L’Optimisation des travaux de mécanisation est de pleine actualité

28 mars 2009

La Rédaction

1030_20.jpegLa maîtrise des charges de production est devenue une préoccupation permanente de nombreux viticulteurs. Si, dans un premier temps, les efforts de productivité ont porté sur la réduction des charges de main-d’œuvre, actuellement l’optimisation des travaux de mécanisation s’impose comme une préoccupation nouvelle. Bon nombre de propriétés réalisent avec les tracteurs interlignes des travaux combinés (entretien du sol et rognage, désherbage localisé et broyage d’herbe…) et sur les domaines de grandes surfaces, les utilisations en polyvalence des MAV ont tendance à se développer. Actuellement, les principaux constructeurs de vendangeuses « investissent » sur ce créneau de marché en proposant des solutions beaucoup plus fonctionnelles sur les plans technologique et économique. Les évolutions au niveau de la conception des châssis porteurs et des gammes d’outils semblent permettre d’aborder les utilisations en polyvalence d’une manière plus « opérationnelle ».

La mécanisation des vendanges est devenue une intervention majeure dans la plupart des vignobles et sa mise en œuvre a entraîné une évolution des pratiques d’entretien du vignoble et de la conduite des vinifications. Le marché des vendangeuses en France enregistre cette année un recul qui est à relier avec le contexte économique morose de nombreuses régions viticoles. Par ailleurs, dans des régions viticoles comme la zone méridionale et le Bordelais, les niveaux d’équipements ont été élevés depuis 4 à 5 ans, ce qui explique la baisse des ventes en 2003 qui est somme toute logique après une période d’achats importants. On constate que le marché des machines tractées semble s’être stabilisé autour de 10 à 15 % des ventes totales et ces vendangeuses correspondent aux attentes de propriétés désireuses de maîtriser en interne l’organisation des chantiers de récolte. La vocation essentielle est bien sûr de cueillir les raisins dans les meilleures conditions possibles de respect de l’intégrité des grappes et du végétal. La notion de performance technologique des vendangeuses intègre aujourd’hui des aspects qualitatifs à part entière qui sont en phase avec les attentes commerciales de la filière vins et spiritueux. Le développement des systèmes de contrôles électroniques du fonctionnement des ensembles de récolte (en particulier au niveau de la maîtrise du secouage), l’apparition des trieurs pour éliminer les feuilles et les pétioles constituent des avancées attendues par les vinificateurs, mais les œnologues attendent toujours mieux notamment au niveau de la protection de la vendange et de la maîtrise de l’hygiène. Les constructeurs intègrent aussi dans leurs réflexions sur la conception des futures gammes les aspects économiques qui ont été la clé du succès du développement du marché des vendangeuses depuis 25 ans. Il faut se rappeler que la MAV est le seul équipement qui a permis de réduire de plus de 50 % les charges de récolte, et cette obligation de productivité économique est aujourd’hui totalement associée à la conception des matériels. Actuellement, les constructeurs abordent les fabrications des vendangeuses automotrices à partir d’un module de base, une plate-forme enjambeuse polyvalente conçue pour porter l’ensemble de récolte spécifique et d’autres équipements.

