« Entendez-nous, dans nos campagnes » : l’Union européenne et les accords de libre-échange dans le viseur Sur le devant de la scène il y a un an déjà avec le mouvement #On- MarcheSurLaTête, la crise agricole n’a pas été contenue depuis, colmatée par à-coups ou mesurettes qui, si elles peuvent aller dans le bon sens, restent un pansement sur une jambe de bois qui mériterait un traitement en profondeur, un bon coup de xylophène permettant d’éviter les attaques.
A la fois structurelle et conjoncturelle, économique et (géo)politique, sociétale et environnementale, la crise traversée par les exploitants agricoles, si elle a accompagné l’année 2024, fil rouge malheureux d’une année douloureuse, est aujourd’hui à nouveau mise en avant sur la place publique dans l’Hexagone. Si ce ne sont pas, cette fois-ci, les retards de paiement qui auront fait dégoupiller les agriculteurs, JA et FNSEA en tête, l’enjeu n’en est pas moins de taille, risquant d’impacter un secteur déjà mal-en-point sur le long terme et un vote qui pourrait être imminent de l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur. Derrière ce texte, sur la table depuis un quart de siècle, soit depuis 1999, c’est la distorsion de concurrence qui est mise sur le banc des accusés, comme pour le CETA en son temps, avec des intérêts en présence dépassant bien largement ceux de la seule agriculture, rapportés à l’intégralité de la balance commerciale européenne. Un blanc-seing donné par les Etats membres à l’Union européenne qui, pour rappel, « s’efforce » de contribuer « au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu’à la réduction des barrières douanières et autres ».
Entre libéralisme et souveraineté, encore aujourd’hui (le débat n’étant pas nouveau), le coeur de tous balance, et celui de la filière viti-vinicole encore plus, tiraillée entre de nécessaires exportations et la préservation d’un patrimoine agricole enraciné. A l’heure où cette dernière doit déjà se battre contre Xi Jinping à tribord et Donald Trump à bâbord, difficile de s’opposer à un peu de vent dans le dos, même modéré. Après tout, la vérité n’est-elle pas le point d’équilibre entre deux contradictions ?
Réinventer les exploitations viticoles charentaises ?
Face aux mutations profondes que traverse le vignoble cognaçais, l’heure est-elle venue de repenser nos modèles économiques charentais ? La baisse programmée de la production d’eau-de-vie et l’évolution des volumes commercialisés n’imposent-elles pas une réflexion lucide sur l’avenir des exploitations ? Les chiffres sont éloquents. En quinze ans, les charges opérationnelles ont explosé, faisant de la recherche du point d’équilibre, dans un contexte moins-disant, un défi quotidien, variant aujourd’hui de 6 à 12 hectolitres d’alcool pur par hectare selon les structures.
Mais ne voyons pas seulement le verre de cognac à moitié vide… Des leviers d’action existent, à court comme à long terme. La renégociation des emprunts, l’optimisation des charges, la mutualisation des moyens ou encore l’adaptation des pratiques culturales offrent des pistes concrètes pour maintenir la viabilité des exploitations. Notons que l’enjeu dépasse la simple gestion de crise. Il s’agit de construire un modèle durable, capable de conjuguer performance économique et adaptation aux nouvelles contraintes, la clé résidant dans la capacité de chacun à mener une réflexion globale, associant optimisation économique, innovation technique et préservation du patrimoine viticole. Le vignoble charentais a toujours su s’adapter aux défis de son temps !
La diversification : une voie d’avenir explorée par Vinitech
L’actualité de la filière viti-vinicole rappelle chaque jour l’importance de se réinventer. Le prochain salon Vinitech-Sifel 2024, avec ses 850 exposants et ses 45 000 visiteurs attendus, arrive à point nommé pour éclairer les voies possibles de cette nécessaire
évolution.
Au coeur des préoccupations : la diversification. Non pas comme une solution miracle, mais comme une réflexion de fond sur l’avenir des exploitations. Une stratégie qui aura, pour rappel et en son temps, contribué à sauver les meubles de la filière Cognac, quelque peu délaissée au retour des beaux jours…
Cette approche de la diversification – du raisin de table au houblon, en passant par les fruits à coque – n’est pas un renoncement à l’identité viticole des territoires, mais s’inscrit dans une démarche d’adaptation et d’innovation à la fois technique, économique et commerciale. Diversifier, ce n’est pas seulement planter différemment, c’est aussi repenser son modèle économique, ses circuits de distribution, sa relation au marché. L’heure n’est donc plus aux constats, mais à l’action. Et si la diversification n’est pas la seule réponse aux
défis actuels, elle mérite d’être explorée sérieusement, à l’aune de chaque situation et de ses objectifs.
Carnet rose, récit d’un bouclage épique !
La rédaction a le plaisir de vous annoncer que la famille du Paysan Vigneron s’agrandit ! A l’heure où le seuil fatidique des 700 000 naissances n’a pas été atteint en France en 2023, quelle heureuse nouvelle et contribution à l’effort national ! Arrivée avec un peu d’avance, cette nouvelle force vive nous a conduits à boucler votre revue de novembre 2024 entre deux contractions… Et ce n’est pas un euphémisme ! D’aucuns, interviewés ou sollicités dans le cadre de cette revue, pourront en témoigner. Un bouclage épique donc, dont nous nous souviendrons tous et dont nous pouvons être fiers. Malgré ces péripéties, votre revue sera arrivée dans le respect de nos échéances… Comment ? Grâce à une équipe au top et des partenaires tout aussi exceptionnels qui auront su s’adapter à ce contexte un peu particulier ! Merci à tous.
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