Etre passionné de la vigne et du Cognac durant toute sa vie au point de léguer toute sa fortune à une fondation dont la finalité est de promouvoir les recherches au niveau de la vigne et des eaux-de-vie est un acte d’une rare générosité. Telle était la volonté de M. Jean Poupelain, un viticulteur, distillateur et éleveur d’eaux-de-vie installé à Javrezac. La personnalité de ce « patriarche » du Cognac a marqué plusieurs générations de viticulteurs et de professionnels de la région délimitée depuis le début des années 50. Désormais, la fondation qui porte son nom va être en mesure de soutenir des projets de recherche dont un volet concernera les maladies du bois.
Jean Poupelain avait un attachement viscéral au terroir de Cognac et aux eaux-de-vie de notre belle région et, n’ayant pas d’héritier, il avait souhaité que sa fortune soit utilisée pour promouvoir des recherches au niveau du vignoble et du Cognac. 10 ans après son décès, M. Jack Drounau a présenté il y a quelques semaines la fondation Jean-Poupelain qui est reconnue comme un établissement d’utilité publique par un décret du ministère de l’Intérieur datant du 29 janvier 2009. Les volontés exprimées par un homme imprégné de culture du Cognac se sont concrétisées par une initiative généreuse et rare dans l’univers viticole régional et national. Les revenus du patrimoine (estimé à 15 millions d’euros) de la toute récente fondation Jean-Poupelain vont permettre de consacrer à des projets de recherche une enveloppe budgétaire annuelle très conséquente de 400 000 à 500 000 €. Un don de cette importance pour stimuler les recherches dans l’univers de la vigne, du vin et des eaux-de-vie est vraiment une opportunité dans une période où d’une part les investissements de recherche deviennent plus maigres et d’autre part des problématiques majeures affectent la productivité du vignoble. Le conseil d’administration de la fondation Jean-Poupelain souhaite que les futures actions de recherches soient intégrées à des programmes d’études en cours afin de donner des moyens supplémentaires aux équipes de scientifiques qui travaillent sur des dossiers majeurs.
Les relations historiques qu’entretenait J. Poupelain avec la maison Martell l’ont naturellement incité à confier le règlement de sa succession aux dirigeants de cette grande maison. Le testament avait nommément chargé M. Jack Drounau, l’ancien directeur général de cette entreprise jusqu’en 1996, d’assurer le règlement de sa succession en respectant des volontés clairement exprimées. Des exigences précises avaient été formulées vis-à-vis de ses fidèles employés et de l’utilisation de sa fortune. Au cours de sa vie, J. Poupelain avait acquis un patrimoine considérable et l’un de ses vœux les plus chers aurait été de voir utiliser sa fortune pour le développement de recherches viticoles liées à l’univers de production du Cognac. Le dossier a été assez difficile à gérer au départ car le patrimoine était diversifié avec un parc immobilier conséquent dans le Cognaçais, 110 ha de vigne, une distillerie moderne, un stock d’eaux-de-vie rassises de 25 000 hl d’AP et une exploitation d’élevage. Le contexte économique peu porteur de l’économie du Cognac à la fin de la décennie 90 n’a pas facilité le règlement de la succession et la situation s’est véritablement décantée à partir du début des années 2000. Les premières démarches pour la création de la fondation Jean-Poupelain ont pu être engagées auprès des pouvoirs publics et la structure a été définitivement constituée en début d’année. La forte implication personnelle de J. Drounau dans cette initiative (d’une façon totalement bénévole) a débouché sur une très belle initiative. La philosophie de ce projet est conforme aux souhaits du donateur qui était un passionné de la vigne et des eaux-de-vie. L’important patrimoine actuel (la location de la distillerie, des vignobles et des chais de vieillissement) génère des revenus réguliers et conséquents (400 000 à 500 000 euros/an) qui vont permettre de soutenir de façon dynamique diverses actions de recherches.
Un homme habile ayant une forte personnalité
Jean Poupelain a passé la première partie de sa jeunesse à Bordeaux (jusqu’à l’âge de 10 ans) mais sa famille paternelle était issue de Mons en Charente-Maritime. Son père ayant acheté la propriété de Javrezac, la famille est venue s’installer en Charente. Le décès prématuré de son père puis quelques années plus tard de sa mère l’ont laissé orphelin à l’âge de 20 ans. Après avoir fait des études supérieures de droit à l’université de Poitiers, il a décidé de reprendre l’exploitation familiale en ayant comme philosophie de devenir un éleveur d’eaux-de-vie rassises. L’homme avait une forte personnalité et une volonté hors du commun qui lui ont permis de devenir un entrepreneur de la filière de production du Cognac sans jamais déroger à son objectif d’origine : la commercialisation d’eaux-de-vie rassises. La détermination dont il a fait preuve au cours de sa carrière lui a permis de se constituer un patrimoine très important. Jean Poupelain a su au cours de sa vie se donner les moyens de réussir en faisant preuve d’intelligence, de pugnacité et en s’appuyant sur des réseaux de relations diversifiés et puissants. Il avait un attachement profond à son patrimoine qui constituait l’âme de sa vie. Sa réussite était reconnue dans l’univers Cognac mais elle a suscité certaines jalousies. La vie personnelle de cet homme a été marquée par un certain nombre d’épreuves, l’impossibilité d’avoir des enfants et le décès brutal de son épouse dans un accident de voiture en 1978. Bien que cet événement l’ait beaucoup affecté, J. Poupelain a continué de gérer ses affaires avec la même détermination.
