Pineau – Sus à l’indexation des droits sur l’inflation

7 août 2009

En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. La disparition d’un produit du terroir mettrait à mal la richesse culturelle, patrimonial, économique du territoire. C’est pour ne pas en arriver à ces extrémités que les producteurs de Pineau ont souhaité sensibiliser à leur bataille fiscale les conseillers généraux de Charente-Maritime. C’était le 3 juillet dernier à La Rochelle.

Le paradoxe n’est qu’apparent. Alors que la population agricole perd peu à peu de son poids politique dans la société, faiblesse numérique oblige, les attentes en terme de développement durable et de biodiversité n’ont jamais été aussi fortes, toutes valeurs conditionnées peu ou prou par le monde rural. Les seuls à même de relayer efficacement ce message composite, ce sont les politiques, élus de terrain s’entend. Dans la grande bataille fiscale qui l’oppose à l’Etat depuis 30 ans, le Syndicat des producteurs de Pineau des Charentes a souhaité rencontrer les conseillers généraux de Charente-Maritime, pour mettre en avant la dimension territoriale de leur produit. Ils se sont rendus à La Rochelle le 3 juillet dernier.

Si tu ne vas à Lagardère, Lagardère viendra à toi. Alors qu’il était attendu à l’assemblée des producteurs de Pineau à Pons le 24 avril dernier, Dominique Bussereau s’était désisté en dernière minute, retenu par d’autres tâches. Cette fois les producteurs de Pineau sont allés à sa rencontre, pour lui expliquer, encore et toujours, combien ils trouvaient injuste la fiscalité grevant leur produit. Et, cette fois, ils comptent bien entraîner dans leur lutte les élus locaux. En janvier 2009, s’est appliquée pour la première fois l’indexation des taxes sur l’inflation, indexation voulue par la loi sur la Sécurié sociale. La nouvelle loi de finance va venir en discussion à partir d’octobre. Peut-on imaginer que le principe de l’indexation soit maintenu ? « Ce serait la mort de notre produit tempêtent les opérateurs. En deux ans, notre fiscalité a pris 10 € de l’hl. Imaginez ce que cela serait dans 20 ans. » Alors que les VDL (vins de liqueur) AOC représentent 4 % du volume des vins vendus en France, ils acquittent les deux tiers de la fiscalité levée sur les vins. Christian Baudry parle « d’une ineptie complète ». « Avec la TVA, une bouteille de Bordeaux ou de Vermouth subissent 17 % de taxes. Dans le même temps, le Pineau en paie 40 %. C’est totalement discriminatoire. Quand l’opérateur final gagne 50 cents sur la vente d’une bouteille de Pineau, l’Etat en perçoit 2,86 €. Le bouclier fiscal des 50 % est allégrement dépassé. Il faut réagir. Le Pineau ne peut pas continuer à être la vache à lait de l’Etat. » Avec l’indexation sur l’inflation, les opérateurs redoutent plus que tout le glissement sur une pente fatale. « Si on laisse faire, où en serons-nous dans 10 ou 15 ans ? » C’est pourquoi la filière Pineau veut à tout prix mobiliser les élus de terrain, pour à la fois s’interposer à l’indexation sur l’inflation et enclencher une vraie reforme de la fiscalité de leur produit.

A La Rochelle, les élus se sont déclarés « totalement solidaires de la cause du Pineau des Charentes ». Ils ont pris l’initiative de voter une motion de soutien à la filière. Dès la rentrée, le Syndicat des producteurs va mener des actions du même ordre en Charente et avec les associations des maires

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