
Avec 38,94 % des suffrages exprimés au sein du premier collège, celui des chefs d’exploitations, la liste présentée par la Coordination rurale arrive en tête. Une première en Charente. Compte tenu des règles de scrutin accordant la prééminence à la liste décrochant la majorité des voix, la Coordination rurale obtient 15 sièges contre 3 pour la liste FNSEA 16 /JA 16 (28,22 % des suffrages), 2 pour la liste asyndicale (17,3 % des votes) et 1 siège à la Confédération paysanne (15,04 % des voix).
Selon toute probabilité, la présidence de la Chambre d’agriculture reviendra à Xavier Desouche, tête de liste de la Coordination rurale en Charente. Installation du bureau prévu les 6 et 7 mars prochains.
Cet épilogue ne constitue pas vraiment une surprise. L’émergence d’une liste « asyndicale » au sein de la FNSEA 16 était annonciatrice d’un tel résultat. X. Desouche admet l’effet « dissenson » mais souligne « l’investissement réalisé par la Coordination rurale depuis des années dans le milieu viticole et agricole. »
Viticulteur et céréalier à Fouquebrune dans le canton de Villebois Lavalette, à 16 kms d’Angoulême, Xavier Desouche doit tous ses mandats à la viticulture. Président de la commission viticole nationale de la Coordination rurale, il fut secrétaire général du SGV (Syndicat général des vignerons pour l’AOC Cognac) avant de devenir membre du bureau de l’UGVC (Union générale des vignerons pour l’AOC Cognac).
Au titre de l’échelon national de la Coordination rurale, il siège au Conseil spécialisé Vins et Eaux-de-Vie de FranceAgriMer. Connu pour son sérieux, sa rigueur et son engagement, il ne suscite aucune réserve dans les rangs viticoles. « C’est un homme honnête. »
Si réserves il y a au plan viticole – et il y en a – elles concernent davantage les circonstances de ces élections et la place qu’occupe la Coordination rurale dans «l’arbre de décision » national.
Les circonstances des élections tout d’abord. En Charente, elles laissent un goût amer à beaucoup. « En 2007, on nous avait recommandé de ne surtout pas nous présenter, pour ne pas ouvrir un boulevard à la Confédération rurale. C’est réussi. On nage en plein tartuffe ! »Et de dénoncer des attitudes irresponsables « qui laisseront des traces. »
La place de la Coordination rurale ensuite. On lui renvoie son peu d’emprise territoriale, limitée à quatre départements *. « Elle ne pèse pas au plan national. Elle manque de relais auprès des décideurs. » Aucun commentaire de X. Desouche sur le premier point – « Cela ne me regarde pas. » Par contre, il défend l’audience de son syndicat. « Nous avons voix au chapitre. Nous siégeons à l’APCA (Assemblée permanente des Chambres d’agriculture), nous sommes entendus à FranceAgriMer. Notre voix compte. » Et de rajouter – « Au niveau viticole, il n’y a pas beaucoup d’écart entre la FNSEA et la Coordination rurale. »
Au sujet de l’agenda des prochaines semaines, Xavier Desouche tient un discours d’ouverture. « Nous ne fermerons pas la porte à tous ceux qui veulent travailler avec nous. » Il se montre plus précis – « On peut imaginer que des gens ne figurant pas sur notre liste se retrouvent à des postes de responsabilités importants. »
Toujours dans le domaine viticole, il dit vouloir notamment travailler « à une ligne de partage entre BNIC et Chambre, pour essayer de mutualiser davantage les tâches. » Que la viticulture « parle d’une même voix au niveau local comme national » lui semble un impératif.
Sur le fond, sa formation et lui même défendent le principe de régulation. « La contractualisation ne suffit pas. Nous avons besoin des deux, régulation et contractualisation. »
* Charente, Calvados, Puy de Dôme, Lot-et-Garonne
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