A la fin des années 80, la polyvalence n’avait pas réellement trouvé son public

L’utilisation en polyvalence des machines à vendanger n’est pas une idée récente puisque, dès le milieu des années 80, plusieurs constructeurs avaient essayé de développer ce concept. Au départ, seules les propriétés de grandes surfaces, des entrepreneurs structurés et quelques CUMA se sont intéressés à la polyvalence et principalement pour la réalisation des traitements. Dans les vignobles larges (à plus de 2,50 m d’écartement), la polyvalence des MAV n’a jamais réellement justifié son intérêt au niveau de la compétitivité économique par rapport aux interventions avec les tracteurs interlignes. A l’inverse dans les vignes plantées à 2 m d’écartement, l’utilisation de MAV en polyvalence engendre une économie des charges de mécanisation substantielles pour des propriétés d’une surface de plus de 40 à 50 ha. Le principal handicap au développement de la polyvalence a été pendant longtemps le prix d’achat élevé des outils pour réaliser les travaux. En effet, il fallait pratiquement réaliser des montages spécifiques pour s’adapter aux caractéristiques des différents modèles d’une même gamme. Lors de renouvellement des vendangeuses, les équipements polyvalents devaient alors être systématiquement reconditionnés pour être utilisés sur les nouveaux châssis. Le coût de ces transformations a longtemps été un handicap vis-à-vis des utilisations en polyvalence d’autant qu’aucune réflexion n’était menée sur les outils. Les montages en polyvalence étaient réalisés par des artisans souvent ingénieux dont l’approche était de faire du sur mesure pour satisfaire les besoins des clients et de s’adapter aux contraintes de porteurs. De telles fabrications étaient en général performantes mais coûteuses du fait de l’impossibilité de faire de la série. Depuis le milieu des années 90, l’utilisation en polyvalence des MAV a connu un nouveau regain d’intérêt sous l’impulsion de la société Pellenc qui a développé un concept global de polyvalence au travers de la multifonction. L’approche de Roger Pellenc a été de construire un véritable automoteur polyvalent conçu pour diverses fonctions à l’avant (par le biais d’un bras porteur) ou sur le châssis avec en priorité la vendange mécanique et à l’arrière pour une série d’autres interventions au travers d’outils spécifiques fabriqués par la société. L’approche Pellenc a été aussi de développer une gamme longue d’outils spécifiques (pulvérisateurs, prétailleuses, palisseuses, rogneuses, effeuilleuse…) qui a capté l’intérêt de responsables de propriétés où l’on était à la recherche d’économie d’échelle en matière de charge de mécanisation. Pellenc a fait franchir à la polyvalence un nouveau seuil de fonctionnalité. Les autres constructeurs ont eu dans un premier temps une réaction d’attentisme vis-à-vis de ce regain d’intérêt autour de la polyvalence. New Holland et Grégoire ont continué de nouer des partenariats avec des constructeurs spécifiques pour proposer une offre d’outils plus fonctionnels, mais la conception proprement dite des porteurs n’avait pas été à l’époque remise en cause.

Des évolutions technologiques importantes ont fait progresser ce concept à partir du milieu des années 90

Le redémarrage de ce marché de la polyvalence n’a été significatif qu’à partir de la fin des années 90 et cela a mis en exergue de nouveaux besoins en matière de performances de traction et de conduite des automoteurs. Les évolutions technologiques au niveau des transmissions hydrostatiques réalisées soit directement par les constructeurs de MAV ou par les fournisseurs de composants hydrauliques ont permis d’optimiser le fonctionnement des plates-formes enjambeuses à la fois sur le plan de la constance de la motricité et de la régularité d’utilisation des outils. La conduite des automoteurs en polyvalence nécessite des compétences et de l’attention au niveau des chauffeurs, surtout quand les outils sont positionnés à l’arrière du châssis. Les constructeurs ont essayé de répondre à cette attente en développant une série d’équipements d’assistance à la conduite qui permettent au chauffeur de concentrer son attention sur les opérations essentielles. Par exemple, les manœuvres en bout de rangs avec un pulvérisateur trois ou quatre rangs sont grandement facilitées par un repliage et une ouverture automatique des rampes de pendillards. Des systèmes de contrôle et de régulation automatiques des hauteurs de travail et de centrage des outils ont aussi fait leur apparition. De nouveaux systèmes d’attelage et de décrochage des outils permettent de réaliser ces opérations facilement et surtout dans un délai court de 30 à 40 minutes. Au début des années 90, le décrochage d’une cellule de pulvérisation demandait pratiquement une demi-journée. Certains constructeurs de vendangeuses proposent aussi des outils de polyvalence spécifiques pour que leurs clients disposent de solutions technologiques fiables et plus attractives sur le plan financier.

