Les questions que les agriculteurs se posent ?

10 mars 2009

Pour nourrir son A.G., le CER 16 s’est livré à une sorte de « micro-trottoir » auprès de ses adhérents. En ressort une cartographie des enjeux du moment, qu’illustrent quelques témoignages, prélevés parmi la cinquantaine de contributions

« Quel est le devenir d’une exploitation céréalière de 100 ha de SAU dans une zone peu productive ? »

« Les transmissions de patrimoine s’avèrent de plus en plus délicates au sein des familles. Dans l‘avenir, faut-il louer ou acheter les terres ? »

« N’allons-nous pas devenir des « industriels de la bouffe » ? Que vont devenir nos campagnes sans le fort marquage de nos identités ? Sommes-nous que des agents économiques ? Notre métier a-t-il un avenir sans soutien ? »

« En cours d’installation, je suis outré par le parcours du combattant que cela impose pour, finalement, des aides que beaucoup préfèrent ne pas prendre pour simplifier la tâche. La désertification du vignoble et la solution de la crise n’auront donc pas l’installation comme solution. »

« Concurrence de plus en plus vive et pas tout à fait « dans le marché » des CUMA et exploitations agricoles qui font de l’entreprise dans le cadre des 10 % du CA. Quel avenir pour les vrais professionnels de l’ETA ? »

« Le métier d’agriculteur évolue de plus en plus vers un rôle de chef d’entreprise confronté aux tracasseries administratives. Il faudra faire preuve de beaucoup d’initiatives pour rechercher les marchés, s’adapter aux nouvelles normes, tout en essayant de tirer la meilleure rentabilité de son exploitation. En tout cas, il n’y arrivera pas seul et demandera de plus en plus la participation de partenaires pour l’accompagner. »

« Les règles du jeu sont constamment bouleversées. Les contraintes sont grandissantes, l’image de notre métier dévalorisée. Les prix de nos produits sont en complet décalage avec nos prix de revient. Le coût des services évolue toujours à la hausse. Il n’existe pas de perspectives ni de lisibilité à moyen terme. Pas encore à la retraite et aucun projet. Découragement croissant. »

« Pourquoi garderait-on des agriculteurs pollueurs, tueurs (crise de la vache folle) dans notre société tournée vers une stricte économie de marché ? »

« La dévalorisation constante des produits agricoles massacre la reconnaissance d’un savoir-faire et tout simplement d’un métier qui tire aujourd’hui son revenu des aides européennes. On nous fait basculer du statut d’entrepreneur ambitieux à celui d’assisté et d’opportuniste dans le plus mauvais sens du terme. Pourquoi et au nom de quoi ne veut-on pas payer le travail des agriculteurs simplement par le prix de leurs produits ? »

« On ne peut pas travailler longtemps à perte. Or, en viticulture, c’est ce qui se passe. On vit donc en sursis jusqu’à la retraite mais nos exploitations n’intéresseront pas nos enfants ni les autres. On risque de se retrouver comme les « épiciers » dans les années 70, sans repreneur et donc sans fermage, avec des terres et des vignes livrées à elles-mêmes. »

« Mes inquiétudes n’ont rien, je pense, d’originales ! Je pense simplement que nous ne pourrons plus vivre décemment de notre métier d’ici 2-3 ans (fin des primes PAC) si nous n’avons pas de revenus complémentaires (épouse qui travaille, mi-temps hors de l’exploitation, travaux agricoles en dehors de sa propre entreprise et là, ça devient de l’esclavage !). Il faut sans doute s’engager sur la route des loisirs et du tourisme pour ceux qui sont aux 35 heures… »

« Jusqu’où va aller la restructuration des exploitations ? Faut-il s’agrandir pour survivre ? Mon fils doit-il s’installer ou chercher un emploi à l’extérieur ? Comment pourrait-il s’installer ? »

« Impossibilité de se mettre à toutes les normes qui vont s’imposer à nous (Haccp, hygiène…) d’un point de vue pratique autant que financier. »

« Mon principal souci est l’incertitude de la vente de ma récolte (EDV de cognac) qui est le principal revenu de mon exploitation. »

« Comment améliorer la rentabilité et faire face aux contraintes de plus en plus fortes (contraintes environnementales et qualitatives) lorsque les prix de vente sont en baisse constante et le coût des produits et des services en hausse permanente ? »

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