacité unitaire de 19 900 hl vol., ces nouveaux entrepôts porteraient la capacité du site à 710 000 hl vol. Il serait alors classé « Seveso seuil haut ». Le permis de construire a été déposé le 1er juillet 2010.

« Ce projet s’appuie principalement sur les besoins de Martell et d’Hennessy » note un opérateur. Plus globalement, Oreco s’est inspirée de l’étude prospective réalisée en 20008 par le BNIC et le cabinet EuroGroup. Cette étude prévoyait une augmentation des ventes de Cognac qui pourrait atteindre 18 millions de caisses en 2015 (12,8 millions de caisses de Cognac ont été vendues en 2010). « Pour répondre à cette demande croissante et maintenir ainsi sa part dans la capacité de stockage de la région, la société a décidé l’extension du site de Merpins » a expliqué Jean-Daniel Fougère, président d’Oreco, lors de l’assemblée générale qui s’est déroulée le 14 décembre 2010. En fin de réunion, Daniel de Saint Ours, directeur général délégué, a présenté la réglementation Seveso. D. de Saint Ours a remplacé l’an dernier Martine Fourquet à la tête des services de l’Oreco.

Un stock négoce en progression
Sur l’exercice clôturé au 30 juin 2010, Oreco a réalisé un chiffre d’affaires de13,8 millions d’€ et un résultat d’exploitation de 2 millions d’€. A cette date, la société administrait 8 411 lots d’eaux-de-vie, propriété de 1 732 déposants. L’exercice a mis en lumière une nouvelle progression des stocks déposés par les négociants, marchands en gros, bouilleurs de profession. Leur part représentait 69 % du stock global (328 000 hl AP) contre 31 % pour les bouilleurs de cru et coopératives. Le 30 juin 2006, cette proportion était totalement inversée : 35 % pour le négoce et 65 % pour la viticulture.
En comptes d’âge, le stock géré par Oreco reflète assez exactement la structure du stock Cognac. C’est d’ailleurs l’une de ses caractéristiques : offrir une cartographie du stock régional. Le « bloc » des comptes jeunes (0, 1, 2, 3) représente 68 % du total et les comptes 7 et plus 15 % de l’ensemble. A noter qu’Oreco détient un pourcentage très important des comptes 6 et 7 de la région (respectivement 20 % et 33 % du stock régional). Par cru, la prime va aux Fins Bois (55 % du total). Sur l’exercice 2009-2010, le stock était assuré pour une valeur de 621 millions d’€, contre 571 millions d’€ à la clôture précédente.
Des fûts, pour 80 % et des tonneaux pour le solde, constitue la futaille d’Oreco. Au cours de l’exercice, les achats de futaille neuve et de futaille rousse se sont élevés à 20 000 hl vol.
Les effectifs d’Oreco s’élèvent à 47 salariés.

 

 

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