La pulvérisation reste une intervention principale en polyvalence

Des travaux très divers comme le prétaillage, les traitements, l’effeuillage, les rognages, le palissage, l’entretien des sols… peuvent être désormais réalisés avec des châssis polyvalents. C’est d’ailleurs dans ce domaine que l’on observe aujourd’hui les plus grandes différences entre les constructeurs au niveau des porteurs comme des outils. D’une manière générale, l’utilisation en polyvalence des MAV ne peut être envisagée que si le chauffeur dispose de véritables aptitudes car ce type de conduite n’a rien à voir avec celle d’un tracteur interligne réalisant des interventions combinées. Certains constructeurs proposent et « vendent » maintenant à leurs clients des séminaires de formation à la conduite des automoteurs afin de les aider à tirer le meilleur profit de ces outils. Les trois principaux constructeurs de vendangeuses s’intéressent désormais fortement à ce marché de la polyvalence mais en développant des approches différentes. Pellenc s’est beaucoup investi dans la multifonction au niveau de la conception des porteurs comme des outils. C’est le seul constructeur qui a développé une gamme propre d’équipements de polyvalence en s’appuyant sur des fabrications spécifiques. New Holland a fait considérablement évoluer sa gamme de porteurs justement pour optimiser les utilisations en polyvalence et des accords de partenariat privilégiés ont été signés avec des constructeurs comme Berthoud et Binger France. Chez Grégoire, toutes les nouvelles vendangeuses qui sont sorties depuis plusieurs années sont adaptées à des utilisations en polyvalence plus intensives, et les lignes d’équipements des filiales du groupe Lagarde et Paris associées au groupe permettent aujourd’hui de proposer une gamme large d’outils. Le seul revers de cette évolution vers la polyvalence est lié aux conséquences de l’utilisation plus intense des porteurs qui accentue le vieillissement de nombreux organes et fait chuter la cote argus des machines encore récentes.

Bien apprécier l’intérêt etles conséquences d’une utilisation intensives des porteurs

Un concessionnaire nous expliquait qu’au bout de cinq années d’utilisation, des MAV utilisées en polyvalence ayant réalisé 3 000 à 4 000 heures de travaux divers ne peuvent pas être rachetées et revendues au même prix que des modèles identiques ayant seulement effectué 700 à 1 000 heures de vendanges. La décote annuelle des machines à vendanger tient compte de la durée d’utilisation comme c’est déjà le cas pour les tracteurs agricoles et les moissonneuses-batteuses. Les calculs prévisionnels de rentabilité d’utilisation des châssis de MAV en polyvalence ne doivent pas sous-estimer cette dépréciation de valeur liée à un niveau d’activité supérieur de plusieurs centaines d’heures par an. On peut également imaginer que des niveaux de consommation de carburant de 15 à 20 l/heure sont un peu disproportionnés pour réaliser des travaux de rognage, de palissage ou de prétaillage. Certes les nouveaux moteurs sont moins « gourmands » mais toujours plus qu’un tracteur interligne. La réalisation des traitements avec des châssis polyvalents qui constitue une opération essentielle sur le plan de la rentabilité est sans aucun doute à l’origine des principaux symptômes de vieillissement (en raison du pouvoir de corrosion des pesticides) des matériaux utilisés pour la fabrication des vendangeuses. Ces phénomènes semblent tout de même moins marqués avec les dernières générations de MAV qui sont beaucoup mieux adaptées à des conditions de travail plus difficiles. On constate aussi que dans des vignobles comme le Midi ou le Bordelais, un certain nombre de propriétés utilisent la polyvalence des vendangeuses pour d’autres interventions que la pulvérisation. L’augmentation de surface des propriétés, le retour vers des densités de plantations plus élevées, la raréfaction d’une main-d’œuvre qualifiée sont aussi des éléments qui plaident en faveur d’une réorganisation des travaux mécaniques. L’utilisation en polyvalence des châssis de machines à vendanger est une démarche rationnelle en phase avec les nouvelles attentes de mécanisation de nombreuses exploitations, mais pour capter un large public elle devra générer des économies substantielles par rapport aux approches de mécanisation traditionnelles. Au niveau des constructeurs, les récents renouvellements complets des gammes témoignent de la volonté d’entreprises comme Pellenc et New Holland de miser durablement sur ce créneau de marché de la polyvalence alors que Grégoire s’y oriente avec plus de mesure tout en proposant un autre concept de polyvalence. Un constructeur comme Alma continue d’une part de travailler activement le créneau des vendangeuses tractées et d’autre part de promouvoir son automotrice Alinéa.

