Joli mois de mai ?



31 mai 2022

Les campagnes se suivent, mais ne se ressemblent pas

Alors que le premier BSV de la saison annonçait un retard de l’ugni blanc de cinq jours, comparé à la campagne 2021, la météorologie plus que printanière du mois de mai aura permis à la vigne de rattraper ce décalage et même de le supplanter pour un développement et une croissance aujourd’hui en avance de plus d’une dizaine de jours, comparés à 2021. La météo et les chaleurs des mois d’avril et de mai, ont ainsi conduit au « plus fort accroissement hebdomadaire mesuré ces 10 dernières années (+ 32,2 cm en 2017 à la même période) », pour une floraison se préparant aujourd’hui à la vigne, dans des conditions climatiques faisant par ailleurs craindre des orages – menaçant déjà le vignoble à date, avec pas moins de quatre alertes ayant eu pour conséquence de déclencher le réseau national de lutte anti-grêle dans les Charentes les 15, 18, 19 et 22 mai derniers.  S’il semble que la grêle n’ait, au moment de l’orage s’étant abattu sur le secteur d’Angoulême (Fléac, Linars, La Couronne, Claix) le 22 mai, « qu’abimé quelques feuilles », tous ont en tête les affres des campagnes passées, 2014, 2016, 2018 et 2019 pour les plus récentes, et leurs impacts sur le vignoble, dans un contexte où la fréquence des orages grêligènes à l’échelle du territoire national, pourrait dans le pire des scénarios annoncé par le rapport du GIEC (RCP 8.5, correspondant à une absence de politique concrète de réduction des émissions de GES de la part des États) faire craindre une augmentation de + 40 % du risque à horizon 2050 (source : RiskWeatherTech et Covéa). Et sans compter, sur un autre risque, bien établi aujourd’hui : celui du manque d’eau et de la sécheresse, dont les dommages augmenteraient, selon la même étude, de plus ou moins 50 % sous ce même horizon dans le territoire des Charentes.

Une évaluation européenne du glyphosate qui se fait attendre

DĂ©lĂ©guĂ©e par la Commission EuropĂ©enne Ă  un groupe d’évaluation du glyphosate (AGG, Assessment Group of Glyphosate) constituĂ© de 4 Etats membres –  dont la France – travaillant en lien avec l’EFSA (autoritĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© des aliments) et l’ECHA (agence europĂ©enne des produits chimiques), la rĂ©Ă©valuation europĂ©enne du glyphosate initialement attendue pour le second semestre de cette annĂ©e (pour une autorisation de mise sur le marchĂ© expirant au 15 dĂ©cembre 2022) voit aujourd’hui son terme reportĂ© Ă  l’étĂ© 2023. Ce retard, annoncĂ© le 10 mai dernier, fait suite au grand nombre de contributions engagĂ©e (416 au total) reçues par l’EFSA et l’ECHA dans le cadre de la consultation, soit un contexte « sans prĂ©cĂ©dent » par rapport aux autres enquĂŞtes publiques organisĂ©es, les autoritĂ©s rappelant alors au passage « l’importance de la transparence dans le domaine de l’Ă©valuation des substances actives dans l’Union europĂ©enne ». Cette profusion de contributions nĂ©cessitant un temps certain pour leur traitement, vient par ailleurs se greffer au dossier de 180 000 pages et Ă  ses complĂ©ments adressĂ©s par le groupe pour le renouvellement du glyphosate (GRG), soit une association de sociĂ©tĂ©s Ĺ“uvrant pour le renouvellement de l’approbation du glyphosate, mais aussi « à une quantitĂ© de donnĂ©es scientifiques beaucoup plus importante que les informations disponibles habituellement dans le cadre de ce type d’évaluation », conduisant inĂ©vitablement Ă  une rĂ©vision du calendrier attachĂ© au processus de rĂ©Ă©valuation. Si la mise Ă  jour du projet de rapport d’Ă©valuation de renouvèlement du glyphosate rendu par l’AGG Ă  l’EFSA est dĂ©sormais attendu pour la fin septembre en vue de son examen avant la fin de l’annĂ©e, il faudra attendre juillet 2023 pour que le doute soit levĂ© sur le maintien ou retrait de l’AMM de la substance. En effet, ce ne sera qu’à cette pĂ©riode que l’EFSA remettra ses conclusions Ă  la Commission europĂ©enne, aux États membres (dont les membres du GRG). Dans l’attente, l’AMM actuelle sera provisoirement prolongĂ©e.

Un nouveau ministre en charge de l’Agriculture et de la SouverainetĂ© alimentaire

NommĂ© le 20 mai 2022, sur la proposition de la Première ministre Élisabeth Borne, par le PrĂ©sident de la RĂ©publique, Marc Fesneau succède Ă  Julien Denormandie au poste de ministre de l’Agriculture et de la SouverainetĂ© alimentaire. Cet ancien des chambres d’agriculture, Ă©lu local depuis les annĂ©es 90, n’est pas un nouveau venu au gouvernement puisqu’il Ă©volue dans ses arcanes depuis 2017, d’abord aux cĂ´tĂ©s d’Edouard Philippe, puis de Jean Castex, toujours pour dans le but de favoriser les relations avec le parlement. A l’occasion de son investiture Ă  la tĂŞte du ministère en charge de l’Agriculture et de la SouverainetĂ© alimentaire, Marc Fesneau Ă©voque alors une « émotion personnelle », « le monde agricole occupant depuis longtemps une part Ă  place dans [sa] vie, une forme de tropisme personnel et familial, professionnel aussi », ce dernier « mesurant [alors] avec humilitĂ© et une grande dĂ©termination l’importance de la mission qui [lui] est confiĂ©e. Rappelant l’importance stratĂ©gique d’une agriculture puissante et d’excellence, nĂ©cessaire Ă  une Ă©conomie française « forte », mais aussi Ă  l’assurance de la souverainetĂ© alimentaire hexagonale, Marc Fesneau s’inscrit sans rupture dans la feuille de route dĂ©ployĂ©e par le prĂ©cĂ©dant quinquennat.  « Adaptation du modèle agricole face aux grandes mutations Ă  l’œuvre », et en cela plus particulièrement celle du changement climatique, changements sociĂ©taux, « parfois contradictoires », renouvellement des gĂ©nĂ©rations, sont alors autant de chantiers engagĂ©s et Ă  poursuivre, « dans le dialogue, avec la volontĂ© constante de bâtir des ponts entre l’ensemble des acteurs, de ne pas les opposer sur des dĂ©bats stĂ©riles mais de les unir autour d’objectifs partagĂ©s. »

A lire aussi

L’appel Ă  l’aide de l’US Cognac Rugby

L’appel Ă  l’aide de l’US Cognac Rugby

C'est un constat qui a fait le tour des médias, sportifs ou non: l'US Cognac va très mal. Malgré les efforts de Jean-Charles Vicard pour tenter de redresser la barre, le club se retrouve dans une difficile situation financière.  La direction a de fait décidé d'envoyer...

error: Ce contenu est protégé