Les Journées Particulières LVMH : le déploiement se poursuit

3 décembre 2018

Le groupe LVMH a ouvert les portes de 77 sites au public du 12 au 14 octobre derniers sur 5 continents dont l’Amérique et la Chine pour la première fois. Organisées depuis 2011, sous l’impulsion d’Antoine Arnault, les Journées Particulières mettent en lumière le savoir-faire des artisans du groupe de luxe et dévoilent les lieux emblématiques de 56 maisons. Cette quatrième édition a remporté un large succès avec un total de 180 000 visiteurs (145 000 en 2016) et mobilisé 3000 salariés dans le monde entier. La Maison Hennessy, intégrée dans ce dispositif, a ouvert les portes de quatre lieux symboliques. Visite.

Le circuit de visite et la découverte du Chai du fondateur

L’accès au circuit installé au sein des chais historiques de la maison se fait en bateau au départ du quai Hennessy. La courte traversée de la Charente assurée par Nolwen, notre pilote du jour, rappelle la place prépondérante du fleuve dans l’essor du Cognac. Le circuit rénové en 2016 s’appuie sur une scénographie didactique et immersive. L’histoire de la famille, de la lignée des maîtres de chai, la construction du réseau de distribution, l’expansion de la marque sur tous les continents, la classification des cognacs, les campagnes de publicité successives, les partenariats sportifs et artistiques …c’est une épopée de 250 ans projetée sur un mur d’écrans qui vient amorcer la visite. Les présentations faites, on passe à la carte des crus animée, aux notions de typologies des sols et des cépages et une animation visuelle vient décrire le processus de distillation. Les trois piliers de l’élaboration du cognac : sélection, maturation et assemblage sont révélés avec un focus sur la fabrication des barriques.  Le circuit terminé, nous devrions reprendre le bateau et revenir sur l’autre rive de la Charente. Pas cette fois. Le parcours continue et l’on accède à un autre chai en retrait, un peu caché…c’est celui du fondateur que l’on peut découvrir exclusivement dans le cadre de la visite Paradis Impérial. Des rangées de tierçons composent cet écrin où vieillissent les eaux de vie les plus précieuses. L’art de la sélection et de l’assemblage y est célébré. Et pour cause, Paradis Impérial est le fruit d’une sélection de 10 eaux de vie sur 10 000 proposées. Le groupe est invité à se diriger vers la porte du fond. Un chai contigu ? Plus que ça : une expérience immersive. Là cohabite avec les fûts, une œuvre d’art : the Quest (la conquête). Une impressionnante structure ovoïde composée d’une centaine de cristaux acryliques rétro éclairés par le rayon lumineux d’un laser articulé. Les lumières sont éteintes, la sculpture cinétique et sonore est activée : scintillements et projections des cristaux sur les parois du chai immergent le visiteur dans une ambiance hors du temps. « The Quest », véritable défi technique est une œuvre collective d’experts du verre, de créateurs de lumières, d’ingénieurs mécaniques, de programmateurs, d’acousticiens, d’opticiens, d’architectes et d’artistes. De l’art haute technologie taillé sur mesure par le collectif multimédia londonien MLF (Marshmallow Laser Feast). Un travail de précision en écho au savoir-faire du Maître-Assembleur. Quelques clichés plus tard de l’œuvre photogénique, le groupe reprend le bateau pour retrouver le bâtiment historique Hennessy.

L’exposition « Make the invisible visible » du street artiste Vhils

C’est au premier niveau du site des visites Hennessy que sont exposées les œuvres de Vhils. Imprégné des valeurs et du savoir-faire de la Maison pendant deux ans, l’artiste portugais (Alexandre Farto à l’état civil) a signé l’édition limitée Hennessy Very Special. Sa démarche artistique singulière à coups de marteau, burin, perceuse, foreuse et de techniques sérigraphiques revisitées à l’acide s’applique à faire renaître (à rendre visible) ces « tout petits riens » de l’espace public que plus personne ne voit : portes de maisons abandonnées, affiches publicitaires, tags etc…. L’exposition nous plonge dans les coulisses de la création de l’édition limitée et d’une interprétation des symboles de la Maison. Une approche artistique sur le temps comme un clin d’œil au processus d’élaboration du Cognac.