Trois automotrices chez Ero pour partir à la conquête du marché Français

1030_22.jpegLe constructeur allemand Ero, qui n’avait jamais eu une volonté de développement commercial en dehors des limites du vignoble de son pays d’origine, semble s’intéresser au marché viticole d’Europe. La commercialisation récente d’une gamme d’automotrices composée de trois modèles atteste de cette volonté nouvelle de conquête de marché. Au cours des dernières vendanges, l’équipe technique a choisi de tester l’automotrice SF 200 dans le Midi de la France et en Charente. Cette vendangeuse non polyvalente dispose d’un poste de conduite central et d’un système de type hydrostatique Twin-lock. Cela permet d’obtenir une parfaite maîtrise des débits d’huile à des régimes très différents et dans les conditions de topographie et de portance de sols les plus difficiles. Globalement, la nouvelle automotrice Ero dispose d’une qualité de finition technologique à la fois sur les différents plans de l’équipement de contrôle de fonctionnement, de la conception mécanique générale et de l’ensemble de récolte. La cueillette des raisins est effectuée par des secoueurs en polyamide moulé dont la forme et la matière ont été étudiées pour respecter l’état de la vendange et la végétation. Le convoyage de la récolte est réalisé par un seul tapis (de grande largeur) situé du côté de la benne unique de 25 à 30 hl à vidage latéral. Selon le constructeur, ce système de réception et de convoyage facilite l’extraction dans la chute des fragments de feuilles et de débris végétaux divers en raison de la différence de niveaux entre les deux côtés du tunnel de récolte. Le centrage du tunnel de récolte est géré automatiquement et l’ensemble des paramètres liés à la récolte est visualisé très précisément au niveau de la cabine grâce à un ordinateur de bord fonctionnel. La cabine, d’un grand confort, dispose aussi d’un équipement de bord qui permet au chauffeur de visualiser en permanence le bon fonctionnement de la MAV. L’ergonomie et l’habitabilité de la cabine ont été pensées pour le confort du chauffeur qui bénéficie à la fois d’espace et d’une bonne vision de son travail. Il est possible de commander différents programmes de récolte (par exemple adaptés à des cépages aussi différents que le Merlot et l’Ugni blanc) et d’en moduler les caractéristiques très facilement. Avant la chute des raisins dans la benne, il est possible de réaliser le tirage de la récolte par le biais d’un égrappoir spécifique construit par la société Ero. Dans le vignoble de Cognac, la distribution de la gamme de matériels et de vendangeuses Ero pourrait être assurée en 2004 par les Ets Maunais à Segonzac.

Fort de l’accueil de la tractée Sélecta, Alma lance une nouvelle automotrice

1030_23_2.jpeg1030_23_1.jpegChez Alma, la vendangeuse autotractée Sélecta est arrivée à maturité sur le plan de la technologie de récolte. M. Didier Arnaud et ses collaborateurs ont réussi avec ce modèle à faire complètement oublier les déboires de la gamme précédente. Indéniablement, la tractée Sélecta a atteint un bon niveau de fonctionnalité et de qualité au niveau du respect des raisins. Le système d’attelage simple et rapide confère à la machine une grande maniabilité. Les secoueurs ZRP, le guidage automatique, les rampes d’écailles souples, le convoyage à godets souples procurent à la tête de récolte de bonnes performances et ce n’est pas un hasard si ce modèle est dans une phase de reconquête de marché. Le constructeur, qui bénéficie d’une solide image sur le créneau des tractées, essaie depuis 5 à 6 ans de développer une gamme d’automotrices, mais en France les différents modèles n’ont pas jusqu’à présent connu la même réussite. M. D. Arnaud souhaite investir sur ce créneau de marché pour satisfaire les attentes de ses distributeurs, et à l’occasion du dernier SITEVI le lancement de la nouvelle automotrice Alinéa 100 XL a conforté la stratégie de l’entreprise. Il s’agit d’une vendangeuse non polyvalente ayant un centre de gravité très bas qui utilise toute la technologie de récolte Alma. Le système de centrage automatique sur le rang indépendant des roues avant permet d’avoir un débattement de 40 cm (droit ou gauche) de la tête de récolte, ce qui facilite le respect du végétal et la conduite de la machine. Une attention particulière a été portée au niveau du poste de conduite (l’ergonomie, les équipements) afin de rendre cette automotrice compétitive. La société Alma a aussi développé un trieur de vendange depuis deux ans et actuellement le produit est arrivé à maturité. Le principe du matériel repose sur une élimination des feuilles et pétioles par un aspirateur lors de la chute des raisins. Le trieur Alma pourra se monter sur les vendangeuses tractées et automotrices.

