Pour le transport intercontinental, la solution maritime est l’épine dorsale de la chaîne d’approvisionnement. On estime en effet qu’une écrasante majorité des marchandises, environ 80%, sont transportées par bateau. Et pour certaines filières comme le Cognac, dont la production est destinée à 97% à l’export, il s’agit aussi de son moyen d’acheminement désigné.

Entre 1990 et 2021, le volume de marchandises transportées par navires a plus que doublé, passant de quatre à près de 11 milliards de tonnes. L’augmentation du commerce maritime s’accompagne d’une capacité croissante de la flotte marchande mondiale; Entre 2013 et 2021, la capacité de la flotte marchande mondiale a augmenté d’environ 43 %… Ce qui a des conséquences sur les rejets polluants mondiaux. Selon des statistiques de 2023, il y aurait dans le monde à peine plus de 50 000 navires marchands de tous types. Pourtant, ils représentent déjà 3% des émissions polluantes mondiales, et ce chiffre pourrait passer à 17% en 2050 si rien n’est fait.

Heureusement les institutions publiques sont bien conscientes du problème; ainsi la deuxième édition du rapport environnemental sur le transport maritime européen, récemment publiée, met en lumière l’impact environnemental du secteur maritime au sein de l’Union européenne et propose des recommandations pour accroître sa durabilité. Bien que des progrès aient été réalisés, le rapport souligne la nécessité d’intensifier les efforts pour atteindre les objectifs climatiques de l’UE d’ici 2030 et de parvenir à une neutralité climatique d’ici 2050.

Un appel à l’action et à l’innovation

Le rapport insiste sur l’importance d’une action continue et d’une intensification de l’innovation dans le secteur maritime. Parmi les outils essentiels identifiés, le règlement maritime FuelEU se distingue par son rôle dans l’encouragement de l’utilisation de carburants à faible teneur en carbone. Ce règlement vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre des navires, contribuant ainsi à un transport maritime plus durable.

Une autre recommandation clé est l’extension du système d’échange de quotas d’émission de l’UE au secteur maritime. Ce système fixe un prix du carbone pour les émissions produites par les navires, incitant ainsi les acteurs du secteur à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Cette mesure est cruciale pour aligner le transport maritime sur les objectifs climatiques globaux de l’UE.

Le rapport souligne également l’importance de la coordination mondiale, notamment sous l’égide de l’Organisation maritime internationale (OMI). Une approche collaborative à l’échelle internationale est essentielle pour progresser vers un avenir durable dans le domaine du transport maritime. Cela inclut le partage des meilleures pratiques et des technologies innovantes entre les pays.

Perspectives d’avenir

Apostolos Tzitzikostas, commissaire chargé du transport durable et du tourisme, se félicite de ce rapport : « Le nouveau rapport environnemental sur le transport maritime européen est un guide précieux pour l’avenir du transport maritime européen, un transport qui soit à la fois durable, compétitif et résilient. Ce rapport est également un appel à l’action. En travaillant ensemble, nous pouvons faire en sorte que le transport maritime reste un acteur essentiel de notre économie mondiale, tout en minimisant son impact sur l’environnement et en préservant nos océans pour les générations futures. »

Jessika Roswall, commissaire chargée de l’environnement, de la résilience de l’eau et d’une économie circulaire compétitive, a ajouté : « Nous avons besoin d’une approche ‘de la source à la mer’, car les activités en mer sont étroitement liées aux activités terrestres. Le moment est venu d’opérer des transformations dans les secteurs maritime et ceux de l’eau afin de rendre l’Europe résiliente face à l’eaux ».

Le rapport peut être consulté en intégralité en suivant ce lien : (en anglais)

source: Commission Européenne/statista.com