La vigne, source d’énergie ?

7 février 2023

750 000 hectares de vignes en France, autant de sources denergie ? Voici la question à laquelle s’efforcera de répondre le prochain colloque organisé par l’Université des Spiritueux de Segonzac-Grand Cognac. Dans un contexte de raréfaction des ressources en combustibles fossiles et de soutien public grandissant au développement des énergies renouvelables, que symbolise le projet de loi relatif à l’accélération de la production d’éner­gies renouvelables déposé le 26 septembre 2022, le secteur viticole apparaît d’emblée comme un Eldorado. Ce potentiel prometteur s’affiche dans le paysage viticole au travers des projets d’implantation de parcs éoliens et photovoltaïques qui y fleurissent. Des initiatives propres à la filière vitivini­cole s’v ajoutent lorsqu’il s’agit de valoriser les ceps de vigne arrachés ou les sous-produits du vin. Déchets encombrants dont l’élimination peut s’avérer polluante, ils deviennent alors par les vertus de l’économie circulaire des ressources exploitables, notamment énergétiques. Filières vitivinicole et du recyclage œuvrent ainsi de conserve à la transition énergétique et environ­nementale à l’échelle nationale comme à la réduction de l’empreinte carbone de la viticulture.

Ces perspectives optimistes ne sauraient pourtant dissimuler les question­nements d’ordre social, économique mais aussi juridique que suscite l’exploitation du potentiel énergétique du vignoble. L’implantation et l’exploitation d’unités de production d’énergie dans la vigne ou par la vigne font d’abord l’objet de réglementations associant le droit de l’urbanisme, le droit de l’environnement, le droit rural, le droit administratif mais aussi, possiblement et à des degrés variables, le droit des appellations d’origine. Tout n’est pas possible ni acceptable dans le vignoble au prétexte de l’impé­ratif énergétique. Les rapports du secteur viticole avec celui de l’énergie ne doivent pas basculer de la complémentarité vers la concurrence et le conllit. A la nécessité pour la puissance publique d’assurer un certain équi­libre entre activités s’ajoute celle de garantir leur pérennité même. Le marché des vins et spiritueux doit pouvoir adapter ses pratiques énergé­tiques aux stades de la viticulture, de la vinification et de la distillation sans obérer scs capacités de production ni la qualité des alcools. Quant au marché de l’énergie produite dans ou par la vigne, sa valeur économique et ses bienfaits dépendent, quelle qu’en soit la source, de l’implication des acteurs privés – à commencer par ceux du marché des vins et spiritueux – mais aussi, et dans une large mesure, de l’Etat et des collectivités locales. Compte-tenu des investissements nécessaires à la production d’énergie et de la diversité des modes d’exploitation possibles, le droit représente aussi, à l’échelle individuelle, un puissant facteur de sécurisation des transactions énergétiques … pour qui en maîtrise les subtilités. Promesse en est faite aux participants du colloque !

Jeudi 9 mars 2023 de 8h30 à 17h

Salle des distilleries de Segonzac

Inscription : urlz.fr/kkBY

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