Une nouvelle gamme de vendangeuses New holland « pensées » pour la qualité et la polyvalence

1030_24_1.jpeg1030_24_2.jpeg1030_24_3.jpegL’héritage technologique des vendangeuses New Holland est particulièrement riche puisque les vendangeuses actuelles utilisent toujours des principes technologiques qui ont marqué l’évolution de la technologie de récolte au cours des décennies 80 et 90. La tête de récolte pendulaire, le convoyage avec des norias, le secouage SDC, le concept de châssis polyvalent des générations 2014 et 2020 sont des évolutions marquantes signées « Braud » qui ont satisfait les attentes des utilisateurs et contribué à la notoriété de la marque. Le groupe New Holland continue de miser sur le marché de la vendangeuse en jouant la carte de l’innovation. En effet, 2003 est un millésime important pour les machines « bleues » avec la sortie d’une nouvelle gamme de vendangeuses dotées d’innovations au niveau de l’ensemble de récolte et du châssis porteur. Le constructeur avait mené ces deux dernières années une réflexion de fond sur l’utilisation des machines à vendanger qui a permis de mieux cerner les attentes des viticulteurs. La qualité de la récolte et la facilité d’utilisation des châssis en polyvalence sont des préoccupations majeures que le bureau d’étude a essayé d’intégrer dans la technologie de la nouvelle gamme VM et VL. Les nouvelles vendangeuses sont équipées d’une technologie Braud qui rend les conditions de récolte plus souples et plus modulables selon l’agencement de la végétation des parcelles. Les secoueurs sont montés à l’avant sur un arbre oscillant et ils sont maintenus à l’arrière par des fixations flexibles (ne nécessitant aucun entretien et graissage) en remplacement des traditionnelles biellettes et roulement (beaucoup plus rigides). Un système breveté permet aussi de mettre en position d’attente et d’activer des secoueurs très rapidement et aussi de modifier très rapidement les réglages de positions des secoueurs. Enfin, le réglage rapide de l’écartement horizontal des secoueurs (pour s’adapter à des épaisseurs de végétation variable) est effectué depuis le poste de conduite par le biais d’une commande électrique. Sur la gamme VL, les paniers ont été redessinés afin d’en améliorer la capacité de 50 % et d’accroître l’étanchéité au sol. D’autre part, le nettoyage de la vendange est optimisé avec le montage en série sur tous les nouveaux modèles des égreneurs de la société SOCMA. Ensuite, les châssis des gammes VM et VL ont également été conçus pour s’adapter à des utilisations en polyvalence beaucoup plus intenses et ainsi un système breveté permet la pose et la dépose rapides de l’ensemble de récolte. Le nouveau système de désaccouplement permet à l’utilisateur d’enlever l’ensemble de récolte et de remonter par exemple une cellule de pulvérisation sans clé et sans assistance en moins de trente minutes. Par ailleurs, tous les modèles sont équipés d’une flèche avant pour le montage d’outils comme les prétailleuses, les rogneuses, les effeuilleuses… Un système de crochetage automatique associé à des prises rapides d’huile rend les opérations d’attelage et de dételage simples et rapides. Des partenariats ont été développés avec la société Berthoud en pulvérisation et Binger France pour la prétaille et le rognage pour proposer des équipements de bases communs à tous les modèles des gammes VL et VM. Le développement de la fonctionnalité des châssis en matière de polyvalence s’appuie aussi sur une nouvelle transmission hydrostatique. La puissance de traction des moteurs de roues avant et arrière a été augmentée et la nouvelle pompe d’avancement permet de programmer et de maîtriser la constance de la vitesse d’avancement quelles que soient la topographie et les conditions de portance des sols. C’est d’ailleurs un radar qui assure le contrôle et la mise en œuvre de la régulation de la vitesse d’avancement. Le poste de conduite a été aussi complètement reconditionné sur le plan du confort (siège pneumatique grand confort, climatisation, chauffage, vision avant et arrière améliorée) comme de la qualité des équipements embarqués. La nouvelle poignée multifonction regroupe tous les réglages nécessaires au fonctionnement de l’ensemble de récolte et tous les réglages utilisés pour la commande des équipements de polyvalence. Huit programmes préenregistrés permettent de rendre fonctionnels les outils aussitôt qu’ils sont attelés après une rapide reconnaissance de fonction pulvérisation, prétaillage, rognage… Cette évolution est importante car elle permet de rendre les utilisations de polyvalence immédiatement opérationnelles sans aucune intervention annexe sur l’équipement de bord monté en série. La conception et l’ergonomie du poste de conduite ont été complètement réaménagées afin de s’adapter à des conditions d’utilisation plus intenses au cours de l’année La nouvelle génération de vendangeuses New Holland, avec la gamme VM pour les plantations étroites à partir de 1,30 m et la gamme VL pour les vignes à partir de 1,80 m, se décline en une diversité de modèles selon le niveau de puissance et d’équipements que souhaitent les viticulteurs. Les diverses présentations dans les concessions depuis début septembre et lors du dernier Sitevi attestent du bon accueil par les viticulteurs de ces nouvelles vendangeuses plus respectueuses de la qualité et mieux pensées pour la polyvalence.