Un adepte des belles vignes Charentaises, « bien jardinées »
La production de son vignoble a toujours été distillée et mise en vieillissement avec une optique de commercialisation d’eaux-de-vie de 15 à 20 ans d’âge. Il avait aussi fait le choix de construire des relations commerciales fortes et pérennes avec la maison Martell (son unique acheteur). J. Poupelain avait un intérêt profond pour la conduite du vignoble, la distillation et le vieillissement des eaux-de-vie et il n’hésitait pas à s’entourer de compétences et d’avis e xtérieurs pour nourrir ses réflexions personnelles et développer ses projets. Cet état d’esprit ouvert sur les aspects de production de la filière Cognac lui a permis de se forger l’image d’un professionnel respecté pour la qualité de ses productions dans l’univers de la région délimitée. Durant toute sa vie, il faisait chaque jour le tour de l’ensemble de son vignoble et c’était un ardent défenseur du concept des belles vignes charentaises, « bien jardinées ». Dans ce domaine, il avait des principes, des vignes vigoureuses, parfaitement entretenues et dont le sol était cultivé mécaniquement. La distillation a été aussi une de ses grandes passions et faire de la qualité était un objectif prioritaire. Il était tout aussi passionné d’élevage et avait implanté à la Tacherie une très belle ferme de plus de 100 vaches laitières.
Une grande Passion pour les eaux-de-vie des Borderies
J. Poupelain a créé la distillerie de Javrezac au début des années 50 en travaillant uniquement pour Martell. Au début des années 60, il n’a pas hésité à faire du porte à porte avec M. Ollier pour décrocher les premiers contrats en vins de Martell. L’activité de distillation a prospéré en capacité et sur le plan technique pour toujours essayer de faire de la qualité. Au moment du développement des chaudières de grandes capacités de 50 et 100 de charge, des expérimentations ont été conduites à Javrezac en partenariat avec les chaudronniers. En grand professionnel de la distillation, il dégustait quotidiennement la production de ses alambics et avait un savoir-faire reconnu dans l’extériorisation de la typicité Martell. L’unité de distillation de Javrezac a toujours été un outil technologique performant, ce qui lui permet d’être encore pleinement utilisée aujourd’hui. L’élevage des eaux-de-vie a aussi mobilisé l’attention et l’énergie de J. Poupelain. La sélection des bois utilisés pour la fabrication des barriques, le rôle de la chauffe, l’agencement des chais de vieillissement, la gestion des assemblages… étaient des sujets qui le passionnaient. Il travaillait les qualités de bois avec un grand tonnelier de Cognac (allait suivre la fabrication des fûts, s’intéressait au séchage, au développement des arbres dans les forêts) et avait fait construire des chais de stockage conformes à sa philosophie du vieillissement (en situation plutôt humide, avec des sols en terre battue, un stockage de barriques sur deux niveaux maximum, conçus pour laisser respirer les eaux-de-vie…). Le cru des Borderies représentait pour lui une référence de qualité qu’il s’attachait à développer et à valoriser au niveau de la production de ses propriétés comme de ses achats de vins.
Un Patriarche du Cognac
D’un abord assez distant, pour les personnes qui ne le connaissait pas, il savait se montrer généreux et reconnaissant après une période d’observation et d’échanges plus ou moins longue. Jean Poupelain n’accordait pas sa confiance à la suite d’une première rencontre même si cela c’était très bien passé. Les fournisseurs qui ont travaillé durablement avec lui ont tous conservé de très bons souvenirs des échanges avec un homme possédant une grande culture du Cognac. Au niveau des viticulteurs, la distillerie Poupelain était un opérateur important, sérieux et respecté sur les crus des Borderies et des Fins Bois. Beaucoup de viticulteurs savaient qu’en cas de coup dur, il était possible de dialoguer et de trouver un arrangement. Avec son personnel, J. Poupelain entretenait des relations simples fondées sur le respect que l’on qualifierait aujourd’hui de vieilles France. Au moment des vendanges, tout le monde profitait de l’élevage de volailles, des cochons, des productions du jardin. Le personnel était logé dans les maisons en bon état pour lesquelles il donnait un loyer modeste (même après la retraite). Les distillateurs employés à l’année devenaient une fois la distillation terminée des maçons, des couvreurs, des électriciens… pour entretenir les bâtiments et construire des maisons et des chais de vieillissement. Jean Poupelain s’était tissé un petit réseau d’amis véritables avec lesquels il partageait cette même passion pour le nectar régional. En petit comité, l’homme était jovial, fin gourmet et savait recevoir. L’une de ces personnes estime qu’il était au sens noble du terme un véritable « patriarche » du Cognac, doté d’une grande culture du produit et de la région délimitée. La fondation Jean-Poupelain assure aujourd’hui la pérennité d’une vie de travail consacrée à la production d’eaux-de-vie.
