A l’occasion du dernier salon Vinitech, la revue « Le Paysan Vigneron » et la Station viticole du BNIC avaient organisé une conférence sur les maladies du bois qui représentent pour le vignoble de Cognac une préoccupation majeure. La capacité de production d’un certain nombre de parcelles d’Ugni blanc semble affectée par l’eutypiose et l’esca-BDA, et les faibles niveaux de production des millésimes 2007 et 2008 confirment cette inquiétude. Le vignoble de Cognac est peut-être l’une des régions viticoles qui a le plus sous-investi dans l’entretien des vignes depuis 15 ans et les résultats de l’Observatoire maladies du bois en Charentes attestent de cette décapitalisation. Lors de cette conférence, les débats ont permis d’une part de prendre toute la mesure de la gravité de la situation et d’autre part de porter un regard lucide sur les perspectives de lutte à court et moyen terme. Bien que de nouveaux axes de recherches aient été engagés ces dernières années, ces efforts ne sont pas en mesure de se concrétiser par la découverte de moyens de lutte chimiques susceptibles de remplacer l’arsénite de soude. Le seul véritable espoir réside dans un certain nombre d’acquis scientifiques récents qui confirment le bien-fondé des mesures de lutte dites préventives. Investir dans des moyens de lutte préventifs, c’est avant tout porter plus d’attention à l’entretien « du capital souches » en établissant avec soin les jeunes pieds, en ayant des gestes de tailles plus respectueux, en remplaçant régulièrement les manquants… Certains viticulteurs peuvent penser que ce discours est un concentré de vieilles recettes qui n’ont pas fait leurs preuves depuis 30 ans. Or, il n’en est rien, l’intérêt de toutes ces pratiques est scientifiquement validé. Le fait de seulement limiter l’expansion des maladies du bois ne constitue pas une réponse technique idéale, mais c’est aujourd’hui la seule solution qui marche. Le dossier qui est présenté dans les pages suivantes n’a qu’un seul objectif : « convaincre les viticulteurs de la région de se donner les moyens de moins subir l’expansion des maladies du bois ».