Une nouvelle gamme d’automotrices Pellenc avec encore plus de multifonction

1030_24_4.jpegLa société Pellenc est sans aucun doute l’entreprise qui depuis 10 ans a fait le plus évoluer le concept d’utilisation en polyvalence des machines à vendanger. En intégrant le petit cercle des constructeurs de machines à vendanger au début des années 90, M. Roger Pellenc a très rapidement considéré que l’avenir commercial de cet équipement coûteux ne pouvait pas uniquement s’amortir sur une période d’utilisation aussi courte que celle des vendanges. A l’époque, le fruit des réflexions des responsables de cette entreprise a débouché sur le lancement du concept multifonction en 1994 pour justement proposer aux viticulteurs une alternative globale d’utilisation en polyvalence des MAV. La société Pellenc a proposé des solutions technologiques innovantes avec notamment le premier bras avant porteur d’outils développés sur lequel venaient s’adapter des outils comme les prétailleuses, les palisseuses, les rogneuses. L’entreprise, qui fabriquait déjà ces matériels pour des utilisations sur des tracteurs interlignes, les a adaptés aux conditions de fonctionnement des porteurs à des coûts plus attractifs et une cellule de pulvérisation adaptable sur tous les porteurs Pellenc a été développée. L’arrivée des nouveaux porteurs de la série 3000 à partir de 1997 équipés du Smart Système (définitions de réglages indépendants de pincement, d’amplitude, de fréquence et d’accélération de secouage, secouage proportionnel à l’avancement, détecteur de piquet) a aussi constitué un tournant dans l’optimisation des conditions de fonctionnement à la fois lors des vendanges mais aussi tout au long de l’année avec divers outils. Dans le prolongement de cette évolution, le constructeur a développé un nouveau principe de transmission hydrostatique (le TPI à quatre roues indépendantes) beaucoup plus efficace sur les plans de la constance de motricité, du rendement et sans pour autant nécessiter une puissance moteur accrue. Le fait que les porteurs soient dotés de ces systèmes performants de maîtrise du fonctionnement a permis de faciliter les conditions de conduite d’un équipement sophistiqué. L’objectif pour la société Pellenc s’inscrit dans une recherche de performance accrue au niveau de la récolte mécanique comme des utilisations en polyvalence. Les responsables de l’entreprise considèrent qu’actuellement en France, une vendangeuse sur deux de la marque est utilisée en polyvalence avec néanmoins de fortes disparités selon les régions viticoles. L’amélioration des conditions de récolte de la vendange reste une préoccupation première pour les ingénieurs du bureau et la mise au point du trieur de vendange il y a trois ans s’inscrit pleinement dans les attentes qualitatives formulées par les œnologues et les viticulteurs. Au cours de l’année 2002, une nouvelle cellule de pulvérisation EOLE a été développée avec des systèmes de capteurs qui lui permettent sur les plans de la hauteur de pulvérisation et de l’écartement entre rangs d’être complètement autonomes. L’année 2003 est marquée par le lancement à l’automne de la nouvelle gamme de vendangeuses automotrices 4000 dont la conception repose essentiellement sur la recherche de productivité au niveau de la technologie de récolte comme de la polyvalence. La génération de Pellenc 4000 diffère de la gamme précédente surtout sur le plan des capacités technologiques globales. Les principes développés par le constructeur depuis maintenant 10 ans sont en quelque sorte optimisés par l’apport de performances supplémentaires. Au niveau de l’ensemble de récolte, l’introduction de capacités supplémentaire au niveau du Smart système permet de gérer encore plus finement les différents réglages intervenant au niveau du décrochage des raisins. La maîtrise du secouage proportionnel à l’avancement s’en trouve aussi améliorée et les opérations de conduite sont plus faciles à maîtriser au moment des entrées et des sorties de rangs et des variations de vitesses liées au relief et à la portance des sols. Le respect de la vendange et de la végétation demeure des préoccupations principales au niveau du bureau d’étude de la société Pellenc et par exemple le système de détection des piquets enclenchant automatiquement un cycle de secouage souple pour limiter les conséquences des chocs latéraux au niveau des matériaux de palissage a encore gagné en efficacité. Les différents paramètres du secouage peuvent instantanément être pilotés de la cabine sans aucune intervention manuelle et les réglages utilisés pour les différents cépages et des niveaux de maturité variables peuvent être mémorisés et transférés ultérieurement sur un ordinateur de bureau. La conception du porteur a aussi considérablement évolué sur le plan du rendement, de la motricité et de la facilité des utilisations en polyvalence. Le bras avant multifonction dispose d’une puissance accrue et d’une manière générale les gains de puissance hydraulique permettent d’aborder les utilisations en polyvalence avec une approche nouvelle.
1030_25_2.jpeg1030_25_1.jpegL’été dernier, Pellenc a présenté un porte-outil arrière muni d’un double attelage 3 points, deux prises de force et diverses prises hydrauliques dont la finalité est de systématiser la réalisation de travaux dans deux allées en un seul passage. Des systèmes de palpeurs permettent de maîtriser en automatique le centrage, le terrage et les opérations de relevage et descente des divers outils en bout de rangs. Le fait de pouvoir effectuer par exemple du broyage d’herbe ou du travail du sol dans deux rangs de vignes en un seul passage constitue une avancée non négligeable sur le plan de la rentabilité économique de la multifonction. Le porte-outil arrière pourra s’adapter sur les modèles de vendangeuse de la génération 3000. La conception du poste de conduite de la gamme 4000 a été aussi complètement réaménagée pour prendre en compte les attentes liées à des niveaux d’utilisation de 1 000 heures par an en toute saison. La nouvelle cabine offre au chauffeur à la fois plus de confort et de la fonctionnalité au niveau de la conduite (visibilité de nuit accrue, position de conduite modulaire…) et de la visualisation des différents réglages. La nouvelle gamme d’automotrices Pellenc se décline en 10 modèles avec des spécificités propres en matière de niveaux d’équipements et d’adaptations aux nombreux écartements de vignes.

