Enchères et en Os

20 mars 2009

La Part des Anges ou la soirée d’exception organisée par le BNIC. A cette occasion, plus d’une vingtaine de Cognacs rares changèrent de main. Les personnes âgées sont les bénéficiaires de cette vente caritative.

part_des_anges_8_opt.jpegVoilà trois ans que l’interprofession s’est lancée dans une opération de prestige : la vente aux enchères de très bons – et vieux – Cognacs, accompagnée d’une soirée un peu huppée. S’y croise un public composite, rarement réuni en un même lieu. Il y a d’abord les Charentais de souches, émissaires des maisons de négoce, grandes comme petites mais aussi viticulteurs, courtiers, qui se retrouvent sous la bannière de leurs syndicats ou organisations professionnelles respectives. S’associent également à la manifestation les représentants des industries annexes du Cognac, fournisseurs de bouteilles, de bouchons, d’étiquettes, de fûts, banques… Enfin, toute une frange du public émane des nouvelles recrues du Cognac, ces sociétés récemment implantées dans la région, qui n’ont pas encore eu le temps – ou l’occasion – de pénétrer le microcosme cognaçais. Cette soirée « charity » joue en quelque sorte comme un lever de rideau, une première rampe d’accès à un monde relativement secret et fermé, celui du Cognac. Le jeudi 25 septembre, dans le parc François 1er de Cognac, langues russe et française se mêlaient en un joyeux babil. Participait à la soirée Marina Selivanova, la belle et longiligne présidente des Cognacs Croizet, de St-Même-les-Carrières. Vêtue d’un tailleur pantalon rouge agrémenté d’un ample col de fourrure de la même nuance, elle fut sans doute l’une des rares à ne pas subir le léger frimas d’une soirée d’automne charentaise, quand l’humidité monte des jardins. L’an dernier, alors que la manifestation se positionnait bien plus tôt dans la saison et que la température frisait les 30°, elle était apparue dans un fourreau noir doté d’un très beau décolleté. Si Marina Selivanova fait preuve d’autant de présence d’esprit dans la gestion de ses affaires que dans la gestion de sa garde-robe, alors il s’agit d’une grande femme d’affaires.

Attention toute particulière accordée au décor par les organisateurs, qui connurent en la matière des bonheurs contrastés. Des spots lumineux grimpés à la cime des frondaisons valurent aux invités de grignoter à tâtons et de toucher leurs voisins avant de les voir. Par contre une vraie féerie naquit des deux bars à cocktail taillés dans la glace ainsi que de la salle de réception dressée dans le parc, toute de transparence, avec ses tentures translucides, ses chaises ad hoc (façon Louis XVI mais en plexiglas) et ses candélabres eux-mêmes sculptés dans la glace. De petites merveilles de design et de raffinement.

coste_anges_opt.jpeg

Philippe Coste, président de la commission Publicité du BNIC.

 

Président de la commission publicité au BNIC, Philippe Coste s’est déclaré ravi de la soirée de gala. « Ce genre d’événement n’existe nulle part ailleurs. Voir réunis tous les acteurs d’une filière dans une ambiance sympathique, voir les maisons s’acheter les bouteilles entre elles, c’est une expérience unique. L’an prochain, nous allons proposer aux maisons de créer des Cognacs exclusifs pour l’événement, dans un esprit collector. Je ne doute pas qu’elles jouent le jeu. Il y a dix ans, une telle manifestation n’aurait pas pu avoir lieu. Un client venait nous voir, nous le cachions ! La région a vraiment passé le cap. La soirée La Part des Anges revêt une dimension importante. A travers elle, s’expriment les racines régionales fortes du Cognac. Que l’événement se passe dans les jardins de la mairie représente un beau symbole et qu’il serve une œuvre caritative aussi. Tout cela est important pour moi. »
tableau.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sous le marteau de maître Vincent Gérard Tassé, environ 25 Cognacs changèrent de main, pour la somme de 33 500 €, en progression de plusieurs milliers d’euros par rapport à la précédente édition. L’intégralité du produit de la vente a été versée à la Fondation de France ainsi que, pour une petite part, au Centre communal d’action social (CCAS) de la ville de Cognac.

Fondation de France

Une fondation ombrelle

Malgré son libellé très institutionnel, la Fondation de France est une association indépendante, de nature totalement privée. Legs, testaments, actions caritatives (comme celle conduite par La Part des Anges) et naturellement collecte publique assoient son financement. Chaque année, environ 250 000 donateurs versent leurs oboles à la Fondation de France, pour un don moyen compris entre 30 et 35 €. Ce qui fait dire au président de la Fondation, Yves Sabouret, ancien inspecteur des finances, que le gros des donateurs ne se recrute pas parmi les gens fortunés mais parmi les gens modestes. « Nous en sommes très satisfaits. C’est l’essence même de la solidarité. » La Fondation de France présente une particularité, celle d’être une fondation ombrelle. Elle abrite environ 40 % des fondations françaises. Parmi ces 600 fondations, certaines sont très importantes (fondations d’entreprises telles que BNP, Cartier…) et d’autres toutes petites (fondations familiales…). Pourquoi ces fondations choisissent-elles de se placer sous l’égide de la Fondation de France ? Parce qu’elles sont automatiquement reconnues d’utilité publique, ce qui leur permet d’échapper à une procédure complexe et lourde, au plan fiscal notamment. Mais cette autonomie à un prix : respecter les engagements précis de la Fondation de France. Quand la Fondation reçoit 100, elle en restitue 88-89, ce qui signifie que les frais de gestion sont contingentés à 11-12 %. « Nous sommes redevables de l’argent que l’on nous donne » relève Y. Sabouret. La Fondation emploie 135 salariés et 450 bénévoles œuvrent à ses côtés. La moitié des sommes collectées va à la recherche médicale, un tiers aux bourses de recherche et le reste à l’environnement, la culture… La Fondation de France n’agit pas elle-même sur le terrain mais sert de médiateur en soutenant des associations. « Nous ne pratiquons pas l’assistanat pur et simple. Nous préférons que les gens s’impliquent eux-mêmes. » Des comités régionaux, composés d’un réseau d’experts totalement bénévoles, font appels à programmes et sélectionnent les projets. Des actions plus transversales, comme la recherche médicale, se décident au plan national.

A lire aussi

Le vin face aux nouveaux enjeux de consommation

Le vin face aux nouveaux enjeux de consommation

Le vin, symbole emblématique de la culture et de l'économie française, est en pleine mutation. Malgré un chiffre d'affaires annuel de plusieurs milliards d'euros, la consommation de vin en France a diminué de 23 % depuis 2000. Pour mieux comprendre cette tendance,...

error: Ce contenu est protégé