Deux ans pour s’organiser

28 mars 2009

La Rédaction

Quels enseignements le principal opérateur français de jus de raisin tire-t-il de ce début de campagne ? Il s’est enlevé durant les vendanges 300 à 400 000 hl de jus de raisin et la même quantité pourrait partir dans les prochains mois, soit un volume global contenu entre 600 et 800 000 hl, une très petite campagne par rapport aux 7-8 dernières années. Quant aux prix, ils sont loin de « crever les plafonds ». Cette année en demi-teinte confirme l’acheteur dans sa conviction : « Plus que jamais il faut travailler à la mise en place d’un partenariat régulier, sous la forme d’une contractualisation. » Sans forcément présumer du résultat. « Nous avons en face de nous des partenaires assez autonomes. » Reste que son opinion est faite : « Soit le marché se réorganise soit il aura du mal à exister demain. » Et, dans son esprit, la réorganisation du marché ne se borne pas au seul aspect approvisionnement. Car les jus de raisin semblent confrontés à une vraie crise de marché, notamment auprès de la grande distribution étrangère. Pour l’opérateur français, le salut ne peut venir que par le haut, en proposant des produits de qualité. « Ou l’on fera des jus de raisin de qualité ou l’on n’en fera pas, car le marché aura coulé. » D’où la tentative de créer une spirale à la hausse. L’opérateur souhaite donc s’atteler à une refonte en profondeur de la filière, une réforme qui embrasserait aussi bien l’amont que l’aval. Une phrase résume le projet : « Trouver une réponse économique à une logique de marché. » Un gros challenge qui devrait se concrétiser les deux ans à venir. A cet égard, l’acheteur n’est pas loin de placer la région des Charentes au cœur du dispositif, par les arguments qualitatifs qui sont les siens et qui la rendent à ses yeux « incontournable ». Mieux ! Cette position stratégique des Charentes lui semble confortée par les changements réglementaires qui s’annoncent. « Avec la parcellisation et le redéploiement du rendement, les Charentes vont acquérir un temps d’avance. Il s’agit d’une conception plus moderne de la viticulture, qui fera sans doute réfléchir d’autres vignobles. » Mais les jus de raisin ne risquent-ils pas de pâtir d’une concurrence plus ouverte permise par les hauts rendements ? « La donne change et il est normal que cela déclenche des réflexions et peut-être des appétits auprès d’autres familles de produits comme les brandies ou des vins de base mousseux. Le marché des excédents va certainement se complexifier. Ceci étant, nous avons toujours répété notre détermination à nous porter plus avant sur les aspects contractuels. Ensuite ce sera une question de pertinence des modèles économiques. Un modèle qui ne serait pas valide ne durerait pas. » Pour revenir à des aspects plus pratiques, l’acheteur jus de raisin estime que des amplitudes d’achat trop importantes d’une année sur l’autre – une fois et demie la commande en 2004, la moitié cette année – même justifiées par des critères qualitatifs, s’avèrent décidément trop perturbantes pour le marché. « C’est la leçon que nous pouvons retenir de ces deux campagnes. » Et de rajouter en prime : « Peut-être devons-nous apprendre à faire plus confiance à la viticulture charentaise. Même en 2005, elle s’est avérée capable de nous fournir la matière première correspondant à notre cahier des charges. »

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