Grégoire : deux nouvelles vendangeuses et le Portil, un nouveau concept de polyvalence

La société Grégoire a toujours affirmé être en priorité un constructeur de vendangeuses et cette stratégie s’est révélée fructueuse puisque le petit constructeur de machines tractées de la fin des années 80 est devenu, en une dizaine d’années, un des leaders incontestés de ce marché. Cette réussite repose en grande partie sur la stratégie de M. James Grégoire qui a toujours su rester à l’écoute des attentes des viticulteurs et tout particulièrement de leurs exigences de fiabilité au moment de la récolte. L’entreprise a construit un réseau commercial efficace en France, en essayant de proposer des modèles adaptés à chaque vignoble. Cette philosophie du groupe Grégoire au niveau de la conception des MAV a aussi permis de conquérir des parts de marché dans l’hémisphère sud.

Chez Grégoire, les utilisations en polyvalence des MAV ne sont ni un axe de développement nouveau et majeur, ni un créneau de marché marginal mais plutôt une approche d’organisation des travaux de mécanisation différente à laquelle le constructeur répond en tenant compte de l’intensité d’utilisation dans l’année. En d’autres termes, le constructeur possède aujourd’hui dans sa gamme des modèles dont le niveau de performances est en quelque sorte proportionnel à l’intensité des utilisations en polyvalence. M. James Grégoire nous expliquait que les comportements d’achats des viticulteurs en France sont encore très partagés : « Nous observons depuis quelques années une demande plus importante en matière d’utilisation en polyvalence, mais ces utilisateurs n’apprécient pas toujours les conséquences en terme de dépréciation de valeurs liées à des durées d’utilisation annuelles de 700 à 1 000 heures. A l’inverse, d’autres viticulteurs se limitent à une utilisation uniquement en vendange et préfèrent garder leur matériel 10 ans puisque la qualité des fabrications actuelles le permet. » L’optimisation de la cueillette des raisins reste la priorité du bureau d’étude de la société comme en attestent les dernières nouveautés du Sitevi. Un kit de serrage automatique des secoueurs pourra être désormais monté sur tous les modèles en option. L’intérêt de cette innovation est de débrayer ou d’activer le fonctionnement d’un ou plusieurs secoueurs rapidement et surtout sans avoir besoin d’utiliser d’outils.

