Le processus engagé par les domaines Rémy Martin devrait aboutir dans les mois qui viennent à une demande de qualification en viticulture raisonnée. Bernard Vaisseau a présenté le dispositif.
En Charentes, les domaines Rémy Martin comptent 270 ha, sur cinq propriétés, toutes situées en Grande Champagne : Juillac-le-Coq, Gensac-la-Pallue, Mainxe, Saint-Même-les-Carrières, Touzac. Y sont employés vingt permanents dont trois chefs de culture. La surface viticole se répartit en 220 ha de cépages blancs Cognac (Ugni blanc, Colombard, Folle Blanche, Folignan) et 20 ha de cépages rouges pour la production de vin de pays au domaine du Grollet (Saint-Même-les- Carrières). Si chaque propriété vinifie ses vins, ils sont tous distillés à Touzac. Bernard Vaisseau a cité les trois objectifs qui animaient les domaines Rémy Martin : produire des eaux-de-vie de qualité (recherche constante de qualité en conduisant essais, expérimentations) ; faire partager ces résultats aux partenaires viticulteurs ; être une vitrine qualitative (HACCP, sécurité du personnel, environnement…) sans oublier l’aspect économique. « C’est dans cet esprit de partage d’informations que Rémy Martin a mis en œuvre le processus de viticulture raisonnée et de préservation de l’environnement » a précisé le responsable des domaines. Pourquoi avoir choisi Les Martins à Juillac comme propriété pilote ? Avec 40 ha de vignes la propriété paraissait assez représentative de l’exploitation charentaise. B. Vaisseau a présenté les outils de la viticulture raisonnée, rien que de très classique au demeurant. L’exploitation applique un plan de fertilisation raisonnée, en fonction des exportations de la vigne. Le sol est enherbé depuis dix ans pour endiguer l’excès de vigueur constatée sur les parcelles et donc mieux maîtriser le rendement. L’enherbement fait l’objet d’un entretien permanent. Le dessous des rangs est désherbé, avec le souci de diminuer les doses d’herbicides et de pratiquer l’alternance des matières actives, conformément aux préconisations de la Chambre d’agriculture. L’installation de nouvelles plantations donne lieu à analyse de terre. Cette analyse s’accompagne de l’ouverture d’une fosse pédologique, pour choisir le bon porte-greffe et « mettre en place diverses techniques qui suivront la vigne toute sa vie ». Les plantations se réalisent sur terre vierge ou avec un laps de temps suffisant entre plantations (4-5 ans). La protection de la vigne et sa mise en œuvre font partie des points clés. L’idée consiste bien sûr à optimiser la couverture phytosanitaire : diminution des quantités grâce aux outils de type prophylactique (Epiflash, données de la Protection des Végétaux, appréciation visuelle du développement végétatif…), préparation de la bouillie, application et nettoyage les plus scrupuleux possibles pour éviter les risques de pollution induits. A l’égard des traitements, une charte a été mise en place sur les domaines. De même, B. Vaisseau considère la formation à la santé et à la sécurité « comme l’un des premiers devoirs d’un responsable de domaine ». La formation du personnel répond à trois axes : formation à la viticulture raisonnée, afin que les salariés adhèrent à la démarche ; formation à la sécurité, avec le concours de la MSA et formation à la traçabilité. Bernard Vaisseau a indiqué que l’autodiagnostic réalisé après les vendanges 2005 faisait apparaître un bilan de 94 % par rapport au référentiel « Viticulture raisonnée ». « Naturellement, nous accusons quelques faiblesses avec des notes à 80 % mais globalement la démarche est acquise. »
