Filières Vins : Une Situation Encore Tendue

8 mars 2009

Globalement, sur la région, la valeur de la production viticole baissera en 2003 pour la sixième année consécutive. Cette situation a des conséquences sur la trésorerie des exploitations et de nombreux acteurs sociaux économiques tels la MSA, les banques, la SAFER expriment déjà leurs inquiétudes face à des situations « sensibles » de plus en plus fréquentes.

Vins de Bordeaux : baisse des transactions et des cours

2002 et 2003 : de très faibles récoltes

La récolte 2002 s’élève à 5,6 millions d’hectolitres, en repli net par rapport à 2001 (-14,5 %) voire aux sept dernières années. La baisse est plus marquée sur les appellations rouges (- 15 %), notamment pour les groupes Saint-Emilion-Pomerol-Fronsac (- 19 %) ou Côtes (- 18 %). La baisse de récolte, plus atténuée sur les blancs (- 9 %), s’explique pour les blancs secs par les arrachages déjà engagés. Les vendanges 2003 seront les plus faibles depuis 1991, année du gel, avec une baisse de 16 % par rapport à 2001, année normale, et de – 4 % par rapport à la récolte 2002, déjà très basse. Dans le contexte du marché du vin actuel, cette situation n’est pas totalement négative.

Baisse des transactions sur la campagne 2002-2003

Les transactions en contrats d’achat entre viticulteurs et négoce enregistrées par le CIVB s’élèvent à 3,3 millions d’hectolitres, en diminution de 20 % par rapport à 2001-2002, période particulièrement active en transactions. La campagne 2002-2003 a été calme hormis sur les mois de février et mars. Cette atonicité des marchés s’observe sur tous les groupes d’appellation notamment sur les Côtes (- 25 %). Les appellations en blancs doux font exception avec un niveau de transaction qui augmente encore cette année de 6 %.

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Cette situation du marché se traduit par une baisse des cours du vrac pour les AOC Bordeaux rouge, à l’exception du groupe libournais. A l’inverse, les cours du vrac des AOC Bordeaux blanc progressent encore sur cette campagne de façon plus nette encore (+ 30 %), révélant principalement une baisse des stocks à la propriété en début de campagne.

… une amélioration en début de campagne 2003-2004

Sur les cinq premiers mois de la campagne 2003-2004, le niveau des transactions se redresse de 11 % et atteint 1,176 million d’hectolitres. Cette évolution est inégale d’une appellation à l’autre et selon la couleur. Les blancs secs sont en net retrait par rapport à la précédente campagne
(- 27 %). La réduction de l’offre de ce groupe, expliquée par des arrachages de vignes, entraîne une amélioration des prix, moins soutenue que sur la campagne 2002-2003 mais estimée à 11 % jusqu’en décembre 2003 à 1 070 euros le tonneau en moyenne. Les volumes contractés en vrac sur les groupes Bordeaux et Bordeaux supérieurs rouges s’améliorent (+ 21 %) alors que les transactions sur les groupes Médoc et Graves sont encore en recul
(- 11 %). En revanche, les prix moyens enregistrés sur cette période sont (pour les rouges) tous en retrait par rapport à la même période précédente et l’évolution des cotations sur les Médoc et Graves est particulièrement préoccupante avec un prix moyen en baisse de 18 % (1 389 euros le tonneau).

Une commercialisation plus âpre

Les données provisoires des douanes révèlent une diminution des stocks du négoce local de 3,5 % entre le 1er août 2002 et le 1er août 2003, soit 101 600 hectolitres mis sur le marché sur cette période. Par ailleurs, les sorties de la propriété sur cette campagne s’élèvent à 5,6 millions d’hectolitres (en retrait de 4%). Le volume total commercialisé, estimé par le CIVB, atteint 5,7 millions d’hectolitres, en retrait de 3,3 % par rapport à 2001-2002. Le marché intérieur absorbe 63,5 % des volumes commercialisés (3,6 millions d’hectolitres) dont 45 % vont vers les hypers et supermarchés et 11 % vers le Hard discount. Or la tendance à l’érosion des volumes et des chiffres d’affaires des vins sur les linéaires n’échappe désormais plus aux bordeaux rouges. Cette tendance perdure sur les premiers mois de campagne 2003-2004.

Sur le marché extérieur (2 milllions d’hectolitres), le millésime 2000 reste porteur sur les Etats-Unis principalement, où la progression de la valeur des exportations dépasse celle des volumes. En revanche, sur l’Union européennne, les volumes fléchissent nettement (- 13 %) mais sur une valeur en léger retrait (-1%). La poursuite de la dévaluation du dollar US a toutefois des incidences sur la plupart des clients pour lesquels la facture s’alourdit dans une ambiance économique éloignée de la reprise.

Vins de Bergerac : vers une amélioration de la Situation

Baisse atténuée des transactions

Les contrats d’achats en vrac enregistrés par le CIVB s’élèvent à 367 000 hectolitres sur la campagne 2002-2003, en retrait de 7,4 % par rapport à la précédente campagne qui était exceptionnelle. Ce retrait des transactions s’est fait à un prix moyen en progression de 8 % par rapport à une période précédente où le recul avait été très sévère tant en rouge (- 21 %) qu’en blanc (- 14 %). L’amélioration sur cette campagne est plus marquée sur les Bergerac blancs (+ 14 %) essentiellement grâce à la bonne tenue des blancs secs, influencés par le marché des Bordeaux. La progression des Bergerac rouges (+ 2 %) est atténuée par une fin de campagne où l’écoulement se réalisait à bas prix.

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Un début de campagne 2003-2004 prometteur

Les volumes de vracs contractés sur les cinq premiers mois de la campagne 2003-2004 sont en progression de 9,2 % par rapport à la précédente période avec des prix moyens en progression. Toutefois, cette reprise s’explique par une nette activité avec des prix soutenus uniquement sur le mois de décembre. C’est la mise en place d’une nouvelle structure regroupant plusieurs caves coopératives qui a généré ces mouvements.

Autre élément encourageant sur la zone Bergerac, les stocks sont revenus à un niveau supportable (environ dix mois de vente), laissant envisager des marchés moins tendus.

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