1030_26_1.jpegUn nouvel égreneur vibrant rotatif a été aussi présenté car l’amélioration du tri de la vendange est devenue une préoccupation majeure. Il s’agit d’un égrappoir à cage tournante qui se présente en deux parties, une première fraction de cage grillagée (représentant 4/5 de la surface totale) sans doigt sur le hérisson et une deuxième fraction de cage alvéolée au centre de laquelle tourne lentement un hérisson vibrant sur son axe. Deux nouvelles vendangeuses polyvalentes ont été aussi présentées, la G 132 et la G 152. Ces deux modèles bénéficient de toutes les avancées technologiques Grégoire de ces dernières années, les nouvelles transmissions hydrostatiques intégrales Poclain, le régulateur de vitesse programmée (RVP), l’ensemble de récolte suspendu avec le RHP et le RVS, le convoyage à tapis continu, le nouveau trieur, le dispositif d’attelage avant des outils et un poste de conduite central accessible et complètement réaménagé. L’ensemble de récolte est démontable rapidement et le châssis est prévu pour recevoir des ensembles d’outils homogènes émanant de la filiale de pulvérisation Paris et des éléments de rognage, d’effeuillage et de prétaillage Lagarde. La réserve de puissance de ces nouveaux modèles (la G 132 est équipée d’un moteur Perkins 4 cyl. inter coller et la G 152 d’un moteur 6 cyl. turbo Deutz) permettent d’envisager leur utilisation sans contraintes pour les travaux de pulvérisation avec des rampes pneumatiques de 3 ou 4 rangs complets. Néanmoins, chez Grégoire, la principale innovation cette année n’est pas une machine à vendanger mais la commercialisation d’un porte-outil enjambeur, le Portil, qui est destiné à la réalisation de l’ensemble des travaux viticoles. Il s’agit véritablement d’un nouveau concept de traction développé spécifiquement pour les vignobles étroits et aussi plus larges (jusqu’à 3 m d’écartement) qui possède la particularité d’être articulé. Le concepteur de ce nouvel équipement est un fils de viticulteur, M. Olivier Bonnefon, qui a commencé sa carrière comme commercial dans une entreprise de machinisme viticole. Ce sont d’ailleurs les réflexions de nombreux viticulteurs qui l’ont convaincu de l’intérêt d’utiliser un équipement de traction différent pour réaliser des travaux combinés sur deux rangs de vignes ou deux interlignes. Le Portil est un enjambeur modulaire qui est constitué d’un châssis moteur sur lequel vient se fixer un châssis avant adapté à des travaux comme la prétaille, le palissage, l’effeuillage (nécessitant une parfaite visibilité) ou un châssis arrière pour les travaux de traction, le travail du sol et la pulvérisation. Le poste de conduite, d’un grand confort, est situé au niveau de la végétation et l’articulation centrale du tracteur permet d’avoir une maniabilité extrême en bout de rang même en présence de tournière courte. La motricité hydrostatique et la conception du châssis au niveau des systèmes d’attelage, des connexions hydrauliques et électriques rendent faciles le montage et le démontage d’outils traditionnels (sans leur châssis de fonctionnement pour les rogneuses, les palisseuses, les prétailleuses) et cet équipement permet d’envisager l’entretien des sols de deux interlignes en un seul passage. La combinaison d’outils pour réaliser diverses interventions est aussi facile à envisager compte tenu de la structure du châssis et des disponibilités en hydraulique. La structure enjambeuse du châssis est propice au montage de cellules de pulvérisation pneumatique équipées de pendillards pour traiter en face par face deux rangs en un seul passage. Le Portil a été testé depuis deux ans dans plusieurs propriétés viticoles et les premiers utilisateurs souvent sceptiques au départ l’ont ensuite adopté en raison de sa maniabilité et des possibilités de combinaison d’outils qu’il offre. Bien que le groupe Grégoire soit encore un peu discret sur son prix, il semble qu’un modèle 80 cv se situerait autour de 54 000 € ht, ce qui le rendrait accessible à des propriétés qui aujourd’hui ne possèdent pas toujours des vendangeuses automotrices polyvalentes. Le Portil va rentrer dans une phase de commercialisation proprement dite à partir du premier semestre 2004 et des présentations seront organisées dans tous les vignobles. Déjà plus de 300 démonstrations sont programmées en France depuis le Sitevi.1030_26_2.jpeg1030_26_3.jpeg1030_26_4.jpeg

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