Une solution autonome

28 mars 2009

La Rédaction

Pour les effluents viticoles de leur propriété de Juillac-le-Coq, les domaines Rémy Martin ont choisi le système dit du « stockage aéré », avec oxygénation et dégradation de la matière organique par les bactéries. Bien adapté à la dimension de l’exploitation et à des besoins « spot », concentrés sur quelques semaines, le système d’épuration biologique reste « rustique », même s’il s’avère plus onéreux que le système de stockage/épandage.

 

En matière de traitement des effluents vinicoles, trois grands systèmes cohabitent : le système du stockage/épandage, le système du stockage aéré et le système de la méthanisation. Le premier système est le plus connu des viticulteurs. Il consiste à apporter des doses maîtrisées d’effluents sur des terres cultivées, en comptant sur le pouvoir épurateur du complexe sol-plantes. Déjà opérationnel pour les rejets de distilleries, il suppose, en matière vinicole, de collecter les rejets en un seul point – un préalable pas toujours facile à réaliser – et de stocker ces rejets durant une période tampon. D’où la nécessité d’avoir un bassin de stockage étanche et suffisamment dimensionné. Le stockage aéré repose sur le principe de l’épuration biologique. Les effluents sont envoyés dans un bassin de rétention. Le milieu est alimenté en oxygène pour favoriser le développement de micro-organismes qui dégradent les composés organiques. On obtient ainsi de l’eau épurée que l’on peut rejeter dans le milieu naturel. A ce jour, quatre exploitations se sont équipées d’un tel système en Charentes : le lycée agricole de Jonzac, le domaine des Martins à Juillac-le-Coq, les domaines Guionnet à Gensac-la-Pallue et les vignobles Paquet à Triac-Lautrait. Le troisième système est celui de la méthanisation. Il met en œuvre un process plus lourd et plus complexe que les deux précédents, hors de portée de l’exploitation individuelle (principe d’épuration anaérobie avec production de biogaz). C’est le procédé exploité par Revico, ouvert aux viticulteurs mais sous forme de prestation.

denis_fougere.jpgDenis Fougères a expliqué les raisons du choix des domaines Rémy Martin. « Nous avons opté pour le système d’épuration biologique en considération de la saisonnalité des rejets – quelques semaines au plus – parce que le système était autonome et présentait un coût de fonctionnement minimum. Il paraissait bien adapté à la taille d’exploitation
(40 ha). Nous ne souhaitions pas trop aller vers un système d’épandage, qui nous semblait un peu limite par rapport à la notion d’AOC et pas très “confortable” en terme de travail. L’épandage est gourmand en personnel, en gas-oil, en temps. Quant à la solution Revico, elle présentait un coût trop élevé. Entre le transport et le traitement, la prestation revient à 1,30 € de l’hl vol. En Charentes, on estime qu’un hl de vin produit génère 50 litres d’eaux usées. Pour une exploitation produisant 7 à 8 000 hl de vin, ce sont donc 4 000 hl d’effluents qu’il faut traiter. Prohibitif au tarif de Revico. »

A Juillac-le-Coq sont traités les effluents de chai mais aussi les effluents de l’aire de lavage de la machine à vendanger, des bennes, du pulvé. En ce qui concerne l’aire de lavage, un gros caniveau décanteur draine les eaux. Il est équipé d’un dégrilleur (tamis de 2 mm) et d’un filtre hydrocarbure. Un système de vannes manuelles permet d’orienter les effluents selon leurs origines : eaux usées, effluents phytos. Les eaux usées rejoignent le bassin de stockage de 550 m3 où va s’opérer le processus d’épuration jusqu’à rejet des eaux claires dans le milieu naturel après passage sur un lit de sable et analyse. Les résidus phytos, quant à eux, sont stockés dans une cuve enterrée de 35 hl vol.

Denis Fougère évalue à 100 000 € le coût total de mise aux normes de l’exploitation des Martins. Cette somme recouvre non seulement les investissements liés à l’environnement mais également tout l’aspect installation électrique, sécurité des personnes (passerelles…). Pour la partie effluents, l’exploitation a bénéficié d’une subvention de l’Agence de l’eau Adour-Garonne évaluée à 25 % (15 % de subvention directe et prêt à 0 % sur 40 % de la somme).

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