La vie après le tsunami

23 mars 2011

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  Quelle approche les exportateurs de vins et spiritueux ont-ils du drame qui touche le Japon ? Sans surprise, la compassion l’emporte sur toute autre considération. Tous les professionnels du secteur connaissent des importateurs, des distributeurs, des clients, certains comptent des amis au Japon. Des  maisons, grandes ou moins grandes, ont des équipes sur place, composées de locaux (de japonais) et / ou d’expatriés. Le premier réflexe fut de s’assurer de l’intégrité physique des personnes. L’équipe de Moët-Hennessy au Japon se compose de 150 collaborateurs. Parmi eux, 5 commerciaux résidaient dans la région de Sendai au moment du séisme. « Tout va bien pour eux » a indiqué Bernard Peillon, PDG d’Hennessy. Même nouvelle rassurante de la part de la maison Camus. Malheureusement, le groupe japonais  Suntory et sa filiale charentaise Louis Royer sont sans nouvelle de plusieurs familles.

Cognac : les années Japon

Il y a vingt ans, au début des années 90, le marché japonais a fait les beaux jours du Cognac, apportant la prospérité à toute la région. A son niveau le plus haut, il atteint jusqu’à  80 000 hl AP. C’était le deuxième marché du Cognac, juste après le marché américain. Et puis est venu l’éclatement de la « bulle financière japonaise » avec, dans son sillage, la fin de la consommation « bling-bling », sur notes de frais, qui constituait à l’époque le terreau du Cognac au Japon. Aujourd’hui, ce créneau est davantage occupé par les sacs Vuitton et autres marques de luxe. Le Cognac lui, a retrouvé un positionnement plus traditionnel.  En vingt ans, le marché japonais du Cognac a connu un énorme mutation, changement dont témoigne un directeur commercial basé en Asie.

 Une culture du bar

Amateurs éclairés et souvent éduqués, désireux de tout savoir sur ce qu’ils consomment, les japonais apprécient les produits authentiques. Là-bas, existe une culture du bar qui n’a pas son pareil en Europe ni même aux Etats-Unis. Le grand écrivain japonais Haruki Murakami , féru de jazz et lui même, un temps, propriétaire de bar, nourrit tout son imaginaire de ces lieux à la fois réels et oniriques.

A Tokyo, il n’est pas rare de voir des immeubles de vingt étages abritant, à chaque niveau, un bar. Souvent, il s’agit d’endroits assez intimistes, cosy, tout en longueur, proposant 20 ou 25 places. Le bar proprement dit offre une vaste palette de boissons :  350 / 400 bouteilles dont une majorité de Whiskies, une dizaine de Cognacs, cinq Armagnacs, autant de Calvados, de Rhums…En général le barman s’avère capable de parler de chacun des produits et de chacun de ses producteurs.
Même si, comme on peut l’imaginer, la priorité des japonais ne va pas  la consommation, la vie continue. « Ne vous inquiétez pas, nous nous relèverons » assurait récemment un importateur à Paul Giraud. Le viticulteur propriétaire de la marque, très présent sur un marché de niche, réalise 30 % de son chiffre d’affaire au Japon. Un pays et des habitants qu’il a appris à comprendre et à apprécier.

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