C’est aux portes de Cognac que la journée particulière se poursuit. Dans un tout autre cadre ultra moderne cette fois.

Le site de production du Pont Neuf 

La visite du nouveau site d’embouteillage et de logistique inauguré en octobre 2017 a rencontré un vif succès à l’occasion des Journées Particulières avec plus d’un millier de visiteurs curieux de découvrir ce bâtiment modèle d’écoconstruction. Située dans la zone d’activité du Pont Neuf à Salles d’Angles, l’usine des 26 000 m2 est remarquable : un vaisseau design de métal noir et de verre  signé du cabinet d’architecture Sandrolini posé sur un terrain de 30 hectares. L’environnement soigné et paysagé participe par ailleurs à la bonne intégration du bâtiment dans le paysage. Certifié Haute Qualité Environnementale niveau exceptionnel, le site du Pont Neuf bénéficie d’un éclairage naturel, d’un système de géothermie, de chauffe-eaux solaires en toiture, d’une bonne isolation acoustique …la technologie au service de la tradition artisanale. Les membres du personnel identifiables à leurs gilets jaune assurent eux même la visite. Chacun revêt une blouse blanche par mesure d’hygiène et suit son guide. 70 personnes travaillent sur le site au quotidien pour assurer la réception du Cognac, la finition des coupes, la filtration, la mise en bouteilles ainsi que les expéditions. Chaque citerne entrante est tracée à l’aide d’un numéro, un tableau synoptique numérique transcrit en temps réel les différentes étapes de finition du Cognac et un laboratoire d’analyses vient compléter ce dispositif. La mise en bouteilles est réalisée sur une ligne située au rez de chaussée, le machiniste intervient et souligne la performance de l’outil : 24 000 bouteilles/heure à plus haute cadence et la permanence des contrôles. Suivent la capsuleuse/certisseuse, l’étiqueteuse et la mise en étuis qui intègrent des systèmes de traçabilité et d’anti contrefaçon. C’est un ballet de bouteilles et de bras articulés qui sera complété en 2019 par une seconde ligne installée en parallèle. La zone de logistique et le magasin grande hauteur garantissent un flux maximum de 126 000 bouteilles expédiées par heure. Le site fonctionne en flux tendu, pas de stock ou très peu, pas d’attente aux quais d’expédition non plus. Enfin Pont Neuf est une construction collaborative issue de la réflexion de groupes de travail en interne, un outil pour accompagner la croissance vers l’objectif Cap Ten (10 millions de caisses/an).

Dernière étape, retour sur les rives de la Charente au sein du berceau familial de la famille Hennessy depuis 1840.

Parc et jardin d’hiver du Château de Bagnolet 

Anne-France Rigo, responsable Hospitalité, nous accueille et nous guide vers le jardin d’hiver entièrement rénové. La structure aérienne est le fruit d’un ferronnier d’art, le sol recouvert de 250 000 tesselles de marbre est l’oeuvre d’une mozaiste, les végétaux venus de cinq continents ont été sélectionnés par une paysagiste. Rien d’ostentatoire, la transition entre la maison et le jardin se fait naturellement. Inspirée par la Charente, la mozaiste Mathilde Jonquière a signé une œuvre délicate et lumineuse : « Ondes vertes ». Le sol tapissé d’une déclinaison de verts et de gris, les formes et les alignements donnent une impression de fluidité.  Les jeux de lumières sur les tesselles patinées accompagnent le mouvement. Située en surplomb, la composition végétale de Claire Munier, paysagiste, est une invitation au voyage avec plus de deux cents variétés  en provenance d’Amérique du Sud, d’Afrique australe, de Chine, de Nouvelle Zélande… Un jardin de découvertes avec les discrètes « plantes cailloux » ou les fougères arborescentes préhistoriques de 3 mètres. Une serre pour contempler et célébrer l’art de vivre à la française cher à Bagnolet.

Le circuit se termine dans le parc en bord de Charente, là où il a commencé. Le fleuve et le savoir-faire comme le fil rouge de cette journée particulière. De quoi susciter des vocations peut être ?

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