Quatre axes de recherche prioritaire dont l’un concerne les maladies du Bois
La maison familiale de Javrezac est devenue le siège de la fondation Jean-Poupelain avec une petite équipe qui se charge au quotidien de faire vivre le site et les nouveaux projets. Le conseil d’administration de la fondation est constitué de 9 membres fondateurs : M. Jack Drounau (le président), M. Patrick Raguenaud (directeur des sites industriels de la société Grand Marnier), M. Daniel de Saint-Ours (directeur industriel de l’ORECO), un membre de droit représentant du ministère de l’Intérieur (le sous-préfet de Cognac), un membre de droit représentant du ministère de l’Agriculture (Mme Isabelle Chat Locussol, chargée de mission en viticulture auprès de la DDAF), M. Jean Fallot (professeur à l’INRA de Toulouse), M. Alain Razungles (professeur d’œnologie à Sup Agro Montpellier), M. Denis Dubourdieu (professeur d’œnologie à la faculté de Bordeaux 2) et M. Bernard Guionnet (viticulteur représentant le BNIC). La volonté de J. Drounau a été d’intégrer dans ce conseil d’administration des scientifiques issus d’univers différents pour créer un véritable comité scientifique qui ait la capacité de choisir les thèmes d’études. L’ensemble des membres du conseil d’administration s’est réuni en début d’année pour débattre des thèmes d’études qui seraient soutenus par la fondation J.-Poupelain. Les experts se sont retrouvés dans la maison du donateur à Javrezac pour travailler bénévolement et à l’issue de cette réunion quatre priorités d’axes de recherche ont été retenues : les maladies du bois, la typicité aromatique liée aux spécificités des démarches de sélection de levures, le développement durable appliqué aux traitements de la vigne et le vieillissement des eaux-de-vie. La préoccupation des membres de la fondation est aussi d’investir à bon escient en tenant compte des études déjà en cours notamment sur des thèmes comme les maladies du bois. En effet, le soutien financier de la fondation J.-Poupelain sera utilisé dans le cadre de programmes nationaux d’actions structurées pour éviter la dispersion de moyens. Dans les mois à venir, les actions faisant l’objet de recherches seront connues avec précision.
La Charentaise de Motoculture dans de nouveaux locaux à la ZA du pont-neuf à Salles-d’Angles
La Charentaise de Motoculture n’est pas une concession de matériels agricoles tout à fait comme les autres dans l’univers de production de la région de Cognac. En effet, l’entreprise a accompagné le développement technologique de beaucoup de propriétés agricoles et viticoles depuis le début des années 50 en développant une compétence et des services qui dépassaient le seul contexte de commercialisation du matériel. La distribution des matériels agricoles est un métier difficile qui nécessite des moyens financiers et une expertise locale pour cerner les besoins et s’entourer des fournisseurs correspondant aux spécificités de chaque bassin de productions. La terrible crise viticole de la décennie 90 avait fragilisé l’entreprise qui a été reprise par le groupe Ouvrard. En moins de dix ans, la concession a retrouvé son « standing » et les locaux vieillissants de l’avenue de Royan n’étaient pas adaptés au fonctionnement moderne et rationnel d’une concession de référence. Claude Ouvrard et Henri Brémond ont décidé, il y a plus de deux ans, d’implanter l’entreprise dans de nouvelles infrastructures. Le projet s’est concrétisé par l’acquisition d’un vaste terrain en bordure de la D 731 en direction de Barbezieux, à la ZA du Pont-Neuf à Salles-d’Angles. Des bâtiments vastes disposant d’un atelier performant et bien équipé, d’un espace de stockage conséquent pour le matériel neuf, d’un hall commercial spacieux, d’un magasin de pièces détachées toujours bien approvisionné et de locaux administratifs fonctionnels sont sortis « de terre » dans le courant du deuxième semestre 2008. Les équipes ont pris possession des lieux en début d’année et aujourd’hui la Charentaise de Motoculture dispose d’infrastructures parfaitement adaptées à sa dimension économique. Au mois de mars, Claude Ouvrard et Henri Brémond avaient invité l’ensemble des clients à l’inauguration de la concession, et le public venu nombreux a apprécié les nouvelles